-
Premier Forum parlementaire annuel pour l'égalité et la parité
-
La souveraineté de l'industrie nationale mise à mal
-
La retraite du CDH à Rabat, un conclave de réflexion et d’échange sur l’état et le devenir du Conseil
-
Le rôle de la communauté internationale dans la promotion des droits de l’enfant palestinien, au centre d'une conférence à Amman
-
Le CESE préconise l'instauration d'un système obligatoire unifié entre les différents régimes d'assurance maladie
Le changement climatique n’est plus une menace lointaine mais un "risque immédiat pour la santé", affirme Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l'OMS. La hausse des températures, en particulier, impacte durement les populations. Les décès dus à la chaleur chez les plus de 65 ans ont bondi de 167% depuis les années 90. En l’absence de réchauffement, ce chiffre n'aurait augmenté que de 65%, soulignant l'influence directe du climat.
Les jours de chaleur extrême, plus fréquents, font aussi grimper les inégalités entre pays. Dans 31 pays, les populations ont enduré plus de 100 jours de chaleur dangereuse de plus qu’attendu. En France, la mortalité liée à la chaleur a fortement augmenté, passant de 18 à 31 décès pour 100 000 habitants entre les périodes 2003-2012 et 2013-2022, soit 8.840 décès supplémentaires.
Les conséquences économiques sont elles aussi profondes : les températures extrêmes ont coûté 512 milliards d’heures de travail en 2023, soit 835 milliards de dollars perdus. Dans les pays à faible indice de développement humain, ces heures perdues représentent en moyenne 7,6% du PIB. Pourtant, comme le souligne le rapport, les bénéfices économiques d'une transition énergétique vers le zéro émission surpasseraient largement le coût de l'inaction.
Les conclusions du « Lancet Countdown » pointent également les responsabilités : en 2022, 84% des pays pratiquaient encore des subventions nettes aux combustibles fossiles, atteignant 1.400 milliards de dollars, des sommes souvent équivalentes à leurs budgets de santé. En France, ces aides ont atteint 25,5 milliards de dollars pour maintenir le prix des carburants bas, alors que ces financements vont à l'encontre de l'objectif climatique de limiter le réchauffement à 1,5°C. Les grandes compagnies pétrolières, elles aussi, sont dénoncées pour leur rôle dans le renforcement de cette dépendance mondiale aux énergies fossiles, mettant en péril "la santé et la survie des populations".
Cependant, quelques signaux positifs émergent. La baisse de 6,9% des décès liés aux particules fines entre 2016 et 2021 grâce à la réduction du charbon dans les pays développés, et l’essor rapide des énergies renouvelables offrent des raisons d'espérer. En vue de la COP29, qui se tiendra ce mois-ci à Bakou, les scientifiques du « Lancet » appellent à placer la santé au cœur des discussions climatiques, afin que des décisions décisives puissent être prises pour l’avenir.
Les récentes pluies diluviennes en Espagne, 12% plus intenses et deux fois plus probables qu’avant le réchauffement climatique, constituent un signal fort de l’impact du changement climatique, conclut une analyse du World Weather Attribution (WWA). Cette organisation de référence en climatologie, bien que n’ayant pas encore produit une étude complète, a comparé les précipitations actuelles aux «observations météorologiques historiques» pour mesurer leur évolution depuis l’époque préindustrielle. Les résultats montrent que les fortes pluies d’un jour dans cette région augmentent avec le réchauffement causé par les émissions fossiles.
Les scientifiques du WWA estiment que le changement climatique est « l’explication la plus probable » de ces intempéries, car une atmosphère plus chaude retient davantage d’humidité, ce qui alimente des averses plus violentes. Des études antérieures montrent qu’avec un réchauffement global de 1,3 ºC, l’atmosphère contient environ 9 % d’humidité en plus, un facteur clé des précipitations extrêmes.
Ces observations sont cohérentes avec les conclusions du GIEC, selon lesquelles le réchauffement climatique entraîne une augmentation des précipitations extrêmes à l’échelle mondiale. Une analyse distincte de Climate Central confirme que le changement climatique rend les températures chaudes de l’Atlantique 50 à 300 fois plus probables, contribuant à l’humidité accrue dans l’atmosphère. Cette augmentation des précipitations en Espagne est ainsi conforme aux tendances observées en Europe, comme lors des tempêtes Daniel et Boris, également liées au réchauffement climatique.
A Rabat, Olga Givernet, ministre française déléguée à l'Energie, a affirmé mardi la volonté de la France et du Maroc de construire un nouveau partenariat économique tout en renforçant leur engagement dans la lutte contre le changement climatique à travers la mise en œuvre des Accords de Paris.
