-
Dans la Corne de l'Afrique, une dangereuse escalade entre Ethiopie et Somalie
-
Pékin "en alerte" après la traversée du détroit de Taïwan par un navire japonais
-
Les frappes israéliennes au Liban se poursuivent: Tel-Aviv rejette un appel international au cessez-le-feu
-
Nouvelles frappes israéliennes sur le Liban au lendemain d'une journée meurtrière
-
La France a "un des pires déficits de (son) histoire"
"La conscience internationale ne sera apaisée que lorsque toutes les personnes impliquées, des exécutants aux commanditaires, auront été punies", a déclaré M. Erdogan, proposant que 18 suspects arrêtés en Arabie "soient jugés à Istanbul".
"En reconnaissant le meurtre, le gouvernement saoudien a fait un pas important. Ce que nous attendons de lui, maintenant, c'est qu'il mette au jour les responsabilités de chacun dans cette affaire, du sommet à la base, et qu'il les traduise en justice", a-t-il dit.
Dans ce discours prononcé devant le groupe parlementaire de son parti à Ankara, M. Erdogan a affirmé que le meurtre de Khashoggi le 2 octobre avait été "planifié" plusieurs jours à l'avance, contredisant la version saoudienne faisant état d'une rixe ayant mal tourné.
"A ce stade, tous les éléments et preuves qui ont été découverts indiquent que Jamal Khashoggi a été victime d'un meurtre sauvage", a insisté le président turc lors de cette intervention qui a suscité un grand intérêt à travers le monde.
Après avoir fait un bref point sur l'enquête, M. Erdogan a énuméré plusieurs questions qui restent selon lui sans réponse.
"Pourquoi le corps (de Khashoggi) est-il toujours introuvable?", a notamment demandé le président turc, exigeant en outre de savoir "qui a donné les ordres" aux tueurs.
Le chef de l'Etat a par ailleurs déclaré que 15 agents saoudiens arrivés séparément à Istanbul s'étaient retrouvés au consulat le matin du meurtre du journaliste pour "arracher le disque dur du système de vidéosurveillance" de la représentation diplomatique.
Il a également indiqué que certains de ces agents avaient effectué "des repérages" dans une forêt proche d'Istanbul, ainsi qu'à Yalova, une ville du nord-ouest de la Turquie.
M. Erdogan n'a toutefois pas précisé sur quels éléments il basait ses affirmations, ne mentionnant à aucun moment d'éventuels enregistrements audio ou vidéo dont la presse turque et certains responsables turcs font état depuis le début de l'enquête.
Qualifiant le meurtre de Khashoggi d'"assassinat politique", le président turc a également appelé à inclure d'éventuels "complices" originaires d'autres pays, s'"il y en a".
M. Erdogan, dont le pays entretient des relations complexes avec l'Arabie saoudite, un rival diplomatique mais aussi un important partenaire économique, a paru soucieux d'épargner le roi Salmane.
Il s'est dit "confiant" dans le fait que le roi saoudien coopérerait avec la Turquie dans l'enquête.
M. Erdogan n'a à aucun moment fait mention du prince héritier Mohammed ben Salmane, accusé par la presse turque et certains responsables anonymes d'avoir commandité le meurtre.
Par ailleurs, le puissant ministre de l'Energie Khaled al-Faleh a reconnu mardi à l'ouverture à Ryad d'un forum international sur l'investissement, boycotté par des dirigeants étrangers et grands chefs d'entreprise, que l'Arabie saoudite est en crise après le meurtre "abominable" du journaliste Jamal Khashoggi,.
De strictes mesures de sécurité ont été mises en place à l'hôtel Ritz-Carlton, lieu du forum censé initialement encourager les investissements dans le royaume pétrolier historiquement fermé, mais qui a été totalement éclipsé par le tollé international consécutif au meurtre du journaliste et opposant saoudien.
"Ce sont des jours difficiles. Nous traversons une crise", a déclaré M. Faleh devant les participants au Future Investment Initiative (FII) qui doit se tenir jusqu'à jeudi. Le meurtre de M. Khashoggi "est abominable et personne dans le royaume ne peut le justifier", a dit le ministre saoudien.
La conférence, surnommée le "Davos du désert", a vu la liste de ses participants se réduire au fur et à mesure des révélations macabres dans l'affaire Khashoggi qui a terni l'image du royaume, premier exportateur de pétrole au monde.
A la veille du forum, le prince héritier a reçu à Ryad le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin en tournée dans la région mais qui a renoncé à participer au forum après l'affaire Khashoggi.
Parmi les autres dirigeants qui se sont aussi désistés figurent le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire et la patronne du Fonds monétaire international Christine Lagarde, ainsi qu'une vingtaine de PDG de sociétés internationales comme EDF, HSBC, Siemens ou Uber.