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Une déclaration officielle de l’Office qui tranche avec la réalité sur le terrain. Dans les gares du pays, la crise est à son pic. Les trains sont rares et la colère des voyageurs est indicible. Surtout que la grogne du personnel qui poursuit son opération de port du brassard et ses sit-in est inquiétante. Les menaces le sont davantage. Nous sommes en période de vacances et les usagers du trafic ferroviaire sont plus nombreux. Il paraît même que ce protocole n’arrange pas les choses. Le bras de fer se poursuit donc entre le management et le personnel qui nie l’existence de tout protocole.
Au moment où nous mettions sous presse, l’administration de l’ONCF restait encore aux abonnés absents, sur tous les numéros officiels de l’Office, malgré nos multiples tentatives de prendre langue avec elle. Surtout qu’en cette période de départs en vacances, toute tension ne peut être que préjudiciable à toutes les parties. Aux usagers, d’abord, aux employés ensuite et à l’entreprise enfin.
D’où la fameuse question qui s’impose : «Que veut-on faire de cet Office?». «Le faire imploser ? Ce sera un gâchis surtout qu’il détient le monopole du rail et qu’on n’a pas de relève pour assurer la connexion entre les différentes régions du pays. Le privatiser? Ce sera difficile car il est menacé de perdre une part importante de son chiffre d’affaires avec la mise en service par l’OCP d’un pipeline pour le transport des phosphates. L’abandonner à son sort ? Ce sera un crime dont les retombées économiques seront néfastes pour l’économie du pays», explique un observateur averti.
D’après les employés de l’ONCF, tous les scénarios sont envisageables. L’administration ne communique pratiquement pas sur ses intentions avec ses différents cadres à l’échelle nationale. Ces derniers qui font monter la pression chaque jour davantage, ne cachent pas leur inquiétude vis-à-vis de la marche de leur Office. «Nous connaissons toutes les destinations des trains, mais nous ignorons celle de l’Office. C’est inquiétant», nous a déclaré un responsable local d’une grande gare de Casablanca. D’après lui, la crise est arrivée à un point sensible quand elle a touché le personnel démotivé. Ce même personnel qui a toujours fourni des efforts pour compenser la dégradation flagrante de la logistique et satisfaire les attentes de la clientèle souvent en rogne contre le mauvais service. Lequel est dû à la dégradation des machines et des rails». Ceci dit, «l’actuelle crise des ressources humaines de l’Office remet sur le chantier la stratégie de développement adoptée. Une raison pour laquelle nous appelons à remettre les pendules à l’heure avant qu’il ne soit trop tard.», conclut-il. Un appel qui veut tout dire vu le projet de régionalisation avancée dans lequel le Maroc vient de s’engager résolument. Car c’est trahir un secret de polichinelle que d’affirmer que le rail est un puissant outil de développement régional qui permet non seulement de faire d’importantes économies d’énergie, de réaliser des gains en matière logistique et de renforcer la compétitivité des entreprises locales et l’attractivité des régions. En ce moment, l’enjeu est de taille : la régionalisation avancée mérite bien une bonne locomotive de développement et de connexion des différentes régions du pays avec le moindre coût en matière de consommation des énergies fossiles.
L’actuelle grève n’est donc qu’un épiphénomène qui n’a d’importance que placée dans un contexte plus global. En l’occurrence celui de la pérennisation des activités de l’Office via la réorientation stratégique de son action et la compensation des pertes incommensurables qu’il aura à supporter après la défection de son principal client : l’OCP. Il n’en demeure pas moins que le dérayage éventuel des cheminots ne pourra qu’impacter négativement l’image de cet Office qui n’arrive pas encore à se mettre au diapason des défis qu’il se doit de relever pour continuer à exister et à assumer les fonctions pour lesquelles il a été créée. Particulièrement celle de se servir de levier d’aménagement et de développement du territoire national. Une mission dont il ne s’acquitte que partiellement au regard du peu d’efforts consentis dans la création de nouvelles dessertes. La fameuse ligne Marrakech-Laâyoune dont feu SM Hassan II voulait inaugurer le lancement est toujours au stade du vœu pieux. Idem pour nombre d’autres projets morts-nés.
Plus qu’une question de revendications catégorielle, c’est non seulement de l’avenir d’une importante entreprise nationale qu’il s’agit, mais aussi du devenir de l’un des leviers incontournables de la stratégie de développement régional intégré dans laquelle le Maroc compte s’engager.