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Le départ des unités de l'US Army des localités irakiennes et leur regroupement dans des bases en dehors des villes découlent de l'accord de sécurité conclu entre Washington et Bagdad à la fin de l'an dernier.
Cet accord prévoit aussi que toutes les troupes américaines auront quitté l'Irak d'ici le début 2012.
Par précaution, l'US Army a déclaré que, dans le nord du pays où la violence est endémique, la plupart de ses bases actuelles étaient en "zone rurale", ce qui permet de les exclure des plans de redéploiement.
A l'approche de ce départ des GIs et des marines des grandes villes, les attentats à la bombe se sont multipliés ces dernières semaines à Bagdad et dans le Nord, semant le doute parmi la population sur les capacités des forces irakiennes à assurer la sécurité.
Deux attentats meurtriers ont notamment frappé cette semaine Bagdad et Kirkouk, dans le nord du pays, tuant plus de 150 personnes. Vendredi, la capitale a de nouveau été ensanglantée par un attentat qui a fait au moins treize morts sur un marché.
Dimanche, de nombreux barrages avaient été érigés aux carrefours de la capitale où les forces de l'ordre fouillaient avec soin les voitures.
"Toutes nos forces sont en état d'alerte. Pas question de congés. Dans tout le pays, c'est la mobilisation", a dit le général Abdoul-Karim Khalaf, porte-parole du ministère de l'Intérieur dont dépendent les forces de police.
"Toutes nos unités ont été renforcées, et pas seulement aux points de contrôle", a-t-il ajouté. Samedi, le Premier ministre, le chiite Nouri al Maliki, a salué "une nouvelle étape qui va renforcer la souveraineté irakienne", "un message envoyé au monde qui montre que nous sommes désormais capables d'assurer notre sécurité et de gérer nos affaires internes".
Le chef des forces américaines en Irak, le général Ray Odierno, a déclaré dans une interview dimanche à CNN que ses hommes "continueraient de mener des opérations d'importance près des villes et à leur périphérie". "Je pense que cela nous permettra de préserver la sécurité et la stabilité en Irak", a-t-il dit.
Sur Fox News, il a souligné avoir "plus confiance que jamais" dans les forces de sécurité irakiennes.
Le redéploiement de l'US Army devrait inciter les islamistes d'Al Qaïda à multiplier les attaques afin de déstabiliser le gouvernement de Bagdad avant les élections législatives prévues en janvier prochain.
"Il est clair que nous nous attendons à une recrudescence des attentats. Mais nous avons pris nos précautions", a dit le général Khalaf.
Pour Khalil Ibrahim, un sunnite, ancien membre des services de renseignement militaires qui vit à Bagdad un pistolet à portée de main et un fusil d'assaut sous son lit, le retrait américain des villes six ans après l'invasion est un motif d'inquiétude.
"L'Iran a de bonnes relations avec nos milieux politiques. Il contrôle certaines milices chiites. Une fois les Américains partis, les Iraniens feront ce qu'ils voudront", dit-il.
"Et le départ des Américains, ce sera aussi le retour d'Al Qaïda." Une perspective qui l'inquiète car après avoir d'abord lutté contre les Américains, Ibrahim a changé de camp et rejoint les milices sunnites qui ont contribué à chasser les combattants islamistes de plusieurs provinces.
"J'ai de bons rapports avec les Américains, je pourrais aller vivre aux Etats-Unis... Mais je suis né ici et je veux y mourir. Si je m'en vais, d'autres m'imiteront et alors qui restera ici?"
"Nous craignons ce qui va se passer dans les prochaines semaines. Nous pensons qu'il peut y avoir beaucoup de morts", dit pour sa part Salah Abd, un fonctionnaire chiite de 40 ans qui vit à Sadr City, le grand quartier chiite de Bagdad.
D'autres, plus optimistes, se disent confiants dans le renforcement et la bonne tenue des forces armées irakiennes.
"Les soldats irakiens feront mieux que les Américains parce qu'ils ont à coeur, eux, de défendre nos intérêts", veut croire Maroua, une chiite de 44 ans.