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L'ONU exige une enquête internationale indépendante sur les violences : La Libye compte ses morts


Agences
Mercredi 23 Février 2011

L'ONU exige une enquête internationale indépendante sur les violences : La Libye compte ses morts
La Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay a exigé mardi l'ouverture d'une "enquête internationale indépendante" sur les violences en Libye et demandé l'"arrêt immédiat des graves violations des droits de l'Homme commises par les autorités libyennes".
"La brutalité avec laquelle les autorités libyennes et leurs mercenaires tireraient à balles réelles sur des manifestants pacifiques est inadmissible" a indiqué Mme Pillay dans un communiqué.
"Je suis extrêmement inquiète que des vies soient perdues en ce moment même", a-t-elle ajouté. "La communauté internationale doit être unie dans la condamnation de tels actes et doit prendre des engagements sans équivoque pour s'assurer que justice sera faite pour les milliers de victimes de la répression". "L'Etat a l'obligation de protéger les droits à la vie, la liberté et la sécurité" a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, l'ambassadeur de Libye en Inde, qui a démissionné pour protester contre la répression sanglante des manifestations anti-gouvernementales, a rapporté mardi que l'armée de l'air avait bombardé la population à Tripoli.
Lundi soir, un habitant de la capitale avait déclaré à la chaîne de télévision Al Djazira que l'armée libyenne bombardait de nombreux sites à Tripoli.
Essaoui a dit s'attendre à d'autres démissions de diplomates si la répression se poursuivait.
"La chute (du dirigeant libyen Mouammar) Kadhafi est un impératif pour les manifestants", a-t-il ajouté.
A propos du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis bientôt 42 ans, a fait une brève apparition à la télévision libyenne pour prouver qu'il était toujours présent mardi dans le pays.
Lundi soir, des témoins contactés par l'AFP ont fait état de violents affrontements dans les quartiers de Fachloum et Tajoura, dans la banlieue Est de Tripoli, l'un d'entre eux parlant de "massacres" de manifestants anti-régime. Un autre a parlé d'hélicoptères ayant déposé des mercenaires africains qui ont tiré sur les passants, faisant un grand nombre de morts.
La télévision d'Etat avait auparavant évoqué une opération menée par les forces de sécurité contre les "saboteurs et (ceux qui sèment) la terreur" faisant des morts, mais a démenti mardi tout "massacre".
"Ils disent qu'il y a des massacres dans plusieurs villes, villages et quartiers en Libye. Nous devons lutter contre ces rumeurs et mensonges qui font partie de la guerre psychologique", a écrit Al-Jamahiriya sur un bandeau. Dans la nuit, la télévision montrait le colonel Kadhafi, en manteau, s'apprêtant à monter dans une voiture, un parapluie à la main, devant sa maison dans la résidence-caserne de Bab Al-Aziziya. "S'il n'avait pas plu, je me serais adressé aux jeunes sur la place verte (lieu de rassemblement de ses partisans, NDLR) et j'aurais passé la nuit avec eux pour leur prouver que je suis toujours à Tripoli, et non au Venezuela et (leur demander) de ne pas croire les télévisions de ces chiens errants", a-t-il affirmé selon l'agence officielle Jana, le citant mardi. Le chef de la diplomatie britannique William Hague avait déclaré lundi que le colonel Kadhafi pourrait être en route vers le Venezuela.
A Tripoli, les étrangers restent confinés chez eux, en raison du chaos qui règne à l'extérieur.
"Je suis enfermé à la maison depuis cet après-midi. On ne peut pas sortir pour aller au centre-ville. C'est trop dangereux", a expliqué un employé sud-américain d'une société européenne vivant à Tripoli et contacté lundi soir via Skype (société de téléphonie par internet). Certains de ses collègues ont préféré s'installer avec femme et enfants dans les locaux de l'entreprise.
Dans la matinée, la situation était calme dans plusieurs quartiers de la capitale, dont Tajoura qui a été le théâtre lundi de violents affrontements, selon des témoins joints par l'AFP.
La Compagnie publique de télécommunications a expliqué les perturbations des communications par une "surcharge" des réseaux en raison d'un "sentiment d'insécurité".
Seif Al-Islam, fils du colonel, a reconnu que l'armée avait mené des bombardements, en affirmant qu'ils visaient des dépôts d'armes loin des zones urbaines, a rapporté lundi soir la télévision libyenne. La veille, il avait brandi la menace d'un bain de sang.
Lundi matin, l'organisation Human Rights Watch avait évoqué un bilan provisoire d'au moins 233 morts depuis le début de la contestation. La Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH) a avancé de son côté un bilan de "300 à 400 morts".
Plusieurs dirigeants libyens ont fait défection à l'instar du ministre de la Justice Moustapha Abdel Jalil qui a démissionné "pour protester contre l'usage excessif de la force" contre les manifestants.
C'est également le cas de diplomates en poste à l'étranger, comme l'ambassadeur en Inde, mais aussi des pilotes de deux Mirage F1, qui ont atterri à Malte en affirmant avoir fui après avoir reçu l'ordre de tirer sur les manifestants à Benghazi. Des diplomates libyens en poste aux Nations Unies ont exhorté lundi l'armée libyenne à renverser Mouammar Kadhafi, un "tyran", selon eux, qu'ils accusent de "génocide" contre son propre peuple. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé que le conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir mardi sur la Libye, à la demande de l'ambassadeur adjoint du pays.
La Ligue arabe devait tenir une réunion d'urgence sur la Libye mardi après-midi.
La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a elle réclamé "l'arrêt du bain de sang inacceptable". L'Union européenne a "condamné" la répression, tout comme le secrétaire général de l'Otan.


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