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Ce lundi 29 mars, les incidents se sont multipliés dans la salle d’audience qui a dû être évacuée à trois reprises. Les slogans scandés par les familles des 5 détenus politiques, en grève de la faim depuis le 23 mars, disaient toute l’injustice ressentie par les proches de ces politiques privés de liberté et dont la vie a basculé sans prévenir. Des cris, des larmes et une immense détresse, bruyante, forcément dérangeante qui a conduit le président Bensami à procéder à l’évacuation de la salle d’audience.
Dès 10h15, à l’ouverture de l’audience, la tension est déjà à son paroxysme. L’un des accusés, le leader du Parti Al Oumma, Marouani, est vêtu d’un linceul blanc. En grève de la faim, comme ses compagnons de galère, l’homme est déterminé à aller jusqu’au bout. C’est-à-dire jusqu’à la mort. Aux environs de 11 heures, c’est le militant du PJD, Laabadila, qui s’évanouit. Ce gréviste de la faim est évacué et il est transporté jusqu’à une ambulance qui le conduit probablement vers un hôpital de la ville.
Refus de toute assistance judiciaire
Les 5 prévenus, condamnés lors d’un premier procès kafkaïen pour reprendre le qualificatif de leur défense, comparaissent sans leur défense. Les avocats Jamaï, Benameur, Benbarka et Sefiani, en concertation avec leurs clients, ont choisi de se retirer d’un procès ouvert au mois d’octobre dernier qu’ils estiment inéquitable.
«Devant la Cour d’appel, nous avions déposé trois mémoires relatifs aux moyens de défense dont l’un concernait par exemple la présentation de tout ce qui a été saisi dans les domiciles de nos clients. La Cour n’a ni accepté ni refusé. Elle a tout simplement décidé de joindre cette demande au fond. Ce qui est une manière d’éluder toutes les questions soulevées par la défense », explique l’avocat Abderrahim Jamaï avant de signifier qu’en lieu et place de magistrats et de juges, il ne voit ici que des accusateurs...
Vendredi 26 mars, le collectif des avocats des 5 politiques a été reçu par le nouveau ministre de la Justice, l’avocat Mohamed Naciri. Une réunion d’information « pour exposer les faits au ministre de la Justice ». « Nous lui avons exposé tout ce qui s’est passé depuis l’arrestation de nos clients, leur passage devant le juge d’instruction, leur premier procès puis celui qui est en cours. Nous n’avions rien à demander au ministre de la Justice. Nous voulions tout simplement qu’il sache ce qui se passe », confie A. Jamaï.
Ce lundi matin, Moatassim, Marouani, Laabadila, Sriti et Regala ont confirmé devant les juges qu’ils ont choisi de comparaître sans leurs avocats et qu’ils refusent toute assistance judicaire à travers des avocats commis d’office. Dans la salle, les avocats des 5 politiques suivent avec une infinie attention le déroulement de cette énième audience, probablement la dernière d’un procès que la justice a quitté avant même sa tenue. « Nos clients sont passés, les uns après les autres, à la barre. Le juge semble expédier cette séance en donnant la parole à chacun d’entre eux. Le parquet, représenté par le substitut Amraoui, va probablement requérir dans l’après-midi. Je pense que le jugement pourrait être rendu tard dans la soirée de ce lundi », croit savoir A. Jamaï.