En effet, bien avant le coup d’envoi de la rencontre, une partie du public messfioui a opté pour la présentation d’un spectacle inédit, en saccageant toute une partie des gradins qui lui a été réservée au stade de Marrakech, et si ce n’était l’intervention des forces de l’ordre, les dégâts auraient pu être catastrophiques.
Selon des sources proches du bureau de l’OCS, ces actes seraient dus aux accrochages qui ont eu lieu entre les deux publics avant le match, dans les rues de la ville et à proximité de la gare routière.
Par ailleurs, cette rencontre, considérée comme un derby régional, présentait des enjeux différents pour les deux formations. Les locaux, avant derniers au classement général et reléguables jusqu’à nouvel ordre, n’avaient pas droit à l’erreur, car une autre défaite les conduirait certainement aux méandres de la division II. De l’autre côté, ayant perdu des points à domicile ces derniers temps, les visiteurs voulaient à tout prix les récupérer aux dépens d’une équipe qui a du mal à se ressaisir malgré tous les efforts déployés.
Ceci a fait que la tension ne pesait pas seulement sur les hommes de Fathi Jamal, mais aussi sur le public qui désespère journée après journée, mais qui a tout de même répondu présent lors de ce duel. Pour rappel, le public marrakchi a fait preuve de beaucoup de civisme malgré quelques provocations démesurées du public visiteur, puisqu’aucun acte de vandalisme n’a été enregistré avant, pendant ou après la rencontre.
Pour ce qui est du match, il a été, de l’avis de plusieurs, d’un niveau assez satisfaisant, puisque plusieurs occasions ont été créées de part et d’autre. En première période, les Marrakchis ont cherché, surtout par l’intermédiaire de Jefferson, à ouvrir le score mais se sont confrontés à une défense bien soudée autour de Karkouri. A la 36e minute, l’arbitre a sifflé un penalty pour les Messfiouis suite à une faute de main concédée par Dardouri, mais Jalal Daoudi échoue face à Boudlal. De retour des vestiaires, les locaux semblaient les plus proches à ouvrir le score, mais à chaque fois leurs tentatives manquaient de précision. A la 62e minute, Aberbach a perdu la balle au milieu du terrain et Bellakhdar en a profité pour donner l’avantage aux siens. Désorientés, les coéquipiers de Boudlal ont beau chercher à revenir à la marque, mais en vain. Et au moment où on attendait le sifflet final, Saidi, d’une action anodine, trempe la vigilance de Marouik et parvient à garantir un point à son club. Tout compte fait, le match nul, loin de faire les affaires du KACM, était considéré comme résultat logique, car aucune des deux formations ne méritait la victoire, encore moins la défaite.
Au terme de ce match, Fathi Jamal, le nouvel entraîneur du Kawkab a déclaré : « Il faut dire au début que les joueurs sont abattus moralement, et que même physiquement, certaines blessures nous ont un peu handicapés. C’est la raison pour laquelle on a intégré dans le groupe aujourd’hui des jeunes nés en 92 et 93, car on a pas beaucoup de remplaçants. Il faut dire aussi qu’on a joué de malchance et que l’arbitre ne nous a pas facilité la tâche. De toutes les manières, il nous reste à disputer sept matchs, aussi difficiles les uns que les autres, et on va jouer nos chances jusqu’au bout pour se maintenir en première division. Maintenant, la grande partie du travail doit concerner le moral, on va faire ce qu’il faut et advienne que pourra».
De l’autre côté, Abdelhadi Sektioui a déclaré : « Je regrette sincèrement ce qui arrive au KACM. C’est un grand club avec son palmarès, ses joueurs et ses responsables. En ce qui nous concerne, je savais que le match serait très difficile, mais on était contraints de le gagner ou du moins à partager ses points pour qu’on puisse rester dans la course au titre. J’ajouterai que la rencontre fut très ouverte et qu’elle aurait pu se solder sur un autre score en faveur de l’une ou l’autre équipe. L’essentiel c’est qu’il y avait du jeu, beaucoup d’occasions et ceux qui sont venus au stade aujourd’hui ne devraient pas le regretter».