Entretien avec Hicham El Madi directeur sportif du Yacht Club d’Agadir : ‘’ Le VTT national a besoin de toutes les compétences pour assurer son décollage ‘’

Après avoir connu des moments difficiles,  le vélo tout terrain national est en train de préparer son retour
en force au-devant de la scène sportive nationale. Toutes
les parties ayant finalement entendu raison et compris
l’intérêt qu’elles avaient à œuvrer ensemble pour le   développement de cyclisme qui a encore beaucoup de chemin à parcourir pour se hisser au niveau international, voire mondial. Mais ce qui est très rassurant, c’est qu’il existe encore chez nous de  bonnes volontés et des compétences avérées qui ne demandent qu’à servir la cause de ce sport pourvu qu’on les soutienne dans leur action quotidienne de formation des jeunes
vététistes à travers
le Royaume  et qu’on mette
à leur disposition tous
les moyens dont ils ont besoin
et enfin, qu’on leur assure
une formation technique
continue.Ancien cycliste,
devenu vététiste,  puis directeur sportif, le jeune Hicham El Madi est de ceux-là. Entretien.

Libé : Aujourd’hui, vous êtes directeur sportif du Yacht Club d’Agadir. Avez-vous déjà bénéficié d’une formation de base dans ce domaine ?

Oui. Le Comité provisoire de gestion de la FRMC dirigé à l’époque par Ali Arazam avait organisé un stage d’entraîneurs de VTT à Casablanca sous la direction d’un expert français du nom de Mellet.

Quelle était la durée de ce stage et combien de stagiaires en ont bénéficié?

Il a eu lieu du 03 au 08 mai 1998 et nous étions vingt à l’avoir suivi. Malheureusement, ils ne sont pas tous restés dans leurs clubs.
Parlez-nous un peu des tout premiers débuts du VTT de compétition au Maroc. Le VTT a longtemps été ignoré au Maroc, et les vététistes de l’époque (années 90 et 2000) étaient livrés à eux-mêmes. Sport pratiqué en pleine nature, le VTT a des adeptes un peu partout dans notre pays et surtout  au Moyen-Atlas (Mrirt, Azrou, Ifrane), le Tadla (Ben Mellal), l’Oriental (Oujda), le Souss (Agadir) et   Casablanca.

Et qu’avez-vous donc fait pour sortir cette discipline de ce marasme?

Nous n’avions d’autres choix que de nous organiser pour pouvoir pratiquer notre sport dans des conditions acceptables. Nous avons donc créé l’Association marocaine de VTT en 2002, à Oujda, et confié la présidence au Dr.Noureddine Ramdane, président du Club VTT d’Oujda. C’est dans ce cadre-là que nous avons commencé à organiser des compétitions de VTT (cross-country).Nous sommes même allés en Espagne et en Turquie. Avec le départ du dernier Comité provisoire présidé par Saïd Izgua et l’arrivée de l’équipe actuelle à la tête de la Fédération du cyclisme, les clubs de  VTT, qui n’étaient pas alors affiliés à la FRMC, ont commencé à avoir des problèmes avec cette dernière.Plusieurs courses programmées ont été annulées au dernier moment.

Celle-ci, usant de ses  pouvoirs sportifs s’y est catégoriquement opposée. Où en est la situation aujourd’hui ?

Aujourd’hui, les choses ont changé.
Il y a eu des signes d’apaisement, la Fédération voulant certainement éviter la dissidence et ramener le noyau dur de cette discipline dans son giron. Concrètement, cela s’est   d’abord traduit par la création de la Ligue de l’Oriental, ce qui est très significatif.Et puis en juillet 2009, la plupart des clubs de VTT - je ne parle pas  de ceux qui pratiquent aussi le cyclisme sur route - ont fini par s’affilier à la Fédération, celle-ci leur ayant même fait une fleur en les dispensant des droits d’affiliation et de licences pour le reste de la saison en cours. Et même la finale de la Coupe du Trône s’est déroulée à Oujda,  cette année.

Maintenant que vous êtes tous en situation régulière vis-à-vis de la Fédération, y a-t-il eu du nouveau depuis?

Oui. Il y a déjà eu une réunion importante au siège de la Fédération le samedi 10 octobre à laquelle ont pris part le président, le secrétaire général et le trésorier général ainsi que les représentants des clubs de VTT  d’Oujda, d’Azrou,  Mrirt, Béni Mellal,  Casabalnca et d’Agadir.

Quel était l’objet de cette réunion ?

Il a surtout été question de la formation de jeunes vététistes pour les échéances internationales futures (les J.O.de Londres en 2012 et les Championnats du monde de VTT en 2010(Marathon à St.Wendel en Autriche, MTB et Trial au Mont-Sainte-Anne,  Québec au Canada).Un calendrier officiel a donc été établi pour le reste de la saison et une enveloppe de 10 000 dirhams sera attribuée aux organisateurs des courses inscrites à ce calendrier.

Justement quand débuteront ces nouvelles épreuves de VTT ?

Elles débuteront le samedi 14 novembre à Mrirt.

Pouvez-vous nous donner plus de détails à ce sujet ?

Bien sûr. Les autres courses auront lieu comme suit :le dimanche 15 novembre à Azrou, le samedi 05 décembre à Oujda où aura lieu le lendemain, dimanche,  le Championnat du Maroc VTT, le dimanche 20 décembre à Agadir et le programme s’achèvera par l’étape de Beni-Mellal qui aura lieu le dimanche 27 décembre 2009.

On sait que le VTT, tout le cyclisme d’ailleurs, a besoin de beaucoup de moyens matériels et de cadres spécialisés. Comment comptez-vous résoudre ces problèmes ?

Lors de la réunion dont je vous ai parlé, nous avons fait part au président de la fédération de nos besoins immédiats pour l’organisation des compétitions de VTT.

Qu’avez-vous demandé au juste ?

Nous avons notamment demandé deux quads, une voiture, deux GPS, une tente par club, des banderoles, des piquets.
Et qu’en est-il de votre revendication concernant la constitution de la Commission nationale de VTT ?
Celle-ci devrait normalement intégrer des membres des clubs de VTT.En effet, ce sport étant très particulier a besoin de compétences pour être géré au plan national.

Il est question d’une sélection nationale de VTT.Comment pense-t-on la  constituer?

Elle sera constituée à l’issue des prochaines courses et du championnat qui auront lieu en novembre et décembre.

Ce sont donc des épreuves sélectives ?

-Oui.Tout à fait.

Peut-on enfin dire que le VTT va vers un nouveau départ au Maroc ?

Oui. En tout cas, c’est notre souhait à tous, car nous avons perdu beaucoup de temps.