L’I.S appelle à la formation d’un réseau de lutte contre les auteurs de conflits et à la mise en place d’un mécanisme d’alerte précoce


Samedi 5 Avril 2014

L’I.S appelle à la formation d’un réseau de lutte contre les auteurs de conflits et à la mise en place d’un mécanisme d’alerte précoce
Le Comité Afrique de l’Internationale socialiste qui s’est réuni à Dar es Salam en Tanzanie les 28 et 29 mars 2014 a rendu publique la déclaration suivante :
 
Préambule 
Les membres du Comité Afrique de l’Internationale Socialiste réunis à l’occasion de la réunion de Dar es Salam, Tanzanie les 28 et 29 mars 2014 ont confirmé leur intention d’unir leurs efforts pour promouvoir la paix et la résolution des conflits en Afrique, la démocratie et les principes de bonne gouvernance, la participation à l’économie, l’autonomisation et l’émancipation du peuple africain conformément à nos idéaux socialistes. Par ailleurs, le Comité Afrique de l’Internationale Socialiste prend connaissance des faits suivants :
 
1. Paix et résolution de conflits 
en Afrique
Le développement dépend de la paix et la paix dépend du développement. Ce lien inextricable souligne combien les conflits, les guerres, l’insécurité et l’instabilité coûtent cher aux pays africains et doivent être évités à tout prix et lorsque la situation l’exige, résolus rapidement pour la paix des peuples. Le Comité réitère l’engagement par lequel il entend mobiliser ses membres, afin de mettre fin à l’augmentation et à l’intensification des conflits internes que vivent les nations africaines depuis quelques années et fait appel à la formation d’un réseau conjoint extraordinaire de lutte contre les auteurs de conflits et la mise en place d’un mécanisme d’alerte précoce, capable de détecter les lignes de faille. Il décide d’aider les nations africaines à faire du développement, de la défense, de la promotion et de la durabilisation de la paix une condition sine qua non de l’ordre du jour du développement de l’Afrique et d’une croissance économique plus que nécessaire. Par ailleurs, les membres s’engagent à contribuer à la résolution du problème du chômage des jeunes et à la formation de brigades bénévoles de jeunes pour la paix, s’efforçant de promouvoir la paix dans leurs pays respectifs.
Mettre fin à la violence subie par les citoyens de la République centrafricaine est une priorité absolue. Les assassinats brutaux décrits dans certains cas comme équivalant à des actes de génocide, mènent le pays au point d’autodestruction. Les membres du Comité ont convenu de l’envoi d’une mission en République centrafricaine, pour déterminer la manière dont l’IS pourrait mettre fin au carnage. Les effets des affrontements ouverts entre les deux factions rivales du Soudan du Sud et la souffrance prolongée des citoyens, demandent la cessation immédiate du conflit et le respect des cessez-le-feu convenus. Les richesses dont dispose ce nouveau pays doivent impérativement être utilisées pour le bien-être de sa population, dont les intérêts doivent être portés aux priorités de l’ordre du jour des deux camps. Le Comité a également convenu de l’envoi d’une mission au Soudan du Sud, dès que possible. 
Se référant à des résolutions précédentes, le Comité recommande l’engagement d’un dialogue sain entre les groupes et partis, au Maroc et au Sahara Occidental, pour définir une solution pacifique et réciproquement acceptée.
 
2. Démocratie et bonne gouvernance
Le Comité s’est penché sur les questions de démocratie et de bonne gouvernance, dans le cadre de discussions tenant compte de l’expérience utile de la Tanzanie. 
Il a reconnu que le cas de la Tanzanie illustre clairement qu’une démocratie multipartite est la seule structure pouvant aboutir à des institutions solides et à une gouvernance efficace. Depuis 1995, la Tanzanie a organisé quatre élections générales déclarées libres et justes et aujourd’hui il y a 19 partis politiques enregistrés dans le pays. En Afrique en général, la présence politique accordée aux organismes basés au sein des communautés, ONG et autres groupes d’intérêt, a approfondi et consolidé la démocratie. 
Il a été reconnu que l’exclusion politique et sociale, à l’instar de l’insuffisance de ressources, freine le développement de la démocratie réelle et se traduit par des conflits.
Dans le cas de pays en développement comme l’Afrique, la formulation de politiques favorables aux économies d’inclusion contribue à la démocratisation des richesses, autre facteur fondamental pour assurer la démocratie. Les exploitants agricoles des zones rurales doivent être inclus dans le processus, afin d’acquérir les pouvoirs nécessaires pour participer à la chaîne de valeur formelle, au même titre que les petits commerçants des zones urbaines, qui doivent être organisés et rendre capable de participer au processus de création de richesses. De la même manière, le financement et les crédits de création d’entreprise doivent être accessibles et abordables, afin de faire en sorte que la démocratie politique soit réalisable à travers la démocratie économique.
 
