-
Le régime syrien perd la ville d'Alep
-
L'Etat belge condamné pour le placement forcé d'enfants métis au Congo pendant la colonisation
-
Gaza compte le plus grand nombre d'enfants amputés par habitant au monde
-
L'Unrwa annonce suspendre la livraison d'aide par un point de passage clé depuis Israël
-
Biden en Angola pour tenir in extremis une promesse à l'Afrique
Les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l'Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie se retrouvent à Vienne, siège du cartel.
La réunion, la deuxième physiquement depuis mars 2020, est prévue à la mi-journée.
Selon l'agence Bloomberg, ses journalistes ainsi que ceux de Reuters et du Wall Street Journal n'ont pas été conviés. Contacté par l'AFP, l'Opep s'est refusé à tout commentaire, tandis que le Financial Times évoque une décision prise à l'initiative de Ryad, sous pression devant des cours en berne.
Début avril, plusieurs membres du groupe avaient surpris en annonçant des coupes de plus d'un million de barils par jour pour tenter de doper les prix.
Après une éphémère remontée, ils sont retombés de plus de 10%, dans un contexte de craintes de récession économique mondiale, de hausse des taux des principales banques centrales et d'une reprise de la demande en Chine plus laborieuse que prévu au sortir des restrictions anti-Covid.
Le Brent de la mer du Nord s'est même dangereusement rapproché du seuil des 70 dollars fin mai, sous lequel il n'est plus passé depuis décembre 2021.
Devant l'échec de leur stratégie, les membres de l'Opep+ vont-ils sabrer davantage encore la production?
Les analystes s'attendent pour la plupart au maintien des quotas actuels mais Ryad et Moscou ont envoyé des signaux contradictoires.
"Difficile de prédire l'issue de la rencontre à venir devant la rhétorique incohérente" des deux poids lourds de l'Opep+, souligne pour l'AFP Tamas Varga, de PVM Energy.
D'un côté, le prince Abdelaziz ben Salmane, ministre saoudien de l'Energie, a mis en garde les spéculateurs la semaine dernière, en marge d'un forum à Doha. "Je n'ai pas à montrer mes cartes, je ne suis pas un joueur de poker... mais je leur dirais simplement de faire attention", avait-il lancé, laissant entendre que l'alliance allait agir pour enrayer la baisse des cours.
De l'autre, le vice-Premier ministre russe chargé de l'Energie Alexander Novak a écarté tout recalibrage de la production. "Je ne pense pas qu'il y aura de nouveaux changements (à l'issue de la réunion ministérielle)", a-t-il déclaré au journal russe Izvestia.
De fait, la Russie fait cavalier seul: loin des engagements pris en février, elle est loin d'avoir amputé sa production des 500.000 barils par jour et se concentre sur les marchés asiatiques comme l'Inde et la Chine, selon les estimations de plusieurs analystes et cabinets.
Réticent à couper le robinet d'or noir dont elle a besoin pour financer sa coûteuse guerre en Ukraine, Moscou affaiblit ainsi la position de l'Opep+.
De quoi inciter Edward Moya, analyste chez Oanda, à prédire "la fin de la bromance" russo-saoudienne.
Il s'attend en tout cas à des débats houleux dimanche: "les Saoudiens plaideront probablement pour de nouvelles réductions, tandis que la Russie est désespérément en quête de revenus pétroliers".
Interrogé jeudi par des journalistes, Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a voulu calmer le jeu, qualifiant de "constructives et d'efficaces" les relations entre les deux pays.
"Il est peu probable que nous assistions à une discorde comme en 2020, le conflit ayant renforcé les liens entre les deux alliés", estime dans une note Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.
L'alliance avait en effet vacillé en mars 2020, quand la Russie avait refusé de tailler dans sa production pour soutenir des cours tirés vers l'abîme par l'épidémie de coronavirus.
Furieuse, l'Arabie saoudite avait alors inondé le marché d'or noir en portant ses exportations pétrolières à un niveau record, précipitant les cours sous les 50 dollars, une barre qu'ils avaient mis huit mois à retrouver.