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Malgré l'ampleur de la crise à Gaza, la communauté internationale ne doit pas "oublier" les dizaines de millions de déplacés dans le monde, a demandé le Haut Commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi, à l'ouverture du Forum mondial sur les réfugiés, qui se tient jusqu'au 15 décembre à Genève.
"Je suis très inquiet", a-t-il dit, en conférence de presse. "Nous avons dû couper environ 900 postes sur environ 20.000. Donc c'est énorme, c'est près de 5%".
Son organisation a encore besoin de 400 millions de dollars (371 millions d'euros) d'ici la fin de l'année, un manque de fonds que le HCR "n'a pas connu depuis des années".
"On a dû déjà reporter certaines activités, en réduire des autres, faire des coupes de personnel", alors même qu'il y a "une nouvelle énorme urgence chaque 6-8 mois" dans le monde, a expliqué M. Grandi.
Guerre en Ukraine, conflits au Soudan, en Ethiopie, crise humanitaire en Afghanistan... les crises se multiplient. Selon le HCR, plus de 114 millions de personnes étaient déplacées à la fin septembre dans le monde, un record.
La population mondiale de réfugiés a doublé au cours des sept dernières années, atteignant 36,4 millions de personnes à la mi-2023, un nouveau record, dont 5,9 millions de réfugiés relevant du mandat d'une autre agence de l'ONU, l'UNRWA. Globalement, cela représente une augmentation de 3% par rapport à la fin de 2022.
M. Grandi a affirmé qu'"une catastrophe humaine majeure se déroule dans la bande de Gaza", et il prévoit "davantage de morts et de souffrances parmi les civils, ainsi que de nouveaux déplacements de population qui menacent la région".
Mais s'il juge que "l'attention doit rester concentrée sur Gaza", il a souligné l'importance de "ne pas oublier les autres" crises malgré l'austérité budgétaire qui règne dans de nombreux pays.
Et il a également appelé à l'"unité" face à la crise des réfugiés.
Mais le responsable critique régulièrement les pays qui, à ses yeux, n'ouvrent pas assez leurs portes aux réfugiés.
Il a encore pointé du doigt mercredi le projet controversé du gouvernement britannique d'expulser vers le Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni.
Dans un entretien à l'AFP mercredi, le ministre britannique du Développement et de l'Afrique Andrew Mitchell s'est dit "absolument étonné" par ces critiques récurrentes du HCR, avant d'ajouter que son pays continuerait à soutenir l'organisation "là où nous pensons qu'elle agit en faveur des valeurs et des intérêts que les Britanniques appuient".
Pendant le forum, les Etats sont appelés à annoncer de nouveaux engagements pour partager "les charges et responsabilités" face à la crise des réfugiés.
La France a annoncé, par la voix de sa cheffe de la diplomatie Catherine Colonna, qu'elle allait augmenter d'un tiers sa contribution pour le HCR, pour la porter à 120 millions d'euros cette année.
"La France "s'efforcera de la maintenir à ce niveau en 2024", a-t-elle assuré.
En 2022, cette contribution était de 91,6 millions et d'environ 30 millions il y a 3 ans, selon des chiffres du ministère.
Comme de nombreux autres pays, dont le Liban et la Jordanie, la Première ministre de l'Ouganda Robinah Nabbanja a appelé la communauté internationale à aider les pays d'accueil.
Mais elle a également plaidé en faveur d'une plus grande "intégration politique et économique" du continent africain afin de "stopper le cycle insensé des conflits" qui poussent les gens à fuir leurs pays.
Les Etats-Unis, premier contributeur du HCR, vont continuer à "fournir un financement humanitaire robuste alors qu'il y a des niveaux de déplacement sans précédent à l'échelle mondiale", a assuré pour sa part la sous-secrétaire d'Etat américaine pour la sécurité civile, Uzra Zeya, annonçant que son pays allait prendre "26 engagements" pour aider les réfugiés.