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Selon lui, ledit décret a pour ambition de responsabiliser les ordonnateurs et les directeurs des ressources humaines dans les différentes administrations publiques concernant l’application des lois en vigueur afin de régler ce problème.
Ainsi, les personnes légalement habilitées à contrôler la présence des employés et à les déclarer absents, auront la tâche d’assumer la responsabilité morale et financière de la mise en œuvre des dispositions en vigueur et d’appliquer les lois à l’encontre des fonctionnaires absents sans justification légale (procédures de suspension, poursuites disciplinaires, prélèvements sur salaire…).
Ils seront chargés également d’exiger la restitution des salaires et traitements versés aux fonctionnaires s’il est établi qu’ils ont été indûment payés.
Le gouvernement compte aussi accompagner la mise en œuvre dudit décret par l’adoption de certaines mesures à l’instar de la mise en place de systèmes de gestion et de contrôle d’accès aux locaux (badges, pointeuses etc.).
Pourtant, des questions demeurent : combien nous faudra-il de lois pour mettre fin à ce phénomène alors que de l’aveu même du ministre délégué, la lutte contre les fonctionnaires fantômes est un problème de gestion des ressources humaines plutôt que de textes législatifs? Qu’en est-il des lois existantes ?
En effet, les lois régissant ce fléau sont nombreuses. C’est le cas de l’article 75 bis du statut de la Fonction publique, du décret relatif aux prélèvements sur salaires pour les fonctionnaires absents, de la loi 62-99 relative aux tribunaux financiers, du Décret Royal de 1967, de la circulaire de 2003 du ministre de la Fonction publique et de celle de 2005 du Premier ministre. Pourtant, l’ensemble de cet arsenal juridique a démontré ses limites et son inefficacité sur le terrain.
De même pour les campagnes de lutte contre les fonctionnaires fantômes qui ont été menées entre 2006 et 2009 et qui se sont soldées par la suspension de salaires de près de 1.000 fonctionnaires et le licenciement de près de 729 personnes pour avoir abandonné leurs postes sans aucune justification juridique. En détail, le nombre de salaires suspendus s’est élevé à 80 en 2006, 164 en 2007, 101 en 2008 et 284 en 2009.
Des chiffres qui en disent long sur l’insignifiance du bilan de la lutte contre ce problème social. Mais combien de fonctionnaires fantômes existe-t-il ? Au temps du gouvernement Driss Jettou, on parlait déjà de 80.000 personnes, soit plus de 17% de l’effectif de l’Administration publique évalué à 540.000.
La majorité d’entre elles se retrouvent le plus souvent dans les rangs de l’Education nationale et de l’Intérieur qui sont les plus gros employeurs de l’Administration (53% pour le MEN et 14% pour l’Intérieur).
En 2012, on a commencé à parler de l’existence de 70.000 à 90.000 fonctionnaires fantômes et ce sont les collectivités locales qui sont les plus mises à l’index, suivies par le ministère des Finances, le ministère de l’Education nationale et le ministère de la Jeunesse et des Sports… Mohammed Najib Boulif, ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, a, pour sa part, indiqué que le phénomène représentait 12% de l’effectif global des fonctionnaires.
Faux, réplique Abdelâdim El Guerrouj qui estime que l’ensemble de ces statistiques n’est pas officiel, voire contradictoire. Selon lui, le gouvernement ne dispose pas de chiffres exacts sur le nombre de fonctionnaires fantômes et leurs affectations.