L’OSFI planche sur la question féminine au Maroc

Khaddouj Slassi : Le gouvernement a tergiversé dans la mise en application des dispositions constitutionnelles Fatima Belmouden : Le problème réside dans l’application des lois


T. Mourad et A. El-Katab
Lundi 14 Mars 2016

Les réformes ratées ou en suspens, les dérives dans l’application du Code de la famille et les rapports de force dans la société,  sont autant de thèmes décortiqués lors du colloque national organisé vendredi dernier au siège central de l’USFP à Rabat par L’Organisation socialiste des femmes ittihadies (OSFI) sous le thème « L’égalité et l’édification démocratique moderniste » .
« La Journée internationale de la femme est une occasion pour évaluer  la situation de la question féminine au Maroc », a expliqué d’entrée de jeu, Fatima Belmouden, membre du Bureau politique de l’USFP qui a assuré la modération de ce colloque.
Elle a mis en exergue les efforts des femmes de tous les partis politiques pour améliorer la condition féminine dans notre pays et adopter des législations allant dans ce sens et quelques-uns des droits des femmes ont été constitutionnalisés, mais le problème réside, selon elle, dans leur application. Par exemple, le Code de la femme contient des dispositions garantissant les droits des femmes, mais les dérives dans l’application de certaines de ses dispositions les vident de leur substance.
Pour sa part, Khaddouj Slassi, présidente de l’OSFI a affirmé que la Journée internationale de la femme « n’est pas une journée exceptionnelle ou orpheline, mais plutôt une journée de réflexion et de diagnostic et de valorisation des acquis. Une journée qui offre l’occasion de crier notre ras-le-bol, et de confirmer notre détermination à poursuivre la lutte pour défendre la cause des femmes ».
Elle a également affirmé que l’OSFI a toujours défendu l’égalité dans son sens large, contestant les forces qui font l’amalgame entre la politique et la religion, car ce sont les premières victimes de tout cela.
L’intervenante a, en l’occasion, interpellé le gouvernement Benkirane qui a tergiversé dans la mise en application des dispositions constitutionnelles relatives surtout à l’Autorité pour la parité et la lutte contre  toutes les formes de discrimination, la loi sur la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la réforme du Code pénal. Elle a affirmé que ce gouvernement laisse le soin à sa majorité pour aller dans un sens contraire à la Constitution,  aux conventions internationales et à la volonté populaire.
Pour Abdelmoutaleb Amiyare, membre du Mouvement Vigilance citoyenne a insisté sur les rapports de force qui existent au sein de la société et sur l’importance de la socialisation. Selon lui, tout déséquilibre des rapports de force en faveur des forces conservatrices et rétrogrades a et aura des répercussions sur les acquis que les femmes ont arrachés après d’âpres luttes et des combats incessants. Et « nous allons encore souffrir au cours des prochaines années si ce déséquilibre persiste et ces forces rétrogrades continuent à gérer les affaires publiques», a-t-il martelé.
L’orateur a, en outre, estimé que le combat  pour l’égalité et les droits des femmes passe par la modernisation culturelle et philosophique. « La lutte pour l’égalité est intimement liée à la nécessité d’occuper des positions qui nous permettent de remettre en question le texte religieux », a-t-il affirmé. 
Pour ce faire, il prône la réforme des institutions qui assurent la socialisation sociale notamment l’école. La réforme du système éducatif constitue, d’après lui, une condition sine qua non, pour faire face à cette «régression horrible » que connaît le Maroc depuis des années.
Par ailleurs, Sara Soujar, membre du Mouvement Jeunes pour la démocratie a critiqué le quota octroyé aux femmes dans les élections et la manière avec laquelle ce principe a été mis en application par certains partis politiques.
Pour sa part, Driss Katir président de l’Association marocaine des enseignants de philosophie a souligné que l’exclusion politique des femmes ne date pas d’aujourd’hui, puisqu’elle existe depuis Aristote, affirmant que la philosophie et les religions ont été injustes à l’endroit des femmes. 
 


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