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Ce vendredi 19 juin, la journaliste se rend comme à l’accoutumée à l’agence. Dès son arrivée, elle reçoit un courrier signé de la direction générale qui la somme de retourner chez elle et de rédiger un rapport explicatif. Fatima El Hassani a jusqu’au 26 juin pour ce faire, lui fait sèchement savoir la lettre.
Que s’est-il passé pour que les responsables de l’agence décident, en dehors de toute procédure légale, de renvoyer chez elle une journaliste qui n’a pas reçu de mise à pied ? Les faits remontent au 25 mai dernier. Mme El Hassani couvrait la célébration de la journée de l’Afrique au Maroc organisée, à Rabat, par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, en collaboration avec la Fondation diplomatique et le Groupe des ambassadeurs africains accrédités dans le Royaume. « Je suis rentrée faire mon papier après avoir récupéré les allocutions. Sauf le dossier de presse qui avait été pris par le photographe-cameraman. Les organisateurs ne pouvaient donner un dossier de presse à chaque représentant de la MAP et visiblement cameramen et photographes sont aussi prioritaires que les journalistes de l’agence, ceux qui sont censés donner l’information. A la rédaction, je me rends compte que la dépêche ne pouvait pas être balancée sans la nationalité du vice-doyen des ambassadeurs africains qui a pris la parole à l’occasion de cette manifestation. Le dossier de presse que j’ai fini par obtenir du photographe ne comprenait pas le programme qu’il avait laissé chez lui. Au téléphone, il m’assure que l’orateur en question est bien l’ambassadeur du Mali au Maroc ».
La dépêche est donc diffusée. Le lendemain, un responsable de la rédaction informe Fatima El Hassani qu’il y a eu erreur et que le vice-doyen des ambassadeurs africains accrédités à Rabat est camerounais. Un rectificatif est publié. Rien de bien palpitant pour une agence de presse qui a l’habitude des rectificatifs.
« Je n’ai pas commis d’erreur professionnelle »
Mais ce qui devait être une simple affaire classée après un rectificatif prend au fil des jours des proportions inattendues. Les bruits de couloir s’en mêlent. « Le ministère des Affaires étrangères se serait plaint d’une telle erreur ». La tension monte. « Je savais que j’allais trinquer et que le moment était venu pour que je paie pour mon engagement au sein du SNPM. J’assume et je maintiens que je n’ai pas commis d’erreur professionnelle », soutient celle qui s’est opposée au contrat programme MAP-ministère de la Communication. La journaliste parle aussi de la dernière bataille qu’elle a livrée en dénonçant la nomination annoncée du directeur de l’information de l’agence à Bruxelles en tant que chef de pôle. «Il n’y a pas eu d’appel à candidature », explique-t-elle.
Fatima El Hassani a jusqu’au 26 juin pour « s’expliquer ». Et en attendant de fournir ces fameuses explications, interdiction lui a été signifiée de mettre les pieds à la MAP. Syndicaliste et femme, cela ne pardonne pas. Il y a quelques jours, un journaliste de la MAP a bien commis une erreur sur une dépêche relative à la tournée Royale en Afrique en confondant le président du Parlement avec le chef de l’Etat du pays en question. «Il s’en est plutôt bien sorti avec un avertissement sachant qu’on ne badine pas avec l’activité Royale», témoigne une journaliste de la MAP. Il y a quelques mois, le journaliste qui avait parlé de Sahara occidental (au lieu du consacré Sahara marocain que ne rate jamais la MAP) s’en est sorti indemne. Il a fallu attendre l’énorme canular dont il est l’auteur – Daoud Aouald Syad et l’hommage qu’il n’a jamais reçu au festival du cinéma du Caire- pour qu’il ait, lui aussi, un avertissement.
Ce lundi, le Syndicat national de la presse marocaine devait rendre public un communiqué sur l’affaire. Journalistes et activistes de la société civile se mobilisent et appellent à un sit-in mercredi 24 juin à 11 heures devant l’agence Maghreb arab presse.