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Et si en terre marocaine la main-d’œuvre s’est féminisée, -le secteur du textile et habillement emploie 70% de femmes alors que 87% de la main-d’œuvre dans l’agro-alimentaire est féminine- la représentativité professionnelle féminine est limitée. Les résultats des dernières élections professionnelles de 2003 témoignent d’un immense désert féminin dans les instances de représentation de salariés. C’est ainsi que sur un échantillon de 4750 entreprises ayant organisé des élections professionnelles, le taux de représentativité féminine est de 18,38%. Ce qui signifie en clair que 2264 femmes ont été élues déléguées du personnel sur un total de 12.314 délégués.
L’état des lieux dressé par le ministère de l’Emploi –ce département a lancé une opération de diagnostic territorial et sectoriel pour estimer le taux de représentativité féminine après les élections professionnelles de 2003- indique que le secteur de l’industrie est sur la première marche du podium de la représentativité féminine (un peu plus de 21%), suivi des services (17,23%) et de l’hôtellerie et restauration (10,04%). Et à voir de plus près la carte de la représentativité au féminin, des clichés tombent. Contre toute attente, les femmes salariées sont plus élues à Tétouan (48,7%), Taza (44,8%) et Khémisset (41,6) qu’à Casablanca où elles ne représentent que 20,8% ou Rabat où elles ne sont que 20,5%. Quatre villes se distinguent par un triste palmarès. En matière de représentation professionnelle, Oujda, Al Hoceima, Ifrane et Chefchaouen n’ont élu la moindre femme…
Le chemin à parcourir est long et beaucoup reste à faire pour que les Marocaines actives aillent à la conquête d’une meilleure représentativité. Les décideurs sont prompts à le reconnaître : malgré l’importance quantitative des femmes dans l’économie nationale, il y a lieu d’admettre que leur participation qualitative dans le tissu économique est très limitée.
Pour un débat national entre les
partenaires sociaux et économiques
Comment dès lors promouvoir la situation des femmes, qu’elles soient employées ou salariées ? Quels leviers faut-il mettre en place pour une meilleure représentativité féminine ? Et comment impliquer davantage de Marocaines dans le processus électoral professionnel ? A quelques semaines de ces élections des délégués du personnel, les questions se bousculent. Les premières pistes de réflexion aussi. « L’adhésion des femmes aux organisations professionnelles et syndicales et leur encadrement par les associations féminines demeurent l’un des mécanismes d’accompagnement qui permettra de soutenir les causes des femmes salariées et engendrera la création de nouveaux lobbies et groupements féminins. L’amélioration de la position des femmes dans les instances représentatives des salariés, en vertu des possibilités offertes en matière d’accès aux centres de prise de décision constitue aussi un mécanisme pour que les droits des femmes salariées soient au centre des préoccupations politiques et syndicales de l’entreprise », soutient Jamal Rhmani, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Si les femmes déléguées des salariées sont plus nombreuses que les parlementaires ou celles élues dans les collectivités locales, faut-il pour autant se satisfaire d’une représentativité qui ne dépasse guère les 19% ?
Le ministre usfpéiste de l’Emploi est de ceux qui appellent à l’ouverture d’un débat national entre les différents partenaires sociaux et économiques sur la nécessaire promotion de la situation professionnelle des femmes salariées. « Le programme d’encadrement mis en place par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle pour accompagner l’organisation et la tenue de ces élections professionnelles s’est assigné comme objectif l’amélioration de la représentativité des femmes salariées ». La déclaration est de Jamal Rhmani et elle a valeur d’engagement.