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L'Afrique du Sud savait déjà que la corruption avait atteint le sommet des forces de l'ordre: l'ancien patron de la police Jackie Selebi - qui fut président d'Interpol de 2002 à 2008 - a été condamné à quinze ans de prison l'an dernier pour avoir reçu des pots-de-vin d'un trafiquant de drogue.
Elle découvre maintenant que le fléau pourrait avoir contaminé d'autres échelons. Début avril, le chef de la police criminelle, Richard Mdluli, a été arrêté. Il est accusé d'avoir assassiné, en 1999, son rival dans une histoire d'amour, lui-même policier.
Presque au même moment, la police a interpellé un homme d'affaires tchèque du nom de Radovan Krejcir, recherché dans son pays pour fraude et tentative d'assassinat. Egalement soupçonné de trafic d'êtres humains et de drogue, il avait échappé à l'extradition en feignant un cancer (ce qui lui avait permis au passage de toucher une assurance-vie, selon le Parquet).
Selon des médias sud-africains, Radovan Krejcir avait Richard Mdluli et d'autres policiers dans sa poche.
Les deux hommes nient les accusations et le Parquet affirme que les affaires ne sont pas liées. Mais la presse s'en donne à cœur joie.
Les spéculations se nourrissent de l'absence de grand nettoyage après la condamnation de Jackie Selebi, estime Gareth Newham, responsable du programme sur la criminalité à l'Institut des études de sécurité.
"Il n'y a pas eu de démarche visant à déterminer si la corruption est allée plus loin que ça ou s'il pourrait y avoir d'autres types de problèmes", a-t-il indiqué à l'AFP.
Selon le Mail and Guardian, l'un des principaux journaux d'investigation du pays, M. Mdluli a fait l'objet d'une enquête interne, car il a ordonné une surveillance des agents chargés de l'affaire Krejcir. Selon le magazine, il pourrait avoir transmis des renseignements secrets à l'homme d'affaires.
D'autres articles prétendent que M. Mdluli a été arrêté parce qu'il enquêtait sur une affaire de corruption impliquant l'actuel chef de la police, Bheki Cele.
Ce dernier est accusé d'avoir signé un contrat de location à un prix supérieur au marché auprès d'un magnat local de l'immobilier pour un nouveau quartier général à Pretoria.
La corruption de la police semble atteindre les grades inférieurs, compliquant la lutte contre la criminalité, qui bat des records avec 46 homicides en moyenne par jour.
Des agents de police sont soupçonnés d'au moins 100 crimes en un an, dont 43 meurtres ou tentatives de meurtres, selon une étude publiée en février par l'Institut sud-africain des relations entre les races.
De 2008 à 2009, plus de 2.000 plaintes ont été adressées au Directoire indépendant des plaintes, qui gère les affaires impliquant des policiers.