Il est fort possible qu’elle aille au-delà de la date prévue : Quelle allure aura la rentrée scolaire ?

Cette année, la rentrée coïncide avec le mois sacré de Ramadan et il est fort possible qu’un report soit décidé par le ministère de tutelle. Une rumeur qui se fait insistante, à tous les niveaux, laisse prévoir une rentrée officielle qui devrait  avoir lieu plus tard que  prévu. La date antérieurement décidée pour la prochaine rentrée des classes  n’avait pas pris en compte les aléas et surtout les désagréments causés par  la coïncidence du mois sacré avec la  reprise des cours.
Contactés par «Libé», plusieurs responsables     du ministère de l’Education nationale et même ceux de la division de la communication ont dit  ne pas être au courant d’un éventuel    report  et que la date déjà annoncée sera maintenue. C’est la même réponse du côté du ministère de Madame Abida. Mais sur le site du MEN, la note 60 qui organise la rentrée scolaire n’est plus accessible et par conséquent personne ne sait au niveau des délégations et des établissements quelle sera la date exacte de la prochaine rentrée. Un flou qui  conforte la possibilité d’un report de celle-ci.
La reprise commencera avec l’indicible  « journée de l’école » et le lendemain, à quelques jours de la fête marquant la fin du Ramadan, les élèves et les enseignants devront regagner leurs classes pour les quitter illico presto  pour célébrer l’Aid Al Fitr en famille. Ce qui suppose des voyages, des navettes  désagréables et une rentrée qui sera de toute manière «boycottée» par la plupart des élèves. «Il sera plus sage et plus pratique que l’on reporte la rentrée qui coïncide avec la fête et ce sera un élément perturbateur à plusieurs égards», nous a  affirmé un responsable régional de l’éducation.
Il est certain que même lorsque le mois de Ramadan ne coïncide pas avec la rentrée, on constate une augmentation de l’absentéisme et des élèves et des enseignants et une baisse sensible du rendement. Avec les 45 minutes réservées à chaque séance de cours qui se transforme avec la fatigue et les déplacements des élèves d’une salle à l’autre et d’un pavillon à l’autre à environ une demi-heure de cours qui se réalise à un rythme, il faut le dire, très lent. Théoriquement et selon les notes ministérielles, la rentrée administrative se fait le premier septembre alors que celle du corps enseignant doit  avoir lieu le premier mercredi du même mois  qui coïncide cette année avec le 2 septembre. Toujours selon le règlement en vigueur, la période s’étalant du 2 septembre (jour réservé à la signature des procès-verbaux d’entrée) au 9 septembre est une semaine de portes ouvertes où devraient se faire plusieurs opérations préparant la journée de l’école à laquelle   devraient en théorie participer les parents, les enseignants, l’administration et les élèves.
Dans la réalité, rares sont les écoles, collèges ou lycées où ces pratiques ont cours. Dans la plupart des lycées, l’administration vaque à ses occupations de carte scolaire alors que les élèves tardent même à s’inscrire. « La journée de l’école » est programmée généralement entre le 10 septembre et le 14 selon les cas et la rentrée survient le lendemain de cette célébration.  Cette année, si toutes ces opérations sont effectuées dans les délais impartis, on sera à  la veille des journées chômées à l’occasion de l’Aïd. Il y aura donc, sans aucun doute, une perturbation du plan de travail de chaque établissement scolaire et la plupart des élèves ne rejoindront les classes qu’après Ramadan.  Les cours ne commenceront effectivement donc qu’après les vacances de l’Aïd Al Fitr. « Il serait souhaitable que les responsables décident le report de cette rentrée pour l’après-Ramadan, ce qui nous permettra, à nous les parents, de respirer un peu au niveau financier et percevoir nos mandats du mois de septembre pour pouvoir subvenir aux frais d’inscription, de fournitures et d’habillement……», estime un fonctionnaire casablancais, père de trois enfants. Beaucoup d’élèves  que nous avons rencontrés sont également de cet avis.
 Par ailleurs, et vu le programme de vaccination contre la grippe  saisonnière que  le ministère de l’Education nationale compte entamer dans les établissements scolaires dès le début de la rentrée, il serait plus logique que ce département remette son planning sur le métier dans l’objectif de ne pas nuire à la prochaine rentrée des classes.
    Il a été dit qu’un plan de lutte contre cette maladie sera élaboré par le département de M.Khchichen mais il semble selon nos informations, qu’il y a un retard dans l’élaboration de ce programme  censé faire face à toutes les éventualités en cas d’apparition d’une pandémie dans les écoles.  Toutes ces raisons militent en faveur d’un report de la prochaine rentrée scolaire.    Ceci d’autant plus qu’un report officiel vaut mieux qu’une rentrée ratée !