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La littérature diasporique au centre d'un colloque international à Rabat

Jeudi 10 Avril 2025

"L'exil n'est pas notre royaume: réflexions sur la littérature diasporique" est le thème d'un colloque international qui s'est ouvert, mercredi à Rabat, avec la participation d'un parterre d'universitaires et d’intellectuels du Maroc et d'ailleurs.

Organisé par l'Académie du Royaume du Maroc, ce colloque vise à offrir un espace pour explorer les liens entre l'exil, la culture et la littérature à l'échelle mondiale, à mettre en exergue les dernières nouveautés de la littérature de la diaspora et ses multiples effets sur la culture, l'identité et la langue et à identifier les défis liés à la migration.

A cette occasion, le secrétaire perpétuel de l'Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a fait observer que l’exil est une expérience douloureuse pour certains mais aussi une opportunité de renouveau pour d’autres.

"Dans l’histoire africaine comme ailleurs, l’exil a ses causes telles que les guerres, les crises politiques, la colonisation et l'effacement de ce que l’histoire et la géographie ont établi", a-t-il relevé dans une allocution de circonstance lue en son nom par le membre de l'Académie du Royaume du Maroc, Mohammed Essaouri.

Quand l'exil n’est pas un bannissement et apparaît comme une exploration destinée à rendre compte de la grandeur de la création, ou comme une initiation à la féérie du monde, il peut aussi être un choix, celui de partir à la rencontre d’autres horizons, pour s’ouvrir à de nouvelles perspectives, a-t-il poursuivi, ajoutant que quelle qu’en soit la raison, l'exil transforme irrémédiablement les individus, interrogeant le sens de l’appartenance et la notion même de "chez soi".

M. Lahjomri a également fait remarquer que l’exil est une source inépuisable d’inspiration, vu que les écrivains en exil y trouvent un moyen de transcender la douleur du départ, de donner une voix à leur errance et de recréer, à travers les mots, un lieu d’ancrage, relevant que les auteurs de la diaspora, en particulier, portent une double mémoire, celle de leur terre d’origine et celle du lieu d’accueil.

De son côté, le président de l'université de Tuskegee aux Etats-Unis, Marc Brown, a souligné que la thématique choisie pour ce colloque se croise avec la trajectoire de l'université américaine, qui a été créée 16 ans après l'abolition de l'esclavage aux Etats-Unis par Booker T. Washington.

"Booker T. Washington, l'un des plus éminents dirigeants et penseurs afro-américains, croyait fermement que l'unité des peuples d’origine africaine était essentielle au progrès économique, social, scientifique et politique", a-t-il enchaîné.

Pour sa part, le président du Comité international des scientifiques et experts africains (SCISEA), le professeur Grégoire Biyogo, a relevé que depuis l'antiquité, la question de l'exil n'a cessé d'intéresser la littérature, faisant observer que l'inspiration de l'exil est une question multidimensionnelle.

"Les récits d'exil racontent l'histoire cruelle et spontanée de la séparation de l'homme de sa patrie, de sa terre, de ses premières racines. Il s'agit de l'histoire de l'éloignement de soi, de la redécouverte d'autres frontières et de nouveaux lieux", a-t-il dit.

Les travaux de ce colloque international devaient se poursuivre jeudi avec la participation d'une pléiade d'universitaires devant offrir des visions uniques sur l'exil, la migration et la littérature.
 

Libé

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