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Figure de proue du nouvel Hollywood, consacré pour "Le Parrain" ou "Apocalypse Now", le réalisateur Francis Ford Coppola revient à 85 ans au Festival de Cannes avec "Megalopolis", qui a tout du film testamentaire.
Ce New-Yorkais au caractère affirmé, descendant d'immigrés italiens, compte dans sa filmographie parmi les plus grands succès critiques du XXe siècle. "Conversation Secrète" (1974) et "Apocalypse Now" (1979) lui valent ainsi deux Palmes d'Or.
Sa trajectoire est digne d'un roman. Comme celui de Mario Puzo, "Le Parrain", dont l'adaptation va changer sa vie. On est au début années 70, la réussite n'est pas au rendez-vous et, au bord de la ruine, Coppola voit Paramount lui faire cette offre qu'il ne pouvait pas refuser.
Il n'est pourtant pas le premier choix des producteurs, qui ont sollicité nombre de réalisateurs confirmés, dont Sergio Leone, avant lui.
Le tournage n'est pas de tout repos: Coppola doit se battre pour imposer sa vision artistique et ses acteurs, notamment Marlon Brando dans le rôle du Parrain. Surtout, il doit résister à la pression des cinq grandes familles de la mafia new-yorkaise, qui obtiennent notamment que les termes "mafia" et "Cosa Nostra" soient absents du script.
Sorti en 1972, le film connait un immense succès, tant populaire que critique et remporte l'Oscar du meilleur film. Dans la foulée, Coppola tourne "Conversation secrète" et "Le Parrain 2"
Le barbu obtient un contrôle total sur la production de ce film, pour lequel il reçoit deux nouveaux Oscars en 1975: meilleur film et meilleur réalisateur.
"Le succès du +Parrain+ m'est monté à la tête comme du parfum. Je pensais que je ne pouvais rien rater", reconnut-il par la suite.
Le triomphe d'"Apocalypse Now", plongée aliénante dans la guerre du Vietnam, ne l'aide pas à garder les pieds sur terre. Toute l'équipe le décrit comme un mégalomane, aveuglé par son hubris, à tel point qu'il est surnommé "Ayatollah Coppola".
Le tournage, qui se fait dans des conditions proprement apocalyptiques, s'éternise, et Coppola explose son budget. Pour ne pas ruiner sa société, il est même obligé d'investir 16 millions de dollars de sa poche. Le jeu en vaut la chandelle: il est récompensé par une nouvelle Palme d'or.
Mais sa réalisation suivante, "Coup de coeur" (1982), est un échec cuisant. Ses expérimentations numériques hasardeuses ne convainquent ni la critique, ni le public.
"J'aime toujours dire que faire du cinéma sans prendre de risque revient à ne pas faire l'amour et s'attendre à avoir un bébé", disait-il.
Le reste de sa carrière est alors miné par les problèmes financiers.
Les budgets qu'on lui confie sont plus restreints, et malgré plusieurs bons films comme "Dracula" (1992), Coppola ne revient jamais totalement sous les feux des projecteurs. Il renie même le décevant "Le Parrain, 3e partie" (1990), expliquant l'avoir fait pour échapper à la ruine.
Le père de Sofia Coppola et oncle de Nicolas Cage, qui sera lui aussi à Cannes (pour "The surfer", en séance de minuit) est à la tête d'une véritable tribu du cinéma.
On a cru qu'il se consacrait ces dernières années principalement à la viticulture, son deuxième amour depuis qu'il a acheté des vignobles dans la Napa Valley, en Californie. Vin, restaurants, hôtels: il développe alors la marque Coppola à travers le monde.
Mais les bobines de ciné n'étaient pas loin. "Megalopolis" est un vieux projet qu'il a enfin mené à bout. La presse américaine le compare déjà à "Citizen Kane" d'Orson Welles (1941).
Les superlatifs manquent pour qualifier "Megalopolis", film hors norme au budget de 100 millions de dollars. Les rumeurs les plus folles courent sur un casting emmené par Adam Driver, avec Jon Voight, Laurence Fishburne, Shia LaBeouf et Dustin Hoffman.
Le film tourne autour de la destruction d'une mégalopole et une reconstruction qui se joue entre un architecte et le maire de la ville. Peut-être parabole de sa carrière, lui dans la peau du premier, idéaliste, face au décideur pragmatique, incarné par le second personnage.
