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A la question actuelle : «Qu’est-ce qui se passe au Maroc?», on note qu’un vent de changement souffle sur le pays, à l’instar des autres pays arabo-musulmans qui aspirent à plus de dignité, de liberté et de justice. Toutefois et à l’inverse de ces pays, on est loin des tornades qui ont emporté des régimes, comme en Tunisie et en Egypte : loin également des bains de sang à Tripoli, Sanaâ ou autre Damas.
Dans un environnement arabe, où les opportunités de réformer par les moyens politiques étaient presque inexistantes, le Maroc, lui, avait choisi une autre voie, depuis les années 90, quand notre pays a tenté d’opérer des réformes politiques avancées voire audacieuses : un seuil de réformes, dirai-je, qui a coûté des révolutions à d’autres pays.
Il faut reconnaître au Maroc la sagesse de ne plus heurter sa population, en d’autres termes : l’Etat n’a pas choisi la stratégie de tension, le bras de fer répressif sourd aveugle à l’encontre de la «rue». En témoigne le discours du 9 mars où les 7 fondements de réformes profondes ont été jetés. Ils répondent aux aspirations politiques surtout des jeunes en colère, mais également aux revendications comme le soutient notre parti, pour une monarchie parlementaire. Un tournant.
Le cycle entamé depuis bientôt deux décennies a enregistré quelques signes d’essoufflement et n’avait pas connu de traduction institutionnelle à même de consolider davantage le camp démocratique et d’ancrer le pays irréversiblement dans le concert des nations démocratiques accomplies.
D’où la nécessité de sécuriser ce processus de réformes, et ce via trois mesures, au moins : des mesures de moralisation de la vie publique ; un assainissement de l’arsenal juridique relatif aux échéances et un assainissement du climat politique, via des mesures administratives et au niveau de la justice pour rassurer et l’opinion publique et les électeurs. Faute de quoi, on risque d’avoir un texte constitutionnel bien avancé, d’une part et d’autre part, une classe politique, quasiment une reproduction de l’actuelle mais davantage fragilisée, décrédibilisée et en rupture de ban !
Ce n’est pas, hélas, la seule menace qui plane actuellement sur ce parcours. Notre pays a vécu les affres du terrorisme (28 avril à Marrakech) qui se dresse comme un défi ; son intégrité territoriale est sujette à des hostilités et la connivence objective entre radicaux et nostalgiques de la réaction peuvent nuire à ce processus au grand dam des démocrates à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Le Maroc fait face à une opportunité historique, sans précédent et déterminante.
On doit la saisir tous. L’exception marocaine, tant vantée, en comparaison avec ce qui se passe dans la région, ne le sera définitivement que si le Maroc cesse d’être une exception dans le concert des nations évoluées et démocratiques.