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En ces 21 premiers jours de janvier, l’État a levé plus de 17,25 milliards de dirhams en bons du Trésor auprès du marché financier marocain. Avant cette date et jusqu’au 18 janvier, le montant global de la dette était de 16,324 milliards de DH. Si l’on ajoute 926 millions de DH levés tout récemment, cela donne 17,25 milliards et le reste à l’encan.
Sur les opérations d’adjudication lancées depuis début 2013, à la dernière, dont la date de règlement était le 21 janvier, le Trésor tablait sur une levée de fonds de 2,756 milliards de dh, mais n’a eu en retour qu’une demande de 0,926 milliards de dh.
«C’est un montant colossal, qui représente un record jamais atteint en ce qui concerne l’endettement intérieur de l’Etat à court terme. Cette levée de fonds a provoqué un électrochoc au sein du marché financier et préoccupe de plus en plus le secteur privé», a expliqué à Libé un expert financier qui a requis l’anonymat.
«Avec ces chiffres, le mois de janvier serait historique en ce terme. En effet à fin janvier, l’État aura emprunté le quadruple de ce qu’il a emprunté le même mois, une année auparavant», nous a expliqué la même source.
A fin 2012, l’Etat a vu le montant de sa dette intérieure grimper de 24%. En effet, le montant global des levées de fonds par l’Etat était de 120.087.780.000 DH, alors qu’il n’était que de 96,521 milliards de DH en 2011, soit une augmentation de 24%
Ce qui inquiète le plus, selon notre analyste, «ce se sont pas les montants levés en soi, mais plutôt les taux d’intérêt qui évoluent vers le haut, selon la loi de l’offre et la demande».
Ce qui est dû au fait que depuis le début de 2012 à chaque fois que le Trésor table sur une levée de fonds (offre), il a en retour moins de ce qu’il sollicite. Ce qui a engendré directement une augmentation des taux. En plus de l’infériorité de la demande à l’offre, la fréquence du recours de l’Etat à la dette à court terme a fait que cette dernière a vu ses taux augmenter d’à peu près de 0,5% (plus de 0,49%) par rapport aux dernières levées, ce qui est énorme vu les montants colossaux levés et la courte durée de remboursement.
Cette augmentation des taux est derrière la montée de l’inquiétude du secteur privé. En effet, les acteurs privés craignent une hausse des taux d’intérêt, sous l’influence de ce qu’appellent les économistes «l’effet d’éviction» déclenché quand l’Etat recourt intensivement à la dette, afin de financer son déficit budgétaire, provoquant ainsi l’amenuisement ou l’épuisement, la raréfaction de l’épargne et par conséquent la hausse des taux d’intérêt».
Cette situation peut pousser les investisseurs institutionnels à facturer de plus en plus cher à l’État, du fait qu’il présente moins de risque que le secteur privé. Ce qui est fort probable selon notre source vu l’assèchement actuel des liquidités.
Tous ces éléments font, selon un autre expert financier, que «l’Etat se trouve à quelques pas de ce qu’appellent les financiers le cercle vicieux de la dette publique ou l’effet «boule de neige».
Pour sortir de l’engrenage de la dette intérieure, l’Etat a recouru à l’augmentation des impôts qui représente 63% des recettes de l’Etat dans la loi de Finances 2013 et qui seront supportés essentiellement par les consommateurs et les salariés, tandis que la participation des entreprises privées et des ménages riches restera faible, car ces entreprises bénéficient d’exonérations fiscales, de subventions et d’un accès au foncier à des prix dérisoires.