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11 enfants et adolescents –la plupart étaient des filles- se sont noyés, emportés par les courants violents de cette plage réputée dangereuse, interdite à la baignade et non gardée. Organisée par une association sportive de Benslimane, l’excursion de ce groupe composé de 46 enfants et jeunes pas encore sortis de l’adolescence, âgés de 12 à 17 ans, s’est vite transformée en tragédie. Le drame s’est produit sur une plage sauvage et non gardée située après la plage de Bouznika, en bout de piste en prenant la direction de Rabat. Pour échapper à la canicule de ce dimanche où il a fait très chaud, une dizaine d’enfants se jettent à l’eau. L’ambiance est déjà estivale. Les vacances scolaires sont toutes proches. Sont-ils allés trop loin ? N’ont-ils pas prêté attention au vent et aux courants de plus en plus forts ? On ne le saura jamais. Ce que l’on sait par contre, c’est que les courants ont été les plus forts et les ont emportés. Une rescapée témoigne. « Je me baignais avec eux, mais je suis restée près du bord. Ils sont tous morts, j'ai survécu», a déclaré la jeune Zineb à nos confrères de « Medias 24 ». Parmi les victimes, une jeune championne catégorie juniors de taekwondo et qui probablement rêvait d’une carrière olympique. Vies brisées, enfants arrachés à l’affection de leurs parents,
Très vite, les gendarmes montent un cordon de sécurité. Des centaines de personnes sont là, comme pour soutenir les familles éplorées et les rescapés. Des zodiacs de la Protection civile continuent leurs recherches. Il faut repêcher ceux et celles qui se sont noyés. Les secourir. Peut-être sont-ils toujours vivants comme ces deux enfants sauvés par les éléments de la Protection civile? Les proches s’accrochent à cet infime espoir comme à une bouée de sauvetage.
« C’est la conscience civique
et la responsabilité politique
qui doivent être interrogées »
Sur la plage, la triste nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Cris, pleurs, douleur. Six enfants sont remontés à la surface. Cinq sont décédés, le sixième perdra la vie avant son arrivée à l’hôpital de Benslimane. 5 autres sont portés disparus. Sur place et visiblement très affecté, Mohamed Hassad, le ministre de l’Intérieur, suit de près les opérations de sauvetage. En voyage officiel au Gabon, le Roi Mohammed VI est très tôt tenu informé du drame. Le Souverain donne « ses instructions aux autorités sécuritaires et territoriales compétentes et aux services de santé pour prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de prêter assistance aux victimes, rechercher les disparus et apporter toutes les formes d'aide et de soutien nécessaires aux familles éplorées, en signe de compassion à leurs douleurs et pour atténuer leurs souffrances ».
Ce lundi matin, les recherches continuent. Le corps sans vie du chauffeur de l’estafette qui a transporté le groupe d’enfants a été sorti de l’eau dans la matinée de ce 8 juin. 4 enfants et adolescents sont toujours portés disparus.
Une enquête a été ouverte sous la supervision du parquet compétent. Le président de l’association sportive à l’origine de cette excursion mortelle a été placé en garde à vue. L’enquête apportera-t-elle les réponses à toutes les questions qui se posent ? Les organisateurs de cette excursion avaient-ils toutes les autorisations pour ce faire ? Quelle est la part de responsabilité des encadrants censés accompagner les enfants ? Pourquoi une plage où la baignade est interdite ne fait-elle pas l’objet d’une surveillance pour que l’interdiction soit justement respectée ? Comment une association sportive a-t-elle pu laisser ces enfants se baigner dans une plage non gardée et à la dangerosité connue ? Les questions se bousculent alors que tristesse et colère se sont emparées dès dimanche des réseaux sociaux. Les réactions sont aussi nombreuses que les interrogations
« Quand les jeunes de mon pays meurent par noyade dans des plages non surveillées c’est la conscience du civisme et la responsabilité politique qui doivent être questionnées », écrit Asma Lamrabet sur sa page Facebook.
Sur son profil, Abdelmalek Kettani, figure de la société civile et agitateur d’idées sur le Net, s’interroge pour mieux comprendre. « Les enfants de Benslimane sont probablement morts à Skhirat à cause de l'ignorance et de la négligence de leur(s) encadrants ! Ce type de sorties est-il encadré par la loi? Y a-t-il des ''normes'' en la matière (nombre, formation des encadrants, etc)? J'espère que l'enquête donnera des résultats qui seront publiés, que les responsabilités seront déterminées, et que des ''garde-fous'' juridiques et organisationnels, seront mis en place pour éviter que de telles tragédies se reproduisent à l'avenir ! ».