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L’équipe nationale
du Congo
ne participera pas
aux échéances sportives continentale et mondiale qui pointent à l’horizon, ayant été éliminée. Mais elle se prépare pour
le futur. Dans ce sens,
les Congolais
ont récemment joué contre le Maroc au Complexe Moulay Abdellah
à Rabat, une rencontre
soldée par un match
nul (1-1).
Barel Mouko, capitaine
et gardien de but de l’équipe nationale congolaise
évoluant au LOSC-Lille (France), revient
sur les prestations
de son équipe et aborde, ici, les problèmes
qui freinent son
émancipation.
Libé: Quelle est votre appréciation concernant le match Maroc-Congo ?
Barel Mouko: Mon avis est positif d’autant plus qu’on a su gérer le match. On est venus tester nos capacités, le résultat en soi importe peu. Mais cela permet d’évaluer notre équipe à sa juste valeur pour préparer la future équipe.
Quel est votre commentaire sur les prestations de vos coéquipiers ? Avez-vous été impressionné par l’un d’eux ?
Je suis impressionné par l’effort collectif. Tout le monde a fait son travail. Certes, il y a eu des apports individuels, mais le plus important, c’est l’état d’esprit qui a régné parmi les joueurs, la rage et l’envie de faire mieux. Et surtout de se dire qu’on est là pour représenter non pas un club mais le Congo, nos sœurs et frères qui comptent sur nous.
Le Congo ne prendra pas part à la CAN et au Mondial qu’accueilleront respectivement l’Angola et l’Afrique du Sud. Ce qui, est très décevant ? Quels sont vos regrets ?
Honnêtement, ce qui est choquant dans l’histoire c’est d’avoir été éliminé d’1 but seulement. Il n’y a rien de plus frustrant pour une équipe. Fort heureusement que depuis cette élimination, les dirigeants essaient de combler ce vide par des matches amicaux. Ce qui permet aux joueurs de ne pas voir le temps trop long mais aussi de préparer une bonne équipe pour l’avenir.
Je pense que nous sommes dans une phase cruciale pour l’avenir des Diables Rouges. Il s’agit maintenant de constituer une ossature idéale de 30 à 35 joueurs qui va tourner durant les matches de préparation. De cette formation devait sortir une équipe à même de défendre les couleurs du Congo aux prochaines échéances sportives, qu’elles soient continentales et mondiales.
Justement on a le sentiment que le Congo s’organise pour s’éloigner des compétitions africaines au moment même où il a toutes les chances d’y accéder. En tant que capitaine de l’équipe pouvez-vous nous dire où se situe le problème ?
Si on manque d’un petit détail, c’est souvent et malheureusement pour des choses tout aussi minimes que nous négligeons tout simplement, aussi bien de notre côté que celui de nos dirigeants.
En ce qui concerne les joueurs, je pense que le moment est venu de s’y intéresser si l’on veut réellement avancer. Il est temps qu’on se dise « nous portons les couleurs du pays et de ce fait soyons un peu sérieux ». Mais aussi que nos dirigeants fassent autant, qu’ils s’accordent pour voir ce qui ne va pas de leur côté.
Il est triste de constater qu’on commence bien la première partie avant de gâter la suite. De la première place, on se retrouve à la seconde puis à la troisième, parce qu’il y a eu des détails que nous n’avons pas pris en considération. Il n’y a qu’à voir comment nous avons été éliminés de la qualification au Soudan. Si on battait le Tchad, on serait premiers et les choses auraient pu être autrement.
J’espère que le travail en cours nous permettra de nous intéresser sur ces choses qui nous faussent compagnie et de retrouver rapidement la solution qui remettra le Congo sur la scène internationale.
Quelle est actuellement votre situation sportive ?
J’ai signé au LOSC Lille, une équipe de Ligue I (championnat français). J’attends comment les choses vont se passer cette saison. Etant donné que je suis ambitieux, mon objectif principal consiste à travailler beaucoup pour atteindre un rythme meilleur et l’on verra la suite.
L’idée d’évoluer dans un pays autre que la France ne vous tente pas ?
Si, j’ai même eu des propositions notamment en Espagne, mais j’ai préféré rester à Lille parce que j’ai des bons rapports avec ce club. J’avais surtout toutes les possibilités de progresser, mais je ne suis pas opposé à des transferts.
