-
Le patron d'OpenAI noue un partenariat avec le géant sud-coréen Kakao après le séisme DeepSeek
-
Plus d'un cancer du poumon des non-fumeurs sur deux serait lié à la pollution
-
Le bitcoin plonge de 6%, l'ether dévisse de 26%, plombés par la guerre commerciale
-
A 103 ans, le doyen des médecins de France consulte toujours ses patients
-
Ils pensent avoir découvert un astéroïde… c’était la voiture Tesla envoyée dans l’espace par Elon Musk
Le HESS II se trouve dans une zone désertique d'Afrique australe, à 100 kilomètres à l'ouest de la capitale namibienne Windhoek. Pour Werner Hofmann de l'institut allemand Max Planck : "La mise en service réussie de ce nouveau télescope HESS II est un grand pas en avant [...] pour la communauté scientifique des astronomes tout comme pour l'Afrique australe qui est un emplacement de choix pour ce champ de l'astronomie". La puissance de l'HESS II s'ajoute à celle des quatre engins de même type plus petits (12 mètres de diamètre), déjà en service depuis 2004 sur le site. Le nouveau venu pivote deux fois plus vite que ses quatre "petits frères" et sa caméra de trois tonnes lui permet de saisir des gerbes de particules en quelques milliardièmes de secondes.
Le HESS II fait partie du réseau de télescopes Cherenkov (CTA - Cherenkov Telescope Array). Il s'agit d'une nouvelle génération de télescopes gamma basés au sol. Les instruments travaillent sur une gamme d'énergie allant de quelques GeV à plus de 100 TeV. Ce réseau tend à servir d'observatoire et posséde deux parties : une dans l'hémisphère nord et une dans l'hémisphère sud. La partie située dans l'hémisphère nord est dédiée à l'étude des objets extragalactiques aux plus basses énergies possibles, tandis que l'hémisphère sud se focalise sur les sources galactiques et couvre la gamme complète d'énergie.
Le projet Cherenkov porte le nom d'un physicien soviétique mort en 1990 et connu pour avoir décrit l'émission de lumière par des particules chargées. Le programme s'intéresse aussi bien à l'astrophysique qu'à la cosmologie et la physique fondamentale. La sensibilité des télescopes CTA est améliorée d'un ordre de grandeur par rapport à celle des télescopes existants jusqu'alors les plus performants. Le projet est construit par une collaboration internationale de scientifiques, avec une forte implication des institutions européennes.
Le programme CTA utilise plusieurs techniques d'imagerie dont MAGIC, VERITAS et HESS pour le télescope installé en Namibie sur le site de Gamsberg. Le premier télescope HESS (High Energy Stereoscopic System) a été installé en septembre 2002 et visait à détecter les rayons gamma de très haute énergie d'origine cosmique grâce au flash lumineux que produisent ces rayons en interagissant avec l'atmosphère, par effet Cherenkov. Le nom "HESS" a été choisi pour rendre hommage au physicien Victor Franz Hess, dont la découverte des rayons cosmiques en 1910 lui valut le prix Nobel en 1936.
Le premier observatoire HESS de Namibie, installé à 1 800 mètres d'altitude, fonctionne depuis 10 ans avec plus de 170 scientifiques issus de 12 pays différents : France, Allemagne, Royaume-Uni, Afrique du Sud et Australie notamment. D'ailleurs, en mai dernier, l'Afrique du Sud voisine a été choisie pour abriter sur ces terres le projet mondial de radio-télescope géant SKA avec l'Australie. L'Afrique australe semble donc être en passe de devenir une région d'excellence internationale dans le domaine de l'astrophysique.