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Loin de l’anonymat des bicyclettes en libre-service, le “bobo” (bourgeois-bohème) ou le cadre pressé est en quête d’une monture distinguée, pour laquelle les designers rivalisent d’imagination.
La maison de luxe Hermès a ainsi lancé en France le modèle “Flâneur” (8.100 euros), d’aspect classique mais doté d’un cadre en fibre de carbone, huit vitesses et d’une courroie silencieuse et non salissante.
“Ce vélo rencontre beaucoup de succès à la fois auprès des clients habitués de la maison Hermès - car ils y retrouvent son esprit - mais aussi auprès de personnes adeptes du vélo, qui y trouvent quelque chose de nouveau”, assure François Doré, directeur général de Hermès Horizons.
Tous les points de contact sont gainés de cuir de taurillon, une finition reflétant le savoir-faire maroquinier de la maison française. “Nous avons souhaité affirmer notre vision du cyclisme comme moyen de locomotion fétiche du citadin moderne”, explique encore François Doré. Le modèle existe aussi en version sportive.
De l’autre côté des Alpes, le fabricant italien de vélos de luxe “43 Milano” a fait appel à Pininfarina pour concevoir son “Fuoriserie” (“Hors série”) en acier chromé (8.400 euros), équipé d’un discret moteur électrique sur la roue arrière et inspiré d’un modèle d’automobile des années 1930 du fameux designer italien.
“Le cuir tressé de la selle et du guidon est inspiré de l’intérieur de la voiture”, explique à l’AFP Paolo Pininfarina, président de l’entreprise fondée par son grand-père, Gian-Battista “Pinin” Farina. Un produit en édition limitée, destiné aux “dirigeants qui vivent en centre-ville, où les rues sont généralement encombrées”.
Inventé par le baron allemand Karl von Drais en 1817, le “cheval du dandy” est devenu un mode de transport populaire au milieu du 20e siècle. Aujourd’hui, c’est aussi un accessoire de luxe : Mercedes Benz, Porsche, Maserati, Lamborghini et Ferrari ont tous leurs modèles de vélos haut de gamme.
“Avec le vélo les gens retrouvent l’indépendance qu’ils avaient avec la voiture sans avoir les inconvénients de la circulation : ils font de l’exercice, ils respirent et retrouvent la liberté”, souligne Bruno Urvoy, un expert en marketing qui a ouvert à Paris la boutique “En selle Marcel”.
Spécialisé dans les vélos haut de gamme, le magasin distribue des modèles de fabricants italiens, britanniques et allemands.
Pour 1.450 euros, on peut repartir au guidon d’un modèle “Siegfried” de Schindelhauer, au look épuré en aluminium. Pour acquérir un “Ludwig 18”, avec une transmission par courroie sans chaîne et selle de cuir, il faut débourser plus du double.
Des modèles à mille lieues de l’austère bicyclette hollandaise ou des vélos chinois produits à partir des années 1950 à des centaines de millions d’unités.
Mais “le vrai haut de gamme, c’est la personnalisation”, souligne encore Bruno Urvoy. Dans sa boutique, les clients peuvent aussi apporter leur modèle fétiche, le vélo de leur adolescence ou de leur grand-père, pour remplacer certaines pièces, l’accessoiriser ou le peindre.
“Avant, la voiture c’était un peu la vitrine du statut social et le vélo est en train de récupérer ce rôle, juge Urvoy. Il leur permet de dire aux autres +Voilà mon style de vie et mon image+. Pour certains, c’est aussi important que la marque des chaussures.”
A Tokyo, c’est une version en bois d’acajou en provenance du Honduras que propose Sueshiro Sano, fabricant de yachts qui travaille selon une tradition remontant à neuf générations.