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Pas plus d’ailleurs que plusieurs dizaines d’ONG chargées de la défense de l’enfance et de la jeunesse, représentées en masse à la conférence organisée vendredi après-midi par la Coalition au siège de la section casablancaise du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM). Cette conférence devrait marquer le début de la bataille que le front associatif compte désormais mener sur la place publique pour contrecarrer la décision du ministre Belkhayat de mettre en vente des milliers d’hectares et plusieurs dizaines d’instituts d’encadrement social, éducatif, sportif et culturel au bénéfice des enfants et des jeunes (centres d’accueil, colonies de vacances, instituts d’insertion sociale, etc). Curieusement, cette décision intervient au moment où l’Organisation des Nations unies (ONU) se prépare à déclarer 2010 Année mondiale de la jeunesse, à l’occasion de la Journée internationale des jeunes qui aura lieu le 12 août prochain. « C’est le comble du paradoxe !», relève la Coalition, qui se demande, sur le ton de la parodie, « pourquoi et comment le ministre Belkhayat est aujourd’hui le seul homme, sinon au monde, du moins au Maroc, à envisager la décision de priver les enfants et autres jeunes des seuls espaces de leur épanouissement, sous prétexte du « manque d’argent » que devrait accuser son département. Trois « arguments » seraient présentés par le ministre de tutelle pour justifier cette décision controversée. Au-delà du « trou financier » dont se plaindrait le département concerné, le ministre Belkhayat aurait avancé, toujours selon M. Mestour, « la non-exploitation de plusieurs milliers d’hectares relevant du domaine de la Jeunesse et des Sports et le projet de construction d’autres centres à vocation socio-éducative ». « La belle affaire ! », s’étonne le militant associatif, qui affirme que l’objectif non déclaré de cette décision est d’alimenter le Fonds de développement du sport. « Ce fonds, déjà nourri d’importantes sommes issues des rentrées de la publicité et des jeux de la loterie, compte une enveloppe (excusez du peu !) de 45 milliards de centimes », relève la même source.
S’agissant des domaines concernés par cette opération de « bradage », le Collectif annonce que le ministère se prépare à vendre 5 sur les 7 hectares de la superficie du Centre de protection de l’enfance de Tit Mellil, 50 sur les 53 hectares de la superficie que compte un autre centre située à Fquih Ben Saleh …
Les acteurs associatifs font remarquer que ces terrains sont le seul poumon des régions pour combler le vide enregistré en matière d’encadrement et de divertissement des jeunes. A ce propos, la Coalition relève un autre anachronisme flagrant. « Tandis que tout le pays se penche sur le chantier de la régionalisation, tracé au sommet par SM le Roi Mohammed VI, et accueilli très favorablement par le récent premier Sommet Maroc-UE comme un nouveau symbole fort de la démocratisation du Royaume, revoilà le ministre Belkhayat qui fait route à part en décidant de priver nos régions du seul domaine éducatif de nos enfants et jeunes », fait constater la Coalition, qui se demande si le ministre Belkhayat « croit gérer une entreprise privée en lieu et place d’un département censé apporter, en dehors de toute logique de marketing, des services publics au profit de notre progéniture ».