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Pays africain officiellement le plus touché, l'Afrique du Sud, qui a rapidement mené une vaste campagne de tests, compte désormais 1,5 million de cas et près de 48.500 morts. "Les cas sont nettement sous-évalués en raison d'un accès insuffisant aux structures de soins et parce que les cas moins graves sont sous-déclarés", affirme à l'AFP Barry Schoub, virologiste membre du Conseil scientifique au ministère sud-africain de la Santé. Faibles capacités de diagnostic, manque de moyens, une part significative de la population africaine est passée sous les radars. "Beaucoup de pays ont essentiellement des tests PCR, dans les capitales. Et plus on s'éloigne des centres urbains, moins il y a de tests", explique l'épidémiologiste Emmanuel Baron, de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) présente en Afrique. Et cette maladie peut passer "inaperçue", rappellet-il, avec des cas asymptomatiques ou des symptômes facilement confondus avec d'autres. Au Zimbabwe, pays à l'économie et au système de santé sinistrés, en pleine pandémie, les hôpitaux se sont remplis tandis que le nombre officiel de cas restait obstinément bas.
La Tanzanie a tout bonnement arrêté les tests, après avoir ironiquement déclaré positives une papaye, une caille ou encore une chèvre. Le gouvernement a publié pour la dernière fois des chiffres officiels en avril. Pourtant le viceprésident de la région semi-autonome de Zanzibar est mort mercredi... du Covid. "Si quelqu'un m'avait dit il y a un an que notre continent verrait 100.000 décès dus à cette infection, je ne l'aurais probablement pas cru", a reconnu jeudi devant la presse le directeur des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), John Nkengasong. Le bilan reste toutefois nettement inférieur à l'Europe, continent le plus touché avec 818.912 décès. Les autres régions les plus endeuillées sont l'Amérique latine et les Caraïbes (649.006 décès), et les Etats-Unis et le Canada (512.295 décès). Et après une forte augmentation en janvier, les chiffres sont en forte baisse depuis quelques semaines en Afrique. Sur les sept derniers jours, 3.054 décès ont été recensés, soit une baisse de 18% par rapport à la semaine précédente. Au plus fort de la pandémie, le continent comptait 906 morts par jour. Si les données sont manifestement sous-évaluées, "on n'a pas vu à ce jour de catastrophe sanitaire en Afrique, ni d'importants foyers de contamination comme en Europe ou aux Etats-Unis", relève Emmanuel Baron.
Plusieurs études sur les anticorps, qui permettent de détecter si une personne même guérie a été infectée, sont en cours dans plusieurs pays africains et devraient permettre d'ici plusieurs mois d'avoir une idée plus précise de l'impact de la pandémie. Pour l'instant, on sait que l'Afrique du Sud, où la quasi totalité des derniers cas sont attribués à un variant du virus réputé plus contagieux et qui s'est largement propagé, concentre près de la moitié des décès et des cas déclarés du continent. Les autres pays africains les plus endeuillés sont l'Egypte (10.150 décès pour 175.677 cas) et le Maroc (8.524 décès pour 480.056 cas). Rapporté à la population, c'est toujours l'Afrique du Sud, qui vient d'administrer ses premiers vaccins, qui est le plus touché avec 82 morts pour 100.000 habitants, devant la Tunisie (65 morts) et Eswatini (55). Dans le monde, le Covid-19 a contaminé plus de 109 millions de personnes et fait plus de 2,4 millions de morts depuis le début de l'apparition du virus en décembre 2019, à Wuhan en Chine.