-
Les Mexicains encouragés à déposer leurs armes dans des églises
-
En Ile-de-France, des biodéchets de restaurants transformés en compost pour les agriculteurs
-
Dans les rues d'Addis Abeba, les Lada disparaissent peu à peu
-
Le gouvernement espagnol veut interdire les boissons sucrées dans les cantines
-
La Lune prend un petit coup de vieux
Tous les 24 septembre, la “Journée de l’héritage” célèbre la diversité culturelle du pays, depuis la chute de l’apartheid.
Et le braai, à la fois méthode culinaire et obsession nationale, est l’une des rares activités à faire l’unanimité parmi les Sud-Africains de toutes origines et classes sociales.
“Vous allez dans d’autres pays, ils vous parleront de barbecue, mais cela n’a rien à voir avec notre braai”, explique Xoli, Sud-africaine de 22 ans, en retournant prestement un morceau de viande. “C’est sans aucun doute la seule chose qui nous unit et symbolise la Nation Arc-en-ciel”.
Tant et si bien qu’une campagne a été lancée pour que la “Journée de l’héritage” soit fêtée autour d’un braai.
“Nous avons onze langues officielles mais nous connaissons tous le mot braai. Il a ce pouvoir d’unir les gens”, assure Tiaan van der Spuy, l’un des promoteurs de la campagne “Braai pour héritage”, qui en est à sa troisième édition.
L’initiative est patronnée par le Prix Nobel de la Paix Desmond Tutu.
Celui-ci a invité récemment tous ses compatriotes à “manger davantage de viande, profiter de la compagnie d’autrui dans le rire, la paix et l’harmonie avec les arômes du braai dans l’atmosphère...” Le braai n’est pas pris à la légère en Afrique du Sud, où il est possible d’acheter du charbon de bois dans toutes les stations-service du pays et où des barbecues sont présents sur la moindre aire d’autoroute ou parcelle de camping, sans parler des jardins, balcons ou cours privées. Ceux qui sont trop feignants pour allumer leur feu peuvent aussi s’arrêter dans les “shisa nyama” (viande chaude en zoulou), où les clients choisissent leur viande crue et la font griller sur un barbecue tout prêt.
“L’expérience est sexy sur tous les plans: la chaleur, la musique, la nourriture, l’atmosphère et les gens”, s’est enthousiasmé le chef britannique Jamie Oliver, qui a consacré le mois dernier un article aux shisa nyama dans son magazine.
Malgré tout, le Conseil sud-africain pour l’héritage, chargé de promouvoir le patrimoine, a initialement pris ombrage de l’initiative “Braai pour héritage”.
Mais les choses se sont tassées. “Nous nous sommes mis d’accord pour qu’ils ne l’appelent pas “Braai day” et qu’ils appellent plutôt les Sud-Africains à fêter notre héritage autour d’un braai”, explique son porte-parole Danny Goulkan.
De leur côté, les pros du marketing se sont emparés de l’idée pour lancer des campagnes de publicité pour différents objets. “Braai pour héritage” se retrouve également sur les sites de socialisation Facebook et Twitter, ou en chanson sur YouTube.
Même si elle adore le braai, Xoli Khubeka regrette que les promoteurs de cette campagne ait choisi la Journée de l’héritage. “C’est comme s’ils avaient pris Noël et qu’ils l’avaient rebaptisé Braai Day”, lance-t-elle en agitant ses pincettes. “Cela retire toute signification au jour férié”.