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Ces responsables locaux, MM. He et Dong, étaient "chargés d'appliquer une réforme des procédures funéraires", a précisé le média d'Etat, qui cite des journaux de la province.
Arrêtés, les deux officiels ont expliqué qu'ils étaient sous pression pour atteindre des quotas d'incinération fixés par leurs autorités hiérarchiques, et que l'envoi de ces dépouilles aux crématoriums permettait de gonfler leurs statistiques.
D'après Chine nouvelle, M. Dong a ainsi payé quelque 3.000 yuans (390 euros) chacun des dix cadavres dont il a fait l'acquisition, tandis que M. He, qui a acheté un nombre non précisé de corps, déboursait deux fois moins.
Les traditions plurimillénaires du culte des ancêtres en Chine exigent que les familles procèdent à l'inhumation de leurs proches décédés et leur édifient un tombeau en pleine terre --et il n'est pas rare en Chine de se choisir et d'acheter son cercueil de son vivant.
Mais les gouvernements locaux, en quête effrénée de nouvelles terres pour leurs projets immobiliers, ont engagé des campagnes de destruction de tombes et tenté d'imposer le recours à la crémation... une politique qui s'est durcie sous l'aiguillon de Pékin.
Dans les petites villes où officiaient MM. Dong et He, les résidents s'étaient mis à ensevelir leurs parents en secret pour échapper à une incinération devenue obligatoire.
Censée donner le change, la stratégie des vols de cadavres a été mise au jour en juin dernier, quand un habitant de Beiliu, dans la région du Guangxi (voisine du Guangdong), a rapporté que le corps de son grand-père avait été subtilisé.
C'est la dernière anecdote témoignant du durcissement des gouvernements locaux en la matière. Ainsi, dans l'Anhui (est), six personnes âgées s'étaient suicidées au printemps pour être certaines d'être enterrées dans un cercueil -- juste avant que ne prenne effet un règlement local imposant l'incinération, avait indiqué la presse. En outre, la destruction de 400.000 tombes dans la province du Henan (centre) en 2012, largement rapportée par les médias locaux, avait provoqué de très vives réactions d'indignation dans le pays.