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Les enchères électorales pour s’octroyer la présidence de certaines communes de la province de Khénifra ont bel et bien commencé. Le marché électoral prend donc place et l’indice de fraude prend de l’ampleur et de la cote dans la bourse communale. La démocratie est bafouée en plein jour juste au lendemain du scrutin du vendredi 12 juin. Une course effrénée s’est déclenchée à travers la province pour l’achat cette fois non des voix des « petits » électeurs mais de la conscience des grands électeurs qui cèdent au plus offrant. La nuit même du vendredi au samedi, le sort de plusieurs communes rurales fut scellé à coups d’arguments sonnants et trébuchants. Les bureaux composés, les garanties sous forme de chèques ou traites donnés et les « conseillers moutons » embarqués pour une destination inconnue, délestés de leurs portables ou de tout moyen de communication avec le monde extérieur à l’écurie où ils sont soigneusement logés et blanchis jusqu’au jour du sacrifice où la démocratie sera immolée sur la place publique sous les applaudissements des béni-oui-oui et le regard bienveillant et parfois complice de certains agents d’autorité censés défendre le droit, la justice et la démocratie.
Dans ce jeu de liaisons dangereuses et de coalitions hétérogènes, tous les moyens sont bons et tous les chemins mènent à la présidence et par conséquent à la dilapidation des deniers publics. Car c’est l’argent public qui est à l’origine de cette fièvre électoraliste qui s’est emparée de personnes qui ne s’y connaissent ni en politique, encore moins en gestion de la chose communale. Lors de la campagne électorale, on parlait de l’achat des voix parmi des catégories les plus défavorisées et marginalisées, maintenant place à l’élite financière et soi-disant politique de faire du « shopping électoral ».C’est dire qu’il s’agit bel et bien d’une culture ancrée dans les mentalités. C’est dire aussi que c’est une tendance qui empêche la vraie démocratie de s’installer. Alors les tractations et les coalitions sont entamées à partir de négociations qui n’ont rien à voir avec les principes et les programmes des uns et des autres, mais sur la base de l’intérêt personnel des protagonistes. On constate alors des ententes politiquement hétéroclites non pour gérer le quotidien des citoyens mais assurer leur propre parcours « politique » : Conseil provincial, Conseil régional ou encore Chambre des conseillers. C’est grave ! Nonobstant, on ne peut espérer que ce climat favorise l’épanouissement de notre jeune démocratie meurtrie par ces comportements irresponsables.