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En effet et selon un rapport de la direction des études et des prévisions financières, relevant du ministère de l'Economie et des Finances, la récolte céréalière nationale n'a atteint que 51 millions de quintaux au titre de la campagne agricole 2011-2012, soit un repli de 39% par rapport à la précédente. Par type de céréales, la production de blé tendre a atteint 27,4 millions de quintaux, celle du blé dur 11,3 millions de quintaux et celle de l'orge près de 12 millions de quintaux. Selon le ministère des Finances, les besoins se montent à 7,1 millions de tonnes de blé cette année, soit 590.000 tonnes par mois.
En 2011-2012, les importations de céréales ont atteint 5,5 millions de tonnes, dont 2,9 millions de tonnes de blé tendre et doivent progresser davantage cette année, d'après les prévisions de l'Association nationale des négociants en céréales.
Des prévisions d'importations qui s'annoncent difficiles du fait que les deux appels d'offres pour l'importation de 600.000 tonnes, lancé par l'ONICL, dans le cadre des échanges libres de droits avec les Etats-Unis et l'Union européenne, restent encore infructueux. Selon les négociants, le prix offert de 370 dollars la tonne ne couvrait pas la totalité des frais de livraison (coût+assurance+fret).
Une situation qui inquiète plusieurs observateurs qui ont commencé à mettre en garde contre une crise du pain au Maroc qui risque de provoquer quelques remous. Ces mêmes observateurs pensent que la question de la sécurité alimentaire se pose avec d'autant plus d'acuité que les stratégies de développement du secteur agricole n'accordent pas l'importance qu'il faudrait à la céréaliculture.
D'après eux, le Maroc, qui fut exportateur de céréales jusque dans les années soixante, ne dispose pas aujourd'hui de la volonté politique de mettre en place les plans et moyens adéquats pour résorber son déficit en blé et, du coup, disposer d'un pouvoir de négociation dans la géopolitique de l'alimentation.
Le Maroc couvre actuellement quelque 55 à 65 % de ses besoins en année normale. Si sa productivité ne s'améliore pas radicalement, son taux de couverture des besoins céréaliers sera inférieur à 40% en 2020. Un taux qui continuera à décroître jusqu'à ce que la population se stabilise plus ou moins vers le milieu du siècle. Selon certaines statistiques, le ratio de dépendance en céréales au cours des années 90 est passé de 26% à 73% en 2000.
De plus, le Maroc fait partie des pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée qui captent 12% des importations mondiales de céréales alors qu'ils ne représentent aujourd'hui que 4% de la population du monde.
Depuis le début des années 1960, les importations nettes céréalières ont été multipliées par 20 au Maroc, par 21 en Algérie, par 13 en Tunisie et par 4 en Egypte. Les projections indiquent que ces importations devraient continuer de croître dans les années à venir pour satisfaire les besoins humains mais aussi la demande animale.
Une situation que le plan Maroc Vert ne semble pas avoir prise en ligne de compte puisqu'il a relégué l'incontournable notion de sécurité alimentaire aux calendes grecques. Particulièrement en ce qui concerne la céréaliculture. A cet effet, il prévoit de faire baisser de 22% les superficies qui lui seront dédiées en l'an 2020 en espérant voir la production suivre une courbe contraire et passer de 53 millions de quintaux actuellement à 76 en cette même année, moyennant l'injection de quelque 11 milliards de DH. Une simple vue d'esprit, selon les agriculteurs concernés et particulièrement les plus petits d'entre eux. Ces derniers s'attendent donc à des temps de plus en plus difficiles et risquent de se retrouver contraints de choisir la voie de l'exode rural.