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Zalmay Khalilzad, le diplomate américain qui dirige les efforts de paix en Afghanistan, et Abdul Ghani Baradar, chef politique des talibans menant l'équipe de négociation des insurgés, sont les deux acteurs clés des pourparlers devant aboutir samedi à la signature d'un accord américano-taliban.
Zalmay Khalilzad, 68 ans, né à Mazar-i-Sharif dans le nord de l'Afghanistan, a appris les dures réalités de la vie afghane dès son plus jeune âge. Dans ses mémoires, il raconte avoir vu le futur président Daud Khan arracher avec ses dents l'oreille d'un adversaire durant une bagarre.
Il a occupé divers postes au département d'État et au Pentagone avant d'être ambassadeur des Etats-Unis en Afghanistan de 2003 à 2005 sous le président George W. Bush, en charge d'oeuvrer au changement de régime au lendemain de la chute des talibans.
Parlant couramment le pachtou et le dari, il avait alors exercé une forte influence sur l'ex-président Hamid Karzaï, très soutenu par Washington.
Egalement arabophone accompli, il a ensuite été nommé ambassadeur à Bagdad en 2005.
Zalmay Khalilzad, "Zal" pour ses amis, a été considéré comme un "protégé" des "faucons" de l'administration Bush, en particulier du vice-président Dick Cheney. Il a remplacé John Bolton comme ambassadeur des Etats-unis à l'ONU de 2007 à 2009, avant de le retrouver sous l'administration Trump, nommé conseiller à la Défense nationale en 2018.
Khalilzad a été un fervent critique de la gestion de la guerre en Afghanistan par le président Barack Obama, en particulier sa décision de retirer les troupes américaines.
Il est également connu pour avoir animé le meeting accompagnant le premier grand discours de politique étrangère du candidat Donald Trump, en avril 2016, déclarant plus tard dans la presse que la politique "America First" de Trump n'était pas de l'isolationnisme mais reflétait "l'universalité des valeurs américaines".
Féroce critique du Pakistan, il a accusé Islamabad, comme de nombreux responsables américains, de mener un "double jeu" en soutenant des groupes extrémistes en Afghanistan.
Il s'est pourtant rendu à de nombreuses reprises à Islamabad, à la rencontre du Premier ministre Imran Khan et des puissants généraux pakistanais, le soutien du Pakistan étant un élément clé pour parvenir à la réconciliation en Afghanistan.
Depuis sa nomination au poste d'émissaire américain pour la paix en septembre 2018, ses relations avec le président afghan Ashraf Ghani ont été chaotiques. Le chef d'Etat afghan s'est plaint à plusieurs reprises d'être tenu à l'écart des pourparlers américano-talibans.
Des rumeurs rapportent que les deux hommes ont une inimitié farouche depuis leur période estudiantine où ils se fréquentaient.
Selon des sources diplomatiques, M. Khalilzad voulait reporter l'élection présidentielle de septembre dernier, qui a vu la réélection de M. Ghani, récemment annoncée. Washington n'a pas félicité officiellement le chef de l'Etat afghan pour sa victoire, au mépris des usages diplomatiques.
Abdul Ghani Baradar, né dans l'Oruzgan (Sud) et grandi à Kandahar, le berceau des talibans, est le co-fondateur du mouvement taliban avec le Mollah Omar, décédé en 2013 mais dont la mort avait été cachée deux années durant.
Zalmay Khalilzad a rapidement considéré cet homme d'une petite cinquantaine d'années comme un élément essentiel de la réussite des pourparlers américano-talibans.
En 2001, après la chute du régime taliban, il aurait fait partie d'un petit groupe d'insurgés prêts à un accord dans lequel ils reconnaissaient l'administration de Kaboul. Mais cette initiative avait été infructueuse.
Incarcéré au Pakistan depuis son arrestation en février 2010 près de Karachi, Washington a oeuvré à sa libération en octobre dernier.
Le mollah Baradar, un moudjahid ayant combattu les Soviétiques avec le soutien des Américains, était le chef militaire des talibans quand il a été arrêté. Mais à cette époque, les Etats-Unis ne visaient pas une résolution pacifique du conflit.
Washington, sous Barack Obama, avait procédé à un envoi massif de troupes entre 2009 et 2011 pour l'emporter militairement. Jusqu'à 100.000 soldats américains ont été basés en Afghanistan.
Nommé en janvier chef du bureau politique taliban, Baradar est l'un des trois adjoints du chef du mouvement insurgé dirigé par Hibatullah Akhundzada.
Il est apparu pour la première fois fin janvier en public lors de pourparlers à Moscou avec une délégation d'opposants au président Ghani.
C'est lui qui sera ensuite accueilli comme hôte d'honneur par la diplomatie chinoise, russe, iranienne, qatarie, indonésienne ou ouzbèke.
Il a également rencontré des envoyés de l'Union européenne et de l'Allemagne, marquant ainsi la reconnaissance diplomatique des talibans, considérés jusqu'alors comme un groupe terroriste par les Etats-Unis.
