-
Le régime syrien perd la ville d'Alep
-
L'Etat belge condamné pour le placement forcé d'enfants métis au Congo pendant la colonisation
-
Gaza compte le plus grand nombre d'enfants amputés par habitant au monde
-
L'Unrwa annonce suspendre la livraison d'aide par un point de passage clé depuis Israël
-
Biden en Angola pour tenir in extremis une promesse à l'Afrique
Trois candidats rivaux, dont Ali Ben Bongo, fils du défunt président Omar Bongo, ont revendiqué la victoire à l'issue de l'élection de dimanche. Les responsables électoraux ont toutefois qualifié de pure spéculation les estimations officieuses diffusées par divers camps.
"Les chiffres qui circulent n'ont à nos yeux aucun fondement solide", a déclaré aux journalistes René Aboghé Ella, président de la Commission nationale électorale, ajoutant que la commission devait se réunir mercredi pour vérifier les résultats.
"C'est le délai normal, un délai que nous avons observé dans le passé", a-t-il dit.
Les dirigeants d'opposition accusent Ali Bongo, ex-ministre de la Défense, d'avoir fait truquer le scrutin pour assurer une continuité "dynastique" à la tête du pays, mais les observateurs électoraux et la France, ex-puissance de tutelle, se disent globalement satisfaits du déroulement des opérations jusqu'ici.
"La mission demande aux candidats (...) et à toute la population de veiller à préserver la paix et la démocratie au Gabon en maintenant le dialogue", a déclaré mardi Albert Tevoedjre, chef des observateurs électoraux de l'UA au Gabon.
Omar Bongo est mort en juin à Barcelone après avoir dirigé pendant plus de 41 ans le Gabon, petit pays de 1,5 million d'habitants épargné par les conflits ethniques et qui est le cinquième producteur de pétrole de l'Afrique subsaharienne.
Le Gabon exporte du pétrole depuis les années 1960, mais la plus grande partie de sa population vit dans la pauvreté et, après des années de contrôle sans faille, la fin du règne d'Omar Bongo a été assombrie par l'ouverture d'enquêtes en France sur son énorme fortune personnelle.
Ali Ben Bongo, 50 ans, avait abordé en favori le scrutin destiné à trouver un successeur à son père, et il a promptement revendiqué la victoire dimanche. Mais deux autres candidats se sont aussi proclamés vainqueurs - l'ancien ministre de l'Intérieur Andre Mba Obame et Pierre Mamboundou, l'un des rares candidats sans liens avec Omar Bongo.
Des éléments de la police anti-émeute se sont déployés sur la place de la Paix de Libreville, où ont souvent lieu des meetings politiques, et des soldats de la Garde républicaine sont venus renforcer les gendarmes aux abords de certains bâtiments officiels, a rapporté un journaliste de Reuters.
Dans le système électoral à un tour du Gabon, le candidat qui obtient le plus de voix est proclamé vainqueur, même s'il ne réunit pas la majorité absolue.
Certains analystes y voient un net avantage pour Ali Bongo, dont les adversaires ont aligné plus de 20 candidats en peinant à s'unir derrière un challenger avant qu'une partie d'entre eux se désistent au profit d'Obame 48 heures avant le scrutin.
"Pour le moment, on attend de voir. Il n'y a pas de vrai risque ni de raison de partir (pour les investisseurs)", a commenté Ridle Markus, stratégiste chez Absa Capital Research. "Mais d'un autre côté nous leur conseillerions de ne pas s'engager avant qu'on y voie clair sur le résultat, et en particulier sur la réaction au résultat."
Les gisements de pétrole gabonais sont exploités par des compagnies comme la française Total et le groupe Vaxalco basé aux Etats-Unis. Le Gabon est aussi l'un des rares pays subsahariens à avoir émis une euro-obligation. Les réserves pétrolières diminuant peu à peu, plusieurs candidats, dont Ali Bongo, ont jugé venu le temps de diversifier l'économie gabonaise. Le secteur pétrolier représente actuellement la moitié de la production nationale.
Les frontières maritimes et terrestres du pays sont fermées jusqu'à jeudi minuit.