Ainsi, après avoir rencontré mercredi dans la matinée les membres du Forum vérité et justice, l’Instance du dialogue national sur Médias et Société a tenu dans l’après-midi, au siège de Sapress à Casablanca, une conférence de presse pour présenter le bilan des 12 séances de l’audition précédente entamée il y a de cela trois semaines.
« Institutionnaliser le secteur des médias implique la liberté de la presse et vise son emplacement au cœur du processus démocratique que connaît le Maroc », a tenu à préciser Jamal Eddine Naji.
Devant une grande assistance, le coordinateur général de l’Instance a brossé un tableau de la situation de crise dans laquelle évolue le secteur des médias, tous supports confondus, et procédé à un check-up à même de déterminer avec précision l’état des lieux.
Crise de lecture, nouveautés mondiales en matière des droits humains et leur relation avec les médias, droit à la communication, à l’interaction et à l’accès aux médias, liberté d’expression et respect des droits et des libertés, éthique, pratiques déontologiques, poids économique du secteur, pratique journalistique … autant de questions incontournables qui ont été soulevées au cours de son intervention.
Ces auditions et entretiens qui auront lieu prochainement permettront aux professionnels et acteurs institutionnels d’initier des idées, de donner des avis et de trouver, par la suite, des solutions à la crise que vit le secteur, une crise qui n’est pas propre au seul Maroc, mais qui touche de plus en plus bon nombre de pays de par le monde, a-t-il précisé.
Toujours est-il que la représentativité au sein de l’Instance nationale du dialogue et la tenue à huis clos de ces réunions empêchent la corporation des journalistes professionnels d’avoir voix au chapitre pour exposer et débattre des véritables problèmes auxquels ils sont confrontés et rendent difficile cette quête de vérité que le dialogue Média et Société est censé mener à bon port.
Même les patrons de presse, et notamment Fahd Yata et Mohamed Hafid, se sont élevés contre cette situation qu’ils qualifient d’anormale.
« Il est inadmissible que le débat national soit entamé alors qu’un journaliste se trouve encore derrière les barreaux », s’est exclamé un confrère qui n’a fait qu’exprimer tout haut et fort ce que tout le monde pensait. Le timing de ce débat paraît également incongru du fait que les poursuites judiciaires initiées à l’encontre de certains titres de la presse nationale aient débouché sur des résultats que l’ensemble des médias ont estimé être pour le moins inadéquats.
Et de Jamal Eddine Naji de répondre à ces questions, tout en convainquant de la démarche de l’Instance nationale avant de conclure que « notre force réside dans l’adhésion de tous les professionnels à ce débat à même de normaliser la place et le rôle des médias au sein de la société marocaine et contribuer au processus démocratique du pays. »