Grâce à une baignoire pare-balles,un célèbre musée d'Amsterdam revient à la vie


AFP
Samedi 29 Septembre 2012

Grâce à une baignoire pare-balles,un célèbre musée d'Amsterdam revient à la vie
En forme de gigantesque baignoire blanche et à l'épreuve des balles, la nouvelle extension du "Stedelijk Museum" d'Amsterdam, inaugurée dimanche, parachute ce musée centenaire dans le XXIe siècle, après une fermeture de huit ans pour travaux.
L'extension ressemble à une gigantesque baignoire en acrylique d'un blanc presque aveuglant, apposée au bâtiment de style néo-Renaissance en briques rouges inauguré en 1895. Mêlant comme le Louvre à Paris ou le British Museum à Londres architecture ancienne et structure moderne.
Avec 10.000 m2 supplémentaires de surface d'exposition, la nouvelle structure va permettre à ce musée d'art moderne et contemporain de multiplier les expositions temporaires et d'exposer davantage de sa collection permanente. Cette collection est l'une des plus importantes du monde avec plus de 90.000 objets d'art ou de design et des oeuvres d'Henri Matisse, Wassily Kandisky ou Andy Warhol notamment.
Cette extension va réorienter l'entrée du Stedelijk Museum vers la célèbre Museumplein, qu'il partage avec les célèbres musée Van Gogh et Rijksmuseum, où est conservée la célèbre "Ronde de nuit" de Rembrandt.
A cet endroit, affluent chaque année les 12 millions de touristes annuels de la ville d'Amsterdam. Les trois musées sont sur le point d'être complètement rénovés après des années de travaux : le Rijksmuseum et le musée Van Gogh ouvriront leurs portes en avril.
L'extension du Stedelijk, que son architecte, Mels Crouwel, décrit comme "très blanche, brillante, voyante et... blanche", est le plus large bâtiment fabriqué avec des matériaux composites au monde.
"C'est un matériau composite de résine, renforcée de fibres d'habitude utilisées pour la construction de bateaux ou dans l'industrie aérospatiale", a indiqué à l'AFP Mels Crouwel, l'architecte en charge du projet.
Cette invention néerlandaise est cinq fois plus résistante que l'acier, explique Edwin Dommershuijzen, en charge de développer les matériaux composites au sein de la société qui a produit les fibres.
"Si vous voulez faire quelque chose d'aussi grand en une seule pièce d'aluminium ou d'acier, il n'y a aucun moyen que cela résiste" aux changements de température qui fait se dilater ou contracter les matériaux, explique-t-il.
"Ce qui est bien avec ces matériaux - des fibres de carbone et des fibres para-aramides - c'est qu'elles se rétractent quand la température augmente alors que la résine qui les contient se dilate: l'un annule l'autre et rien ne se passe", explique M. Dommershuijzen.
Son revêtement est identique à celui utilisé pour les gilets pare-balles. C'est une tradition pour le Stedelijk d'être en avance sur son temps.
Willem Sandberg, conservateur entre 1937 et 1941 et directeur jusqu'en 1963, avait choisi d'exposer les oeuvres sur des murs peints en blanc, un choix pionnier à l'époque, adopté depuis par tous les musées.
A l'époque, l'endroit a rompu avec l'atmosphère compassée des musées pour devenir "néerlandais par définition": un endroit où les visiteurs "osent parler, s'embrasser, rire, être soi-même", selon M. Sandberg.
Mais, à l'heure où les musées sont un outil marketing des grandes villes pour attirer des touristes, il doit rivaliser aujourd'hui avec le Louvre, le Guggenheim, ou le Tate Modern de Londres, fondé en 2000, mais déjà le musée d'art moderne le plus populaire du monde avec près de quatre millions de visiteurs annuels.
Présentée à l'intérieur de la "baignoire", l'installation de John Knight, "Autotypes, A work in situ", expose des assiettes décorées des plans d'autres extensions ajoutées à des musées à travers le monde.
Le Stedelijk assure que cette exposition révèle "l'uniformité de l'architecture des musées (...) et le rôle changeant de ceux-ci, qui deviennent notamment des outils marketing pour la construction de l'image de marque d'une ville dans le spectacle en constante expansion du tourisme de masse".
Bien que vus de l'extérieur, les deux bâtiments ne puissent être plus différents, une fois à l'intérieur, le visiteur ne peut pas voir la différence.
"Il y a des personnes qui détestent vraiment l'extension, elles pensent que c'est impossible de mettre une chose tellement blanche près d'un vieux et très beau bâtiment", reconnaît M. Crouwels.
"Mais on peut voir à quelle période tel bâtiment a été construit. Et nous devrions toujours construire pour le futur et non pour le passé", ajoute-t-il.


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