Le jeune milieu d'Atlanta United (Etats-Unis) Thiago Almada, qui n'avait joué que quelques minutes au Mondial, a libéré à la 78e minute l'Albiceleste au Monumental, en une soirée de fête, que les Panaméens ont longtemps menacé de frustrer malgré une pluie d'occasions argentines.
Cerise sur le gâteau qu'attendaient les 83.000 privilégiés (plus de 1,5 million de personnes avaient tenté d'acquérir une place en ligne): l'inévitable Leo a clôturé le bal sur un somptueux coup-franc direct (89e), son 800e but en 1.017 matches professionnels.
Les joueurs réunis en une joyeuse ronde au centre du terrain ont pu alors "revivre Lusail", et une nouvelle fois, Messi se voir remettre le trophée en mains, dans un stade chaviré.
"Profitons de ça, de cette troisième étoile. C'est très difficile de gagner une Coupe du monde", a déclaré Messi au micro depuis le terrain, disant "ne pas oublier tous les joueurs avec qui nous avons tenté de soulever cette Coupe sans y arriver" lors d'éditions précédentes.
Pour l'Albiceleste, c'était le retour sur une pelouse argentine, et la première vraie communion avec sa hinchada depuis la parade avortée du 20 décembre, quand la démesure (4 à 5 millions sur le parcours du bus) avait forcé a avorter le défilé de la victoire, fini... en hélicoptères.
Sourires béats comme Messi, larmes à l'oeil pour "Dibu" Martinez ou Lionel Scaloni, les champions du monde, leurs enfants à leurs côtés, ont entendu le Monumental entonner avant match "Muchachos", la chanson devenue hymne des supporters argentins au Mondial, et à jamais associée au titre 2022.
L'avant-match n'avait été qu'une longue fête de plus de quatre heures avec concerts, feu d'artifice, rediffusion d'images du Mondial, et incessante succession de chants à la gloire de l'équipe ou de joueurs.
La partie importait-elle vraiment ? Elle a vu une domination outrageuse des Argentins face à des Panaméens arc-boutés en défense, mais disciplinés et pas maladroits. Clairement pas venus pour regarder jouer les champions, même s'ils ne purent cadrer qu'un seul tir.
Le Panama, 61e au classement FIFA, alignait de plus une équipe bis, le sélectionneur Thomas Christiansen - qui avait délégué à Buenos Aires un assistant - ayant annoncé qu'il se concentrait sur un match important de son équipe face au Costa Rica, mardi en Ligue des nations de la Concacaf.
Tour à tour MacAllister, Fernandez, Messi, Di Maria ont fait briller le gardien panaméen José Guerra, quand celui-ci n'était pas sauvé par son montant (Messi). C'est un autre montant, sur un autre coup-franc de Messi, qui a renvoyé le ballon vers Almada, trompant Guerra d'un tir croisé.
"C'était un très bon test et un avant-goût de ce qui nous attend", a déclaré Scaloni au coup de sifflet final. "Tous vont venir à nous désormais avec l'intention de ne pas se laisser battre, de nous rendre les choses compliquées". La fête s'est terminée par un tour d'honneur des joueurs accompagnés de leurs femmes et enfants.
Après le Panama, ce sera mardi au tour de la petite île antillaise (160.000 habitants) de Curacao, 86e FIFA, de servir d'aimable faire-valoir à l'Albiceleste, en province cette fois, à Santiago del Estero (nord).