Ces lieux sacrés, jalons d'une quête intérieure intemporelle, ont tissé au fil des âges une trame complexe où se sont entremêlés les échos du dialogue, de la tolérance et de la coexistence harmonieuse.
Ces écrins de sérénité, véritables phares guidant les âmes assoiffées de transcendance, ont endossé un rôle religieux et spirituel d'une portée remarquable. Leur aura bienveillante a contribué à promouvoir les valeurs de modération et de justesse, infiltrant les esprits de cette sagesse séculaire du "juste milieu".
Leurs murs, témoins silencieux, ont offert un refuge apaisant où les civilisations, dans leur riche diversité, ont pu se côtoyer et s'épanouir, nourries par les bienfaits de la tolérance mutuelle.
Tandis que les mosquées s'érigent en lieux de prière et d'invocations, cultivant ainsi les valeurs de tolérance et de modération, les zaouïas se sont imposées en tant qu'espaces exceptionnels.
Ces lieux de culte ont joué un rôle crucial dans la diffusion de la pensée, du savoir et de l'enseignement de l'islam, ancrant profondément ses valeurs spirituelles, scientifiques et civilisationnelles au sein du monde.
Ils ont, à travers l’histoire du Maroc, joué un rôle clé dans la résistance nationale contre l'occupation étrangère. Refuges des résistants, ils permettaient de renforcer la cohésion, la communication et la préparation contre l'oppresseur.
Au cœur de l'antique cité millénaire bat le pouls spirituel de la mosquée Al-Quaraouiyine. Erigé en 859 par Fatima Al-Fihriya, ce joyau architectural n'est pas seulement un monument religieux, mais aussi un véritable phare de civilisation, de spiritualité et de sciences. D'abord modeste, la mosquée s'est agrandie, rénovée et embellie au fil des siècles, témoignant de la ferveur et du savoir-faire des bâtisseurs.
A environ un kilomètre de l'oued "Jawahir", se dresse aussi la mosquée d'Al-Andalous, véritable écrin de pierre où convergent art, spiritualité et culture.
Elevée au IXe siècle par Meryem Al-Fihriya, la sœur de Fatima, elle forme avec Al-Quaraouiyine un diptyque sacré, irradiant la ville de son aura séculaire.
Les nombreuses mosquées historiques de Fès témoignent d'étapes importantes et marquantes de l'histoire de l’Etat marocain.
De leur côté, les zaouïas et les mausolées présents à Fès, dont la zaouïa tijania et le mausolée de Moulay Idriss, occupent une place particulière, car ils ont contribué à la diffusion de la culture et des sciences islamiques, au renforcement de l'identité culturelle, à la promotion des valeurs d'amour, de paix et d'harmonie, ainsi qu'au renforcement de l'unité spirituelle entre les peuples et les tribus d'Afrique.
Le cheikh de la Tariqa tijania, Sidi Ahmed Tijani (1150 de l'Hégire, correspondant à 1737-1738), a choisi le quartier de Blida dans l’ancienne médina de Fès pour établir sa zaouïa, qui est devenue au fil des ans l'une des zaouïas les plus célèbres et les plus attractives pour les visiteurs et les disciples dans l'histoire de l'Afrique et du monde arabe.
La zaouïa se trouve au cœur d'un quartier stratégique où se concentrent la plupart des activités commerciales, à proximité de la mosquée Al-Quaraouiyine et du mausolée de Moulay Idriss.
Non loin de la zaouïa et de la mosquée de Sidi Ahmed Tijani, se trouve le mausolée de Moulay Idriss, qui constitue, avec la mosquée Al-Quaraouiyine, le monument le plus célèbre et le plus attrayant pour les visiteurs marocains et étrangers de la médina de Fès.
Le mausolée de "Moulay Idriss Al-Azhar", fondateur de la ville de Fès, est connu du grand public sous le nom de Haram Moulay Idriss ou Zaouïat Moulay Idriss.
Ces lieux saints, ancrés au cœur de l'ancienne médina de Fès, ne sont pas seulement des témoins muets du passé. Ils demeurent des phares vivants, irradiant les âmes de leur lumière spirituelle intemporelle. A travers les siècles, mosquées, zaouïas et mausolées ont façonné l'identité profonde de cette cité millénaire, creuset de tolérance et de coexistence harmonieuse. Leur aura apaisante résonne encore aujourd'hui, guidant les pas des visiteurs sur les chemins de la sagesse et de la transcendance.
Par Mahmoud EL KALI (MAP)