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Ouvrant les travaux de cette table ronde, Kafouni El Houssein, président de l’AEET, a indiqué que la situation des ressources en eau au Maroc est fragile, voire menacée. Chiffres à l’appui, l’intervenant a expliqué que 86% de ces ressources sont destinées à l’agriculture dont 50% sont perdus dans la nature, à cause d‘un système d’irrigation archaïque et d’un réseau des conduites défectueux et que 964 MMm3/an de cette eau sont rejetés comme eau usée dans la nature par les industriels et les ménages.
M. Kafouni a également ajouté que 116 à 120 barrages sont perdus suite à l’envasement et que plusieurs bassins hydrauliques ont commencé à être au rouge, comme le Sebou et Souss-Massa qui souffrent de la pollution et de la baisse des niveaux des nappes phréatiques de 3 à 4m/an.
Sombre tableau qui devrait se noircir davantage si on tarde à réagir. Pour le président de l’AEET, la solution réside dans la bonne gouvernance, qui se traduit par la capacité du gouvernement et de l’administration qui en dépend, à impliquer les citoyens dans les décisions qui concernent leurs conditions d’existence et de rendre des comptes sur les actions et les décisions prises. Le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales dont le droit à l’eau, à l’énergie, à l’assainissement et à un environnement sain figurent également dans les revendications de l’AEET, ainsi que la mise en œuvre d’une politique de gestion intégrée au niveau des différents secteurs et une politique de suivi rigoureux, d’évaluation permanente et concertée pour mieux mesurer les réalisations par rapport aux objectifs fixés.
De son côté, Abdelhak Guemimi, chef du département de gestion des réseaux d’irrigation à l’ORMVAD, a précisé que la gestion des ressources en eau dans la région de Doukkala-Abda souffre d’un ensemble de problèmes, à savoir la diminution des apports en eau, la baisse des niveaux des nappes et tarissement et chute des débits des sources, la dégradation de la qualité suite aux rejets de pollution sans traitement (domestique, industrielle et agricole), l’augmentation croissante de la demande et l’utilisation non rationnelle de l’eau, l’envasement des retenues de barrages et enfin l’eutrophisation des eaux des barrages et des canaux.
M. Guemimi a rappelé que le taux moyen de pluviométrie dans la région ne dépasse pas 320mm/an et que l’évaporation annuelle est de 1700 mm. L’intervenant a ajouté que les apports en eau de surface et souterraines restent très faibles et d’une qualité médiocre. Ils sont respectivement de l’ordre de 50 Mm3/an et 100Mm3/an. Le même responsable prévoit un déséquilibre de l’offre estimé à 16.8 milliards de m3 contre une demande de 17.6 d’ici 2020. Pourtant, la région revêt une importance stratégique en matière de contribution dans la production agricole nationale. Elle représente 15% de la production nationale de céréales, 38% de betterave, 22% de lait et 9% de viandes de volaille.
Pour sa part, Omar Aghazaf, de l’Agence du bassin hydraulique de l’Oum Er Rbia, a affirmé que la qualité de l’eau dans ce bassin a été durement touchée par toutes les formes de pollution domestique, industrielle et agricole. A ce propos, il a expliqué que le bassin accueille le déversement des rejets domestiques de 70 centres, évalué à 40 Mm3/an et 16 Mm3/an de rejets industriels alors qu’il ne dispose que de 16 stations d’épuration, sans oublier l’utilisation des engrais et des pesticides au niveau des périmètres irrigués (3500t/an de nitrate gêné), à tel point que l’Oum Er Rbia est devenu un vrai «collecteur des eaux usées».