3. Développement 
et participation 
économiques
Pour les membres du Comité, le bien-être, l’autonomisation et la participation économiques sont les principaux moteurs de la paix et de la lutte contre la pauvreté en Afrique. La participation collective du peuple au développement économique national libère les ressources des communautés, la main-d’œuvre physique et intellectuelle nécessaire au développement national et à l’amélioration du bien-être social de la majorité, en adéquation avec les souhaits d’une société socialiste. L’Afrique a besoin d’une approche conçue pour libérer le continent du fléau des guerres internes, mortelles, coûteuses et des conflits persistants. Le Comité remarque, en exprimant ses inquiétudes à ce sujet, que malgré leurs grandes ressources naturelles, la plupart des États africains ne sont pas parvenus à les mettre à profit sur le continent, pour développer leurs pays et éradiquer la pauvreté. Un grand nombre de ces États africains doivent encore traiter le problème de la responsabilité vis-à-vis de leurs citoyens, parallèlement à celui de l’exclusion sociale et économique. En Afrique, ces pratiques sont le « péché originel », le point de départ de conflits persistants, de l’absence de paix et de développement économique, de la pauvreté et de conditions sociales déplorables pour la grande majorité du peuple africain. Les membres du Comité décident de continuer à réseauter et à faire corps pour défendre l’émancipation économique de la plus grande majorité des Africains et le développement économique des États africains. Ils réaffirment que la paix et le progrès en Afrique dépendront de son développement économique et, en particulier, du niveau d’émancipation et d’autonomisation de la majorité du peuple et surtout des pauvres. Le Comité demande à ses membres de se pencher sur ces problèmes à travers des politiques et principes socialistes, des politiques susceptibles de favoriser la liberté économique et d’augmenter la participation économique des communautés. Et enfin, le Comité demande à ses membres de manifester leur engagement envers la cause du peuple, son bien-être économique et l’importance qu’ils attachent aux citoyens de leurs nations.
Les participants à la réunion de Dar es Salam ont exprimé leur volonté de faire progresser les résolutions et initiatives visant à faire face aux nouveaux défis qui s’annoncent, pour réaliser concrètement leurs principes et valeurs communs en cette période où des réponses et solutions socio-démocrates s’avèrent si nécessaires, tout en contribuant à faire du continent africain une région de paix, de stabilité et de démocratie, où les citoyens peuvent profiter des vertus de la justice sociale, des opportunités existantes et du progrès. 
Les membres du Comité Afrique en ont également profité pour réaffirmer leur engagement et leur soutien inconditionnels vis-à-vis de l’Internationale Socialiste, en s’opposant fermement aux efforts que font certains membres de cet organe pour le déstabiliser. L’Internationale moderne est ouverte, inclusive et démocratique à travers les décisions adoptées par ses amembres au dernier Congrès de l’Internationale Socialiste de Cape Town, premier du genre jamais organisé sur le continent africain. 
Les participants à la réunion ont exprimé leur reconnaissance au parti hôte, au Chama Cha Mapinduzi (CCM) et à Son Excellence Monsieur le Président Kikwete pour l’accueil chaleureux et fraternel qui leur a été réservé, mais aussi pour la camaraderie manifestée à leur égard à l’occasion de cette réunion. Ils en ont également profité pour officialiser leurs félicitations pour les avancées et progrès réalisés dans le pays et par ses citoyens, sous la direction du Président Kikwete et du CCM.

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