Ce New-Yorkais au caractère affirmé, descendant d'immigrés italiens, compte dans sa filmographie parmi les plus grands succès critiques du XXe siècle. "Conversation Secrète" (1974) et "Apocalypse Now" (1979) lui valent ainsi deux Palmes d'Or.
Le succès du +Parrain+ m'est monté à la tête comme du parfum. Je pensais que je ne pouvais rien raterMais ses relations compliquées avec les studios, son obstination et sa folie des grandeurs l'ont souvent éloigné du cinéma. Ce retour dans la lumière de Cannes (14-25 mai) est des plus attendus.
Sa trajectoire est digne d'un roman. Comme celui de Mario Puzo, "Le Parrain", dont l'adaptation va changer sa vie. On est au début années 70, la réussite n'est pas au rendez-vous et, au bord de la ruine, Coppola voit Paramount lui faire cette offre qu'il ne pouvait pas refuser.
Il n'est pourtant pas le premier choix des producteurs, qui ont sollicité nombre de réalisateurs confirmés, dont Sergio Leone, avant lui.
Le tournage n'est pas de tout repos: Coppola doit se battre pour imposer sa vision artistique et ses acteurs, notamment Marlon Brando dans le rôle du Parrain. Surtout, il doit résister à la pression des cinq grandes familles de la mafia new-yorkaise, qui obtiennent notamment que les termes "mafia" et "Cosa Nostra" soient absents du script.
Sorti en 1972, le film connait un immense succès, tant populaire que critique et remporte l'Oscar du meilleur film. Dans la foulée, Coppola tourne "Conversation secrète" et "Le Parrain 2"
Le barbu obtient un contrôle total sur la production de ce film, pour lequel il reçoit deux nouveaux Oscars en 1975: meilleur film et meilleur réalisateur.
"Le succès du +Parrain+ m'est monté à la tête comme du parfum. Je pensais que je ne pouvais rien rater", reconnut-il par la suite.
Le triomphe d'"Apocalypse Now", plongée aliénante dans la guerre du Vietnam, ne l'aide pas à garder les pieds sur terre. Toute l'équipe le décrit comme un mégalomane, aveuglé par son hubris, à tel point qu'il est surnommé "Ayatollah Coppola".
Le tournage, qui se fait dans des conditions proprement apocalyptiques, s'éternise, et Coppola explose son budget. Pour ne pas ruiner sa société, il est même obligé d'investir 16 millions de dollars de sa poche. Le jeu en vaut la chandelle: il est récompensé par une nouvelle Palme d'or.
Mais sa réalisation suivante, "Coup de coeur" (1982), est un échec cuisant. Ses expérimentations numériques hasardeuses ne convainquent ni la critique, ni le public.
"J'aime toujours dire que faire du cinéma sans prendre de risque revient à ne pas faire l'amour et s'attendre à avoir un bébé", disait-il.
Le reste de sa carrière est alors miné par les problèmes financiers.
Les budgets qu'on lui confie sont plus restreints, et malgré plusieurs bons films comme "Dracula" (1992), Coppola ne revient jamais totalement sous les feux des projecteurs. Il renie même le décevant "Le Parrain, 3e partie" (1990), expliquant l'avoir fait pour échapper à la ruine.
Le père de Sofia Coppola et oncle de Nicolas Cage, qui sera lui aussi à Cannes (pour "The surfer", en séance de minuit) est à la tête d'une véritable tribu du cinéma.
On a cru qu'il se consacrait ces dernières années principalement à la viticulture, son deuxième amour depuis qu'il a acheté des vignobles dans la Napa Valley, en Californie. Vin, restaurants, hôtels: il développe alors la marque Coppola à travers le monde.
Mais les bobines de ciné n'étaient pas loin. "Megalopolis" est un vieux projet qu'il a enfin mené à bout. La presse américaine le compare déjà à "Citizen Kane" d'Orson Welles (1941).
Les superlatifs manquent pour qualifier "Megalopolis", film hors norme au budget de 100 millions de dollars. Les rumeurs les plus folles courent sur un casting emmené par Adam Driver, avec Jon Voight, Laurence Fishburne, Shia LaBeouf et Dustin Hoffman.
Le film tourne autour de la destruction d'une mégalopole et une reconstruction qui se joue entre un architecte et le maire de la ville. Peut-être parabole de sa carrière, lui dans la peau du premier, idéaliste, face au décideur pragmatique, incarné par le second personnage.