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Lors d’une séance de la Commission de l’intérieur au Congrès des députés tenue mercredi, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a justifié, encore une fois, cette décision en soutenant que celle-ci est «un message clair aux organisations criminelles impliquées dans le trafic des personnes».
«Le message est clair : la migration ordonnée, sûre et légale est possible et souhaitable, mais non la migration illégale et violente», a-t-il expliqué lors de son intervention devant les parlementaires relayée par Europa Press. Et d’ajouter : «La sécurité oui, mais nous devons avant tout faire preuve d'humanité, et celle-ci ne signifie pas permissivité». «On ne peut pas permettre à la migration violente d’attenter à notre pays et à nos forces de sécurité», a-t-il martelé. Et de préciser : «Pour la première fois, nous appliquons une politique migratoire qui s’articule autour de deux axes : le respect des droits de l’Homme et la sécurité».
Selon le responsable espagnol, l’expulsion de ces migrants subsahariens a fait suite à la réactivation d'un accord bilatéral conclu il y a 26 ans avec le Maroc dont l’application signifie que Rabat et Madrid lancent «un message clair aux mafias».
Fernando Grande-Marlaska s’est également inscrit en faux contre ceux qui prétendent que Rabat a accepté une contrepartie financière pour son acte en rappelant que «le Maroc est un pays très sérieux».
Il convient de noter que la décision du gouvernement espagnol d’expulser des migrants subsahariens a été fortement contestée par certains partis politiques et des ONG de défense des droits des migrants.
En effet, le parti de la gauche radicale Podemos - qui avait favorisé l'arrivée au pouvoir en juin du socialiste Pedro Sanchez - avait jugé «scandaleux» ce type de pratiques. «On peut difficilement garantir les droits humains alors que des refoulements sont réalisés en si peu de temps», a déclaré le député Chema Guijarro. Lequel a appelé le gouvernement à «agir comme lors des premiers jours de son mandat», lorsqu’il avait accueilli le navire Aquarius chargé de migrants ou promis de démanteler les barbelés des clôtures barrant l'accès aux présides occupés de Sebta et Mellilia.
Sur Twitter, l'ONG Caminando Fronteras a, pour sa part, qualifié l'opération d'«énorme violation des droits humains par le gouvernement espagnol».
Sa militante Helena Maleno a condamné ce qu’elle a qualifié d’«expulsion collective» tout en précisant dans son tweet : «L'ONU l'interdit, le gouvernement espagnol l'applique».