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Samedi dernier, l’APS, l’agence propagandiste par excellence de cette junte militaire, vient de nous donner un exemple que ne peut voir que «le pays du monde à l'envers», selon l’expression des auteurs du livre «Le mal algérien». Elle vient de nous gratifier d’une information saugrenue: «L’Algérie a demandé des éclaircissements sur les réactions des pays de l’Union européenne à la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)» du vendredi 4 du mois courant.
Dans sa dépêche, l’agence propagandiste, qui s’est appuyée sur « une source bien informée» du ministère des Affaires étrangères, nous a raconté des salades telles «les ambassadeurs de ces Etats européens, dont les noms n’ont pas été divulgués, ont tous été reçus au siège du ministère, où il leur a été demandé de fournir des explications sur les communiqués émis par leurs pays»; et qu’ils auraient souligné que la position de leurs pays «ne signifiait nullement leur opposition aux décisions de la Cour ou leur volonté de ne pas en tenir compte à l’avenir, comme veut le faire croire le Makhzen marocain, insistant sur le fait que leurs pays sont des Etats de droit et qu’ils respecteront les décisions de la Cour européenne»; et, enfin, que «certains de ces ambassadeurs ont même affiché leur étonnement à la lecture du contenu du communiqué de la Commission européenne, un communiqué qui a fait prévaloir le principe du «pacta sunt servanda» sur les jugements prononcés par la plus haute instance judiciaire européenne».
Moussaoui Ajlaoui : Rien ne justifie aussi bien politiquement,Si cette information relayée par l’APS est véridique -l’on sait que la junte militaire et ses relais propagandistes sont champions de la désinformation-, pourquoi le ministère des Affaires de la junte n’a pas osé l’annoncer d’une manière officielle ? Pourquoi cette junte recourt-elle à «une source bien informée» pour diffuser une telle information ? De quoi a-t-elle peur ? Et pourquoi fourre-t-elle son nez dans l’affaire du Sahara et convoque-t-elle –à supposer toujours que cette convocation a bien eu lieu- les ambassadeurs des Etats européens, alors que la junte militaire ne cesse de crier sur tous les toits qu’elle n’est pas partie dans l’affaire du Sahara ?
diplomatiquement que juridiquement ladite convocation, puisqu’il
n’est aucunement question de souveraineté algérienne
Selon certains des observateurs, la publication d’une telle information reflète parfaitement le dépit et le désappointement du régime algérien après qu’il s’est rendu compte que la décision de la Cour de justice de l'UE (CJUE) sur les accords de pêche et agricole entre l'UE et le Royaume n’aura pas l’impact que la junte militaire espérait et, le plus important, après que l’Union européenne (UE) et ses instances et la quasi-majorité des Etats membres ont exprimé leur attachement indéfectible au partenariat stratégique de l’Union avec le Maroc et leur volonté de le renforcer davantage.
En effet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le haut-représentant de l’Union européenne, Josep Borrell, ont récemment donné le ton, réaffirmant dans une déclaration conjointe l’engagement de l'UE en faveur davantage de préservation et de renforcement des relations étroites avec le Maroc dans tous les domaines, conformément au principe «pacta sunt servanda».
«Tout le monde s’est étonné de la teneur de la dépêche de l’APS concernant la convocation des ambassadeurs des pays de l’UE par le ministère algérien des Affaires étrangères pour protester contre les positions de ces pays de la décision de la CJUE », a affirmé Moussaoui Ajlaoui, expert associé au Centre d'études pour l'Afrique et le Moyen-Orient (AMES-Center). Et d’ajouter dans une déclaration à Libé : « Rien ne justifie aussi bien politiquement, diplomatiquement que juridiquement ladite convocation, puisqu’il n’est aucunement question de souveraineté algérienne ».
Pour le chercheur marocain spécialiste de la question du Sahara, l’information relayée par l’agence de propagande à la solde des militaires est destinée à l’opinion publique locale pour lui montrer que « la junte militaire est ferme même avec les pays européens ».
«Mais, la plus grosse bêtise, c’est que le régime algérien confirme pour la énième fois qu’il est la principale partie dans le conflit du Sahara et que le polisario n’est qu’une marionnette. C’est la position que ne cesse d’affirmer le Royaume du Maroc», a précisé Moussaoui Ajlaoui avant de conclure que «depuis 2019 la diplomatie algérienne navigue à vue à cause des luttes intestines au sommet de l’Etat, ce qui explique les contradictions des positions de l’Algérie à propos des Emirats arabes unis, du Niger et du Mali… ».
Mourad Tabet