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Celle qui a longtemps milité dans les rangs de l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) est prompte à le rappeler : si l'égalité est un long chemin, le processus sera désormais enclenché avec l'adoption de l'agenda gouvernemental de l'égalité, un agenda qui se donne 5 ans pour l'application de mesures pour que la discrimination, sous toutes ses formes, ne soit plus le triste et douloureux quotidien des Marocaines. « Il y a fort à parier qu'il y aura une focalisation et un rythme plus important en ce qui concerne les mesures relatives à l'accès des femmes aux postes de décision et à leur intégration en politique. 2012 est une année électorale pour le Maroc », a déclaré à « Libération » la ministre du Développement social, de la Famille et de la solidarité.
Les militantes des droits des femmes sont les premières à le dire avec amertume : en politique, la présence des femmes de ce pays se réduit en peau de chagrin. Les Marocaines se font rares dans les Chambres professionnelles, les conseils préfectoraux et régionaux alors que leur représentation syndicale est symbolique. L'élan des communales, cette étape électorale qui a vu l'élection de 3428 femmes, n'est plus qu'un souvenir. La réalité électorale, celle-là même qui donne à voir le triste spectacle des surenchères et marchandages, a eu raison des velléités modernistes et surtout réparatrices d'une injustice. La suite du processus électoral a été une affaire d'hommes, quasi-exclusivement. Dès lors, le combat pour la parité apparaît comme une chimère.
Accès des Marocaines aux postes de décision : un domaine prioritaire cette année
Des chiffres encore qui témoignent d'une réalité amère : 40 femmes seulement ont été élues au sein des Chambres professionnelles. Dans les assemblées provinciales et préfectorales, elles ne sont que 29 à siéger alors que 27 Marocaines à peine ont fait leur entrée dans les conseils de région.
Il y a quelques mois une étude de la Commission européenne dressait en la matière un constat sans concession. Si le Maroc a fait un énorme bond en matière de droits des femmes, rien n'a été par contre effectué pour changer les comportements rétrogrades, pour agir sur les mentalités rétives et permettre aux Marocaines l'accès aux postes de responsabilité. Pas de femme wali, à peine deux femmes gouverneur en exercice sur le terrain et une seule et unique femme présidente d'université. L'étude le relevait sans ambages : chez nous la culture de la discrimination à l'égard des femmes a encore de beaux jours devant elle.
L'agenda gouvernemental a cinq ans pour mettre fin aux effets dévastateurs de la discrimination, il n'a que quelques mois pour réhabiliter les Marocaines sur le front de la participation politique.
Reste enfin l'épineuse question de la levée des réserves marocaines sur la convention internationale relative à la lutte contre toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes. Annoncée il y a près de deux ans par le chef de l'Etat, cette levée continue pourtant de se faire attendre par les activistes des droits des femmes. Aucune information précise ne filtre sur le sujet et du côté du gouvernement, on se contente de répondre par un très bref « le dossier suit son cours ».
La commune du Mechouar commémore la Journée de la femme
En commémoration de la Journée internationale de la femme, l’arrondissement communal du Mechouar à Casablanca rendra, en collaboration avec l’Association ». Tous pour la santé » hommage à des potentialités féminines ayant marqué les secteurs de l’enseignement, de la santé et des collectivités locales. Cette rencontre aura lieu ce mardi, à partir de 16 h, à la Maison des jeunes du Mechouar.