Quelques mois difficiles, de janvier 2008 à mai 2009, avaient suscité des rumeurs sur un possible déclin. Mais dimanche, Federer ne boudait pas son plaisir d'avoir fait mentir les Cassandre, lâchant aux journalistes en conclusion de sa conférence de presse: "Vous aviez tort. J'avais raison...", rapporte l’AFP.
Au même moment, les "bookmakers" britanniques acceptaient les paris sur 20 sacres dans les "majors". L'Américain Pete Sampras, déchu de son record de 14 trophées, table "sur 18 ou 19".
Plus qu'à Roland-Garros encore, le niveau de jeu du Suisse à Londres donne raison aux plus optimistes. Sur le plan physique, Federer est impressionnant, comme l'a montré sa finale fleuve contre Roddick, vaincu au terme de cinq sets de lutte d'une extraodinaire intensité 5-7, 7-6 (8/6), 7-6 (7/5), 3-6, 16-14. Selon Sampras, autant qu'un artiste, le Suisse est "un athlète fantastique" et aussi un combattant. "On lui rend hommage pour beaucoup de choses mais pas pour tous ces matches où il se bat comme un chien. Parce qu'il donne l'impression que c'est facile", relève Roddick.
Wimbledon 2009 était son 39e Tournoi du Grand Chelem consécutif... Même s'il a été affaibli par la maladie début 2008, il peut compter sur son corps, alors que ses principaux adversaires rencontrent quelques problèmes.
Reste à savoir si, installé au sommet de l'histoire du tennis, Federer restera animé de la même soif de vaincre? "Il n'y a pas de ligne d'arrivée, c'est loin d'être fini", promettait-il dimanche. Mais il reconnaissait aussi: "Ce sont des mois monstrueux dans ma carrière. Cela va être difficile de revivre ça, j'en suis conscient." Mais plus que motivation, la principale inconnue reste Nadal, la seule épine dans le pied du Suisse. Si l'Espagnol surmonte ses problèmes de genoux et revient à son meilleur niveau, l'obstacle sera de taille. En sept finales de Grand Chelem, Federer n'a gagné que sur le gazon de Wimbledon, pendant que l'Espagnol le battait cinq fois, sur toutes les surfaces. La dernière fois, à l'Open d'Australie début 2009.