Ghana : Faiblesses et infractions du budget 2014


Article publié en collaboration avec le think tank Imani
Vendredi 28 Mars 2014

Ghana : Faiblesses  et infractions du budget 2014
Le Parlement ghanéen a conclu son débat sur la déclaration du budget présentée par le gouvernement. Avec grande surprise, des facteurs cruciaux sont passés inaperçus, et pourtant le budget a été adopté.
Pour l’année 2014, le budget a pour thème «Relever le défi : réajustement du budget pour satisfaire les priorités majeures de la nation». Mais le budget est loin de confirmer ses propres objectifs.
Bien que le budget semble refléter un réajustement des allocations budgétaires en ce qui concerne le programme national de développement, il laisse beaucoup à désirer si l'on considère certaines choses que le gouvernement juge redressées. 
Pour commencer, imaginons que le budget met en évidence la signature d'un contrat de livraison de pompes manuelles comme une réalisation, lorsque le ministère des Ressources de l’eau, du Travail et du Logement avait promis au cours de l’année de distribuer plus de 1600 forages équipés de pompes à main à la fin de l’année 2013. Pourquoi devrait-il prendre toute une année pour signer ce contrat ?
Le ministère de l'Information et des Relations avec les médias a reçu GHS100, 120 293 alors que celui des Transports, un secteur des infrastructures,  a reçu GHS89, 949 128. Cette action est du simple fait illogique et semble peu judicieuse. De même, le ministère des Affaires étrangères, a obtenu une allocation de GHS153, 953 629; ce que nous [Imani] jugeons trop élevée et inappropriée puisque le seul projet concret rapporté pour l’année 2014 est la facilitation de conversion de tous les passeports en biométriques à l'horizon 2015 par la création de bureaux supplémentaires dans quatre régions du pays. Après avoir livré un projet dans le même cadre d’une plus grande envergure l’année passée sur un budget relativement plus réduit, le ministère des Affaires étrangères devrait donc  recevoir moins d'argent cette année. Ce développement doit susciter beaucoup d’interrogations sur l’efficacité du travail du service de passeport.  
Le service d'audit a été doté d’une somme de GHS 119 115 792 en 2014 alors qu'il a reçu SGH 51.552.918 en 2013. Cela représente une augmentation de 131%. Un examen des activités pour l’année 2013 et les projections pour 2014 semblent être très semblables sans extension visible de rôle pour justifier l’augmentation d’une telle allocation.
Le ministère de la Pêche et de l'Aquaculture a reçu une allocation de GHS 128, 617, 836, en 2014 contre une dotation de GHS 48.336.230  en 2013. Outre les rôles juridiques et administratifs, en 2014, le ministère entreprendra la construction d’un centre de la pêcherie à Anomabo et de l’usine de transformation du poisson à Elmina. Vu que le pays est confronté  à une grosse dette et considérant les contraintes budgétaires, la construction d'infrastructures non essentielles seront des actes peu judicieux en ce moment.
La déclaration du budget indique que le ministère de l'Intérieur semble avoir moins prévu pour l’année 2014 par rapport à ses performances et perspectives en 2013.
Selon la déclaration budgétaire de 2014, la machine gouvernementale a eu une augmentation de près de 12 % de son enveloppe budgétaire. 
Le Conseil national pour l'éducation civique ne semble pas avoir prévu une augmentation significative de ses activités pour justifier une augmentation de 45 % de son budget de fonctionnement.
Il y a des initiatives sur les politiques publiques qui se chevauchent entre plusieurs départements ministériels, dont  il est difficile de savoir où les fonds pour chacune de ces initiatives sont déposés. Par exemple, les services de prison  du Ghana et le ministère de l'Éducation ont tous deux l’intention de former les détenus de prison afin qu’ils soient productifs, mais aucun d’eux n’explique explicitement les termes de coopération. Nous nous posons la question de savoir laquelle des deux agences gouvernementales sera responsable du financement de cette initiative. 
Alors que de nombreuses agences gouvernementales (y compris les ministères) ne présentent pas d’arguments convaincants pour la taille de leurs allocations budgétaires surdimensionnées en tenant compte de leurs programmes d’action, d'autres dont le travail constitue la clé pour le développement, en termes de construction  des infrastructures indispensables voient leur budget substantiel diminué. En cas d’exemple, le ministère de l’Eau, de l'Assainissement et du Logement a connu une coupe budgétaire d'environ GHS 60 millions. Mais, on constate à première vue qu’il y a des arriérés de travail que le ministère envisage reporter à 2014, ainsi que d'autres projets qu'il compte entreprendre. Evidemment, ce ministère a besoin de plus que ce qui lui a été alloué pour l'année. Et bien sûr, l'importance de ce ministère de l'infrastructure explique visiblement l’attention prioritaire qu’il doit recevoir par rapport à certains de ses pairs. Toutefois, cela ne semble pas être le cas. 
Ce ne sont que quelques-uns de plusieurs cas d’allocations erronées éparpillés dans la déclaration du budget. 


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