Ce partenariat économique, selon Mme Givernet, s'inscrit dans une dynamique qui prend en compte les transformations propres aux deux pays et les défis communs, tels que la souveraineté industrielle, la transition énergétique vers la décarbonation, le développement du capital humain, et l’ouverture vers le continent africain. Après sa rencontre avec Leïla Benali, ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, et Karim Zidane, ministre délégué à l’Investissement, Mme Givernet a détaillé les objectifs de ce rapprochement.
L’accord stratégique signé lundi entre les deux pays cible la coopération en matière d’énergie, de connectivité et de transition énergétique, positionnant la France en tant que partenaire privilégié du Maroc dans ses ambitions énergétiques. Cet accord cadre des études conjointes pour l'interconnexion électrique et le transport de molécules décarbonées, tout en engageant la France à soutenir la planification des infrastructures électriques au Maroc. Il prévoit aussi une intensification des collaborations actuelles entre les entreprises françaises et marocaines dans le secteur des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et des réseaux intelligents.
L’accord appuie également l'intérêt croissant des entreprises françaises pour l’hydrogène décarboné au Maroc, avec des travaux conjoints visant l’élaboration de cadres réglementaires au Maroc. La France s'engage aussi à renforcer la coopération sur la valorisation des ressources minérales, les métaux critiques, et à développer des projets durables dans le secteur minier. Un suivi annuel au niveau supérieur est prévu pour assurer le partage de connaissances et promouvoir l’efficacité énergétique et la décarbonation dans les secteurs clés, tels que l'industrie, le transport, et le bâtiment.
Enfin, Mme Givernet a souligné l’importance de renforcer la coopération académique et de créer de nouveaux centres d'excellence pour soutenir cette ambition commune, concluant que ce rapprochement pourrait offrir de solides bases pour atteindre les objectifs économiques et climatiques des deux pays.
La conférence Babacar Ndiaye 2024 plaide pour une croissance verte en Afrique
La conférence Babacar Ndiaye 2024 a mis en lumière le besoin pour les pays africains de concilier les objectifs climatiques à long terme avec leurs impératifs de développement à court terme. Portant sur le thème "Sauver des vies aujourd'hui contre sauver la planète pour l'avenir : la ZLECAf peut-elle résoudre le dilemme du changement climatique ?", cette rencontre a réuni décideurs, universitaires et experts, qui ont exploré le rôle de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour encourager une croissance respectueuse de l'environnement.
Benedict Oramah, président d’Afreximbank, a rappelé l'engagement de Babacar Ndiaye, ancien président de la Banque africaine de développement, envers les défis climatiques. Il a souligné que le débat mondial, axé sur la réduction des émissions, omet les besoins spécifiques de l'Afrique, un continent encore non industrialisé où 600 millions de personnes sont sans électricité. Yemi Osinbajo, ancien vice-président nigérian, a expliqué que la ZLECAf pourrait transformer le commerce en Afrique, réduisant ainsi les émissions carbone en encourageant la production locale et le commerce intra-africain. Par exemple, la Guinée pourrait utiliser ses vastes réserves de bauxite pour produire de l’aluminium avec des énergies renouvelables, réduisant l'empreinte carbone mondiale tout en créant des emplois et des revenus.
La ministre égyptienne Rania A. Al-Mashat a rappelé que l'Afrique supporte une part disproportionnée du financement climatique malgré sa faible part dans les émissions mondiales. La vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina J. Mohammed, a, quant à elle, souligné l'importance de la ZLECAf pour construire des économies résilientes en Afrique, renforcer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté en promouvant une industrialisation verte et l’intégration régionale.
Le ministère américain de la Justice a récemment défendu ses initiatives en matière d'énergies renouvelables dans un contexte de multiplication des actions en justice de la part de groupes contestant les changements réglementaires visant la décarbonation. Ces affaires influenceront l'alignement futur des politiques sur les objectifs d'émissions P28 et les objectifs d'élimination progressive des combustibles fossiles.
Températures record attendues en 2024
Un rapport indique que 2024 est en passe de devenir l'année la plus chaude jamais enregistrée. Au cours du premier semestre 2024, 138 pays ont enregistré les températures les plus élevées de leur histoire. Cette chaleur extrême a suscité des inquiétudes quant aux répercussions sur les écosystèmes et la santé humaine à l'échelle mondiale.
Nouveau master en changement climatique, eau et territoire
L’université de Sidi Mohammed Ben Abdallah à Fès a lancé un nouveau master intitulé : « Changement climatique, eau et territoire ». Il sera ouvert aux étudiants titulaires d’une licence en géographie ou en sciences de l’environnement. La date limite de dépôt du dossier de candidature est le 14 novembre courant.