L'entraîneur marocain Karim Bencherifa (43 ans), que la MAP a rencontré à New Delhi, est un exemple des compétences nationales qui ont choisi de plier bagage et partir vers d'autres destinations en quête de nouveaux défis, après avoir accompli leur formation au Maroc.
Au terme d'un cursus académique sanctionné par l'obtention d'un diplôme de l'Institut Moulay Rachid des Sports, Bencherifa a intégré le monde de l'encadrement au Maroc en devenant le premier entraîneur de la sélection nationale féminine de football, avec laquelle il a remporté le championnat arabe au Caire et s'est qualifié pour la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations.
Ces résultats "n'ont pas été le fruit du hasard mais l'aboutissement d'une expérience riche, que ce soit en terme de pratique ou de formation", qu'il a acquise quand il était joueur (1984-1993), puis entraîneur de différents clubs marocains (1993-2000) et peaufiné par une formation au sein d'instituts au Maroc, en Europe et en Asie.
Malgré les bons résultats signés avec l'équipe féminine, cette expérience n'a pas duré longtemps, ce qui a poussé Bencherifa à tenter sa chance à l'étranger, au prix de sacrifices au niveau de sa vie personnelle, en tant que chef de famille et de sa carrière, vu qu'il était cadre du ministère de la Jeunesse et des Sports.
Sa quête le mène à Malte où son chemin n'a pas été orné de fleurs, confie-t-il, racontant que "le début était très difficile. Mon rêve a buté sur une réalité sociale différente. Mais la différence des coutumes et de langue m'a permis d'acquérir une riche expérience sportive et humaine".
"Depuis que j'ai eu l'occasion d'entraîner en Afrique, Europe, Amérique du Nord et en Asie, j'étais engagé dans un apprentissage perpétuel, à travers le contact direct avec des cultures et mentalités diverses", affirme Bencherifa.
Son expérience à Malte, qui a débuté en 2000 avec Floriana FC, a été couronnée par la victoire en Coupe, avant son départ pour les Etats-Unis, où il a travaillé comme entraîneur de la région sud-ouest qui comprend 14 Etats, puis en Asie où il a présidé aux destinées de la sélection nationale de Brunei.
"Je devais m'adapter rapidement à mon nouvel entourage afin de passer mon message à des joueurs venus d'un environnement social et culturel différent et les inciter à adhérer à un projet commun, ce qui constitue la mission la plus compliquée dans la gestion d'un groupe", reconnait le technicien marocain.
Le périple de ce globe-trotter du ballon rond va le conduire ensuite à Singapour, où il a entraîné le plus célèbre club du pays, Tanjong Pagar United FC, puis son rival Wellington FC, avec lequel il parvient à atteindre la finale de la Coupe.
L'étape suivante allait être la péninsule Indienne où Bencherifa, animé par ses ambitions, s'est installé en 2006. Le Marocain croit dur comme fer que les frontières se fondent dans la langue universelle du football, chose qui lui a facilité la tâche avec les dirigeants des clubs indiens qu'il juge "très respectueux à l'égard de l'entraîneur professionnel".
Ainsi, il commença avec le club de Churchil qu'il emmena, lors de sa première saison, à la place de vice-champion, avant de remporter la coupe "Durand", l'une des plus anciennes compétitions footballistiques au monde.
Ces performances ont attisé les convoitises de nombreux clubs, notamment l'équipe de Mohun Bagan AC, l'un des plus grands et populaires clubs dans la péninsule indienne, qu'il entraîna en 2008. Il a remporté avec cette équipe la Coupe des confédérations, en décembre de la même année, et s'est qualifié pour les phases finales de la Coupe d'Asie des vainqueurs de coupe. Pour ce cadre marocain, l'entraîneur se doit d'avoir un esprit professionnel et d'être méticuleux dans son style de communication.
Entraînant actuellement l'équipe indienne de Salgaocar SC, avec laquelle il ne cesse de remporter des succès, Bencherifa a formulé le souhait de mettre son expérience au service du football marocain.