On vous considère comme le plus ancien de l’équipe. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui rejoignent le Onze national?
Beaucoup de joueurs professionnels ont une mauvaise image de leur équipe nationale. C’est aussi vrai pour nous Congolais. C’est pourquoi, tout en encourageant les jeunes à rejoindre l’équipe, j’essaie de leur faire comprendre que les choses ne sont certes pas toujours roses, mais ils doivent aussi y croire. Et savoir qu’ils ne trouveront pas cette ambiance dans un tel ou tel club. Qu’ils viennent d’abord, observent, apprécient et décident par la suite.
Maintenant, en tant qu’ancien, je les ai déjà avertis qu’il y aurait des moments difficiles, que l’ambiance à domicile est différente à l’extérieur. Ce qui ne doit pas les empêcher de s’accrocher, de donner le meilleur d’eux-mêmes. Qu’ils sachent que tout le monde les accueillera à bras ouverts et qu’ils ne sont pas étrangers. Nous sommes tous des Congolais : on est là pour hisser la Nation vers le haut.
Que diriez-vous à ceux qui aimeraient évoluer à l’étranger, notamment en France ?
Je leur dirais qu’évoluer en Europe n’a rien d’une sinécure, qu’il faut venir au bon moment, être sérieux aussi bien sur le terrain que dans la vie. Ne surtout pas croire que le football à l’étranger est facile. Les règles ne sont pas les mêmes dans ce sens que vous devez tout le temps être en forme, récupérer rapidement, manger bien et faire attention à votre santé. Ce sont là des détails qu’on a souvent tendance à négliger en Afrique. Mais ici, non : la santé est un bien.
Enfin, je leur demande aussi de continuer à espérer et d’être toujours patients.
Si l’on faisait un bilan de votre carrière, quel serait votre plus grand regret ?
Mon seul regret, c’est de n’avoir pas joué une CAN avec l’équipe nationale. Je l’ai fait en cadet, junior mais pas avec l’équipe A. J’espère qu’en 2012 j’aurai cette chance d’autant plus que ce sera peut-être ma dernière sélection.
du Congo
ne participera pas
aux échéances sportives continentale et mondiale qui pointent à l’horizon, ayant été éliminée. Mais elle se prépare pour
le futur. Dans ce sens,
les Congolais
ont récemment joué contre le Maroc au Complexe Moulay Abdellah
à Rabat, une rencontre
soldée par un match
nul (1-1).
Barel Mouko, capitaine
et gardien de but de l’équipe nationale congolaise
évoluant au LOSC-Lille (France), revient
sur les prestations
de son équipe et aborde, ici, les problèmes
qui freinent son
émancipation.
Libé: Quelle est votre appréciation concernant le match Maroc-Congo ?
Barel Mouko: Mon avis est positif d’autant plus qu’on a su gérer le match. On est venus tester nos capacités, le résultat en soi importe peu. Mais cela permet d’évaluer notre équipe à sa juste valeur pour préparer la future équipe.
Quel est votre commentaire sur les prestations de vos coéquipiers ? Avez-vous été impressionné par l’un d’eux ?
Je suis impressionné par l’effort collectif. Tout le monde a fait son travail. Certes, il y a eu des apports individuels, mais le plus important, c’est l’état d’esprit qui a régné parmi les joueurs, la rage et l’envie de faire mieux. Et surtout de se dire qu’on est là pour représenter non pas un club mais le Congo, nos sœurs et frères qui comptent sur nous.
Le Congo ne prendra pas part à la CAN et au Mondial qu’accueilleront respectivement l’Angola et l’Afrique du Sud. Ce qui, est très décevant ? Quels sont vos regrets ?
Honnêtement, ce qui est choquant dans l’histoire c’est d’avoir été éliminé d’1 but seulement. Il n’y a rien de plus frustrant pour une équipe. Fort heureusement que depuis cette élimination, les dirigeants essaient de combler ce vide par des matches amicaux. Ce qui permet aux joueurs de ne pas voir le temps trop long mais aussi de préparer une bonne équipe pour l’avenir.
