Ce geste fatal intervient à 7 minutes de la fin du match retour le 18 avril 1990 dans un stade de La Luz en ébullition. Sur un corner du futur Parisien Valdo, dévié par le Suédois Magnusson, l’attaquant angolais Vata Matanu Garcia devance légèrement le défenseur marseillais Eric Di Meco pour pousser promptement du bras le ballon dans les buts de Castaneda. L’arbitre belge Van Langenhove valide l’action.
Victorieux 2-1 à l’aller dans une ambiance également énorme, l’OM perd le retour 1-0 sur cette faute évidente, qui alimentera une longue polémique.
“J’étais au marquage sur Vata et je le tenais. Quand le ballon passe devant nous, il met la main très vite, une sorte de main-réflexe. J’ai moi-même le réflexe de lever la main car je pense que tout le monde l’a vu, mais en réalité l’arbitre n’a rien vu. Je ne crie pas trop après lui, car pour moi c’était évident...”, raconte aujourd’hui Di Meco, sans remettre en cause “l’honnêteté” de l’homme en noir.
“L’OM a été volé!”, lance en Une le Provençal du lendemain, pendant que le président Bernard Tapie, un brin équivoque, assure qu’il a “compris que le football ne se gagnait pas seulement sur le terrain”.
Maigre consolation pour l’OM: Benfica perdra la finale face au grand AC Milan (1-0).
“Notre chance est d’avoir fait une finale la saison suivante (perdue devant Belgrade) et de la gagner en 1993. Si l’aventure s’était arrêtée là, on en parlerait encore aujourd’hui... La cicatrice a donc été refermée. Cela nous a aussi servi de formation accélérée! On a tous payé cher pour apprendre”, estime Di Meco, assurant que, s’il revoyait aujourd’hui Vata, il serait “à deux doigts de lui dire: +bravo, tu as disputé une finale sur un coup comme ça!+”.
L’actuel coach marseillais Didier Deschamps, sur la pelouse de La Luz ce 18 avril, ne voit pas dans ce match de jeudi une “revanche, car on ne va pas refaire l’histoire”, même s’il se souvient avoir vécu “une injustice”.
A 48 ans, entraîneur d’un club de 2e division australienne à Melbourne, Vata, lui, affirme aujourd’hui encore qu’il n’a “jamais marqué de la main”.
“Je respecte l’opinion des gens, je ne me fâche pas, mais je n’ai jamais fait ce que les gens disent. J’ai ma conscience, c’est la chose la plus importante, dans la vie”.