Sa notoriété à l'intérieur des différentes factions talibanes lui vaut d'être écouté et respecté.
Zalmay Khalilzad, 68 ans, né à Mazar-i-Sharif dans le nord de l'Afghanistan, a appris les dures réalités de la vie afghane dès son plus jeune âge. Dans ses mémoires, il raconte avoir vu le futur président Daud Khan arracher avec ses dents l'oreille d'un adversaire durant une bagarre.
Il a occupé divers postes au département d'État et au Pentagone avant d'être ambassadeur des Etats-Unis en Afghanistan de 2003 à 2005 sous le président George W. Bush, en charge d'oeuvrer au changement de régime au lendemain de la chute des talibans.
Parlant couramment le pachtou et le dari, il avait alors exercé une forte influence sur l'ex-président Hamid Karzaï, très soutenu par Washington.
Egalement arabophone accompli, il a ensuite été nommé ambassadeur à Bagdad en 2005.
Zalmay Khalilzad, "Zal" pour ses amis, a été considéré comme un "protégé" des "faucons" de l'administration Bush, en particulier du vice-président Dick Cheney. Il a remplacé John Bolton comme ambassadeur des Etats-unis à l'ONU de 2007 à 2009, avant de le retrouver sous l'administration Trump, nommé conseiller à la Défense nationale en 2018.
Khalilzad a été un fervent critique de la gestion de la guerre en Afghanistan par le président Barack Obama, en particulier sa décision de retirer les troupes américaines.
Il est également connu pour avoir animé le meeting accompagnant le premier grand discours de politique étrangère du candidat Donald Trump, en avril 2016, déclarant plus tard dans la presse que la politique "America First" de Trump n'était pas de l'isolationnisme mais reflétait "l'universalité des valeurs américaines".
Féroce critique du Pakistan, il a accusé Islamabad, comme de nombreux responsables américains, de mener un "double jeu" en soutenant des groupes extrémistes en Afghanistan.
Il s'est pourtant rendu à de nombreuses reprises à Islamabad, à la rencontre du Premier ministre Imran Khan et des puissants généraux pakistanais, le soutien du Pakistan étant un élément clé pour parvenir à la réconciliation en Afghanistan.
Depuis sa nomination au poste d'émissaire américain pour la paix en septembre 2018, ses relations avec le président afghan Ashraf Ghani ont été chaotiques. Le chef d'Etat afghan s'est plaint à plusieurs reprises d'être tenu à l'écart des pourparlers américano-talibans.
Des rumeurs rapportent que les deux hommes ont une inimitié farouche depuis leur période estudiantine où ils se fréquentaient.
Selon des sources diplomatiques, M. Khalilzad voulait reporter l'élection présidentielle de septembre dernier, qui a vu la réélection de M. Ghani, récemment annoncée. Washington n'a pas félicité officiellement le chef de l'Etat afghan pour sa victoire, au mépris des usages diplomatiques.
Abdul Ghani Baradar, né dans l'Oruzgan (Sud) et grandi à Kandahar, le berceau des talibans, est le co-fondateur du mouvement taliban avec le Mollah Omar, décédé en 2013 mais dont la mort avait été cachée deux années durant.
Zalmay Khalilzad a rapidement considéré cet homme d'une petite cinquantaine d'années comme un élément essentiel de la réussite des pourparlers américano-talibans.
En 2001, après la chute du régime taliban, il aurait fait partie d'un petit groupe d'insurgés prêts à un accord dans lequel ils reconnaissaient l'administration de Kaboul. Mais cette initiative avait été infructueuse.
Incarcéré au Pakistan depuis son arrestation en février 2010 près de Karachi, Washington a oeuvré à sa libération en octobre dernier.
Le mollah Baradar, un moudjahid ayant combattu les Soviétiques avec le soutien des Américains, était le chef militaire des talibans quand il a été arrêté. Mais à cette époque, les Etats-Unis ne visaient pas une résolution pacifique du conflit.
Washington, sous Barack Obama, avait procédé à un envoi massif de troupes entre 2009 et 2011 pour l'emporter militairement. Jusqu'à 100.000 soldats américains ont été basés en Afghanistan.
Nommé en janvier chef du bureau politique taliban, Baradar est l'un des trois adjoints du chef du mouvement insurgé dirigé par Hibatullah Akhundzada.
Il est apparu pour la première fois fin janvier en public lors de pourparlers à Moscou avec une délégation d'opposants au président Ghani.
C'est lui qui sera ensuite accueilli comme hôte d'honneur par la diplomatie chinoise, russe, iranienne, qatarie, indonésienne ou ouzbèke.
Il a également rencontré des envoyés de l'Union européenne et de l'Allemagne, marquant ainsi la reconnaissance diplomatique des talibans, considérés jusqu'alors comme un groupe terroriste par les Etats-Unis.
Sa notoriété à l'intérieur des différentes factions talibanes lui vaut d'être écouté et respecté.