Je pense que nous sommes dans une phase cruciale pour l’avenir des Diables Rouges. Il s’agit maintenant de constituer une ossature idéale de 30 à 35 joueurs qui va tourner durant les matches de préparation. De cette formation devait sortir une équipe à même de défendre les couleurs du Congo aux prochaines échéances sportives, qu’elles soient continentales et mondiales.
Justement on a le sentiment que le Congo s’organise pour s’éloigner des compétitions africaines au moment même où il a toutes les chances d’y accéder. En tant que capitaine de l’équipe pouvez-vous nous dire où se situe le problème ?
Si on manque d’un petit détail, c’est souvent et malheureusement pour des choses tout aussi minimes que nous négligeons tout simplement, aussi bien de notre côté que celui de nos dirigeants.
En ce qui concerne les joueurs, je pense que le moment est venu de s’y intéresser si l’on veut réellement avancer. Il est temps qu’on se dise « nous portons les couleurs du pays et de ce fait soyons un peu sérieux ». Mais aussi que nos dirigeants fassent autant, qu’ils s’accordent pour voir ce qui ne va pas de leur côté.
Il est triste de constater qu’on commence bien la première partie avant de gâter la suite. De la première place, on se retrouve à la seconde puis à la troisième, parce qu’il y a eu des détails que nous n’avons pas pris en considération. Il n’y a qu’à voir comment nous avons été éliminés de la qualification au Soudan. Si on battait le Tchad, on serait premiers et les choses auraient pu être autrement.
J’espère que le travail en cours nous permettra de nous intéresser sur ces choses qui nous faussent compagnie et de retrouver rapidement la solution qui remettra le Congo sur la scène internationale.
Quelle est actuellement votre situation sportive ?
J’ai signé au LOSC Lille, une équipe de Ligue I (championnat français). J’attends comment les choses vont se passer cette saison. Etant donné que je suis ambitieux, mon objectif principal consiste à travailler beaucoup pour atteindre un rythme meilleur et l’on verra la suite.
L’idée d’évoluer dans un pays autre que la France ne vous tente pas ?
Si, j’ai même eu des propositions notamment en Espagne, mais j’ai préféré rester à Lille parce que j’ai des bons rapports avec ce club. J’avais surtout toutes les possibilités de progresser, mais je ne suis pas opposé à des transferts.
On vous considère comme le plus ancien de l’équipe. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui rejoignent le Onze national?
Beaucoup de joueurs professionnels ont une mauvaise image de leur équipe nationale. C’est aussi vrai pour nous Congolais. C’est pourquoi, tout en encourageant les jeunes à rejoindre l’équipe, j’essaie de leur faire comprendre que les choses ne sont certes pas toujours roses, mais ils doivent aussi y croire. Et savoir qu’ils ne trouveront pas cette ambiance dans un tel ou tel club. Qu’ils viennent d’abord, observent, apprécient et décident par la suite.
Maintenant, en tant qu’ancien, je les ai déjà avertis qu’il y aurait des moments difficiles, que l’ambiance à domicile est différente à l’extérieur. Ce qui ne doit pas les empêcher de s’accrocher, de donner le meilleur d’eux-mêmes. Qu’ils sachent que tout le monde les accueillera à bras ouverts et qu’ils ne sont pas étrangers. Nous sommes tous des Congolais : on est là pour hisser la Nation vers le haut.
Que diriez-vous à ceux qui aimeraient évoluer à l’étranger, notamment en France ?
Je leur dirais qu’évoluer en Europe n’a rien d’une sinécure, qu’il faut venir au bon moment, être sérieux aussi bien sur le terrain que dans la vie. Ne surtout pas croire que le football à l’étranger est facile. Les règles ne sont pas les mêmes dans ce sens que vous devez tout le temps être en forme, récupérer rapidement, manger bien et faire attention à votre santé. Ce sont là des détails qu’on a souvent tendance à négliger en Afrique. Mais ici, non : la santé est un bien.
Enfin, je leur demande aussi de continuer à espérer et d’être toujours patients.
Si l’on faisait un bilan de votre carrière, quel serait votre plus grand regret ?
Mon seul regret, c’est de n’avoir pas joué une CAN avec l’équipe nationale. Je l’ai fait en cadet, junior mais pas avec l’équipe A. J’espère qu’en 2012 j’aurai cette chance d’autant plus que ce sera peut-être ma dernière sélection.