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Walmart a confirmé qu'il n'utilisera plus l'acronyme D.E.I, "diversité, égalité et inclusion", dans sa communication, mettra fin à un programme de diversité au sein de ses fournisseurs, fermera un centre pour "l'égalité raciale" .
Ce virage s'inscrit dans le sillage de la campagne de Donald Trump et plus largement de l'offensive "anti-woke" des conservateurs américains, renforcée par la décision de la Cour suprême en 2023 d'abolir les programmes de discrimination positive à l'université, un des acquis de la lutte pour les droits civiques des années 60.
Des groupes conservateurs ont utilisé cette décision pour lancer de nombreuses procédures judiciaires contre des entreprises ou des institutions publiques pour qu'elles arrêtent leurs programmes visant à mettre fin aux discriminations historiques des minorités.
L'adoption de ces programmes avait progressé après l'immense vague de protestation antiraciste qui a suivi la mort en 2020 de George Floyd, un Afro-américain tué par un policier blanc à Minneapolis lors d'une arrestation devenue le symbole des violences contre les personnes noires aux Etats-Unis.
Les conservateurs accusent ces programmes de consister en un "étalage de la vertu" et une "apologie du politiquement correct" et prétendent qu'ils désavantagent particulièrement les hommes blancs.
Agé de 35 ans, le militant Robby Starbuck, un défenseur affirmé de Trump, a entamé une véritable croisade contre la bien-pensance et se vante d'avoir fait plier Ford ou Harley-Davidson.
Le rétropédalage de Walmart "est la plus grande victoire à ce jour pour notre mouvement visant à mettre fin au wokisme dans les entreprises américaines", s'est-il réjoui sur X.
Il a lié une hausse de l'action Walmart à cette décision, prédisant la faillite des entreprises qui resteraient "woke".
Dans une interview à l'AFP avant l'élection de Donald Trump, il affirmait que les Américains en avaient marre de la "culture woke" dans les entreprises: "On se retrouve dans une situation où chaque employé se voit imposer une idéologie et où les autres points de vue ne sont pas représentés".
Selon un sondage du Pew Research Center, la part des employés qui pensent que leur entreprise fait trop attention aux questions de diversité est passée de 14% en février 2023 à 19% en octobre 2024.
Une étude du think tank The Conference Board, composé de centaines d'entreprises, montre elle qu'une part solide (58%) des 1.300 employés interrogés pense que leur entreprise consacre les moyens appropriés à ces questions.
"Les dirigeants devraient se concentrer sur ce qui compte vraiment pour leurs employés (...), ces initiatives étant cruciales pour attirer et garder des talents actuels et futurs", a déclaré Allan Schweyer, responsable des études sur le capital humain pour le groupe de réflexion.
Mais le mouvement devrait se poursuivre avec le retour à la Maison Blanche du milliardaire républicain.
La rhétorique du président élu Donald Trump est principalement orientée vers la lutte contre le politiquement correct qui infecte selon lui les écoles en promouvant des "insanités" sur l'ethnicité et le genre. Il a notamment promis de supprimer les subventions fédérales pour ces établissements.
En mars, l'université de Floride a mis fin à ses programmes promouvant la diversité, emboîtant le pas à plusieurs campus dans une dizaine d'Etats, dans le cadre de l'offensive du gouverneur Ron DeSantis contre "l'idéologie woke".
Pour composer son futur gouvernement, Donald Trump s'est entouré d'alliés "anti-woke". Stephen Miller, nommé directeur-adjoint du cabinet présidentiel, s'est par exemple attaqué avec son organisation America First Legal aux programmes de diversité dans les entreprises.
Au Congrès, les élus républicains se sont attaqués ces dernières années à ce qu'ils qualifient d'obsession pour le changement climatique et la justice raciale dans l'éducation et qui a selon eux ramolli l'armée et fait s'écrouler ses recrutements.
Après s'être opposés pendant des années aux programmes d'inclusion du Pentagone, qui emploie plus de trois millions de personnes, ils ont été récompensés par la nomination à sa tête de Pete Hegseth, ancien militaire, présentateur sur Fox News et régulier pourfendeur des programmes pour la diversité.