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Selon un communiqué publié vendredi par cette ONG, seuls 12 avocats ont pu fournir des conseils juridiques aux 116 migrants appréhendés. «Limitant ainsi considérablement les chances qu’ils reçoivent des informations appropriées sur leurs droits et sur la manière de demander l’asile s’ils le souhaitaient», indique Amnesty. Cette dernière a même affirmé que ces avocats n’ont pas été informés que leurs clients devaient être expulsés en moins de 24 heures, les privant ainsi de la possibilité de contester efficacement leur retour. «Il n'y avait pas non plus d'évaluation des risques potentiels auxquels les individus pourraient être confrontés au Maroc», précise le même document.
Amnesty International considère que les arguments avancés par les autorités espagnoles évoquant la violence des migrants «ne saurait en aucun cas justifier un retour rapide, ni une violation de l’obligation de l’Espagne de donner aux personnes une réelle possibilité de demander une protection internationale». Ceci d’autant plus que ces migrants ont été détenus dans la prison locale de Tétouan une fois expulsés vers le Maroc. « Dix-sept d’entre eux ont été inculpés de «séjour et sortie irréguliers», «d’injure à fonctionnaires», de «rébellion armée» et de «possession d’armes». Ils seront jugés le 10 septembre. Les autorités marocaines organisent des renvois forcés de ressortissants camerounais et guinéens en coopération avec les autorités consulaires de leurs pays», indique le communiqué.
A ce propos, Amnesty international a critiqué la coopération maroco-espagnole en matière de lutte contre la migration irrégulière. Selon cette ONG, la coordination entre les deux pays se fait au détriment du respect des droits de l’Homme et, à ce propos, elle a demandé à l'Espagne et à l'UE de «recentrer leur coopération avec le Maroc, en donnant la priorité à la protection des droits de l'Homme et à la création d'un système d'asile dans le pays, comme l'exige le droit international».
Les autorités marocaines n’ont pas été non-plus épargnées à propos des dernières opérations d’arrestations et d’éloignement des migrants irréguliers vers l’intérieur du pays. Selon les informations obtenues par Amnesty International, les forces de l’ordre ont mené des opérations particulièrement violentes contre des campements de fortune occupés par des migrants autour de Tanger et de Nador en mettant le feu à ces camps et aux affaires personnelles de migrants. Un migrant, qui vit au Maroc depuis quatre ans, a déclaré à Amnesty International que la police et la gendarmerie marocaines avaient violemment fait irruption chez lui dans le quartier de Mesnana à Tanger le 26 août à 4 heures du matin. «La police est arrivée au milieu de la nuit avec des masques, a cassé la porte de mon habitation et commencé à se saisir des membres de ma famille, y compris les femmes et les enfants», a-t-il raconté.
Des demandeurs d'asile et des réfugiés ont été également arrêtés sans vérification de leurs documents administratifs et ils ont été embarqués de force dans des autocars. «Les migrants ont été menottés ou, dans certains cas, attachés avec une corde. Ils ont été déplacés de force dans des zones reculées proches de la frontière algérienne ou dans des zones reculées du Sud, près de Tiznit, d’Errachidia, de Benguerir, de Béni Mellal et de Marrakech. Dans de nombreux cas, les migrants devaient marcher plusieurs kilomètres avant d'atteindre le premier centre urbain d'où ils pouvaient tenter de retourner chez eux », explique le communiqué. Ce document a cité le cas de près de 14 demandeurs d'asile et quatre réfugiés enregistrés au Maroc transférés de force dans le Sud du pays, selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Rabat. «Le 7 août, une réfugiée a été appréhendée à Tanger avec son fils âgé d'un an. Tous deux ont été forcés de monter dans un bus et ils ont ensuite été relâchés à Kénitra, à 200 kilomètres de là», révèle le communiqué.
Amnesty international estime, en conclusion, que si les autorités marocaines ont le droit de réglementer l’entrée, le séjour et la sortie sur le territoire national, il n’en demeure pas moins que ce droit doit être exercé de manière compatible avec le droit international et les droits de l’Homme, et ce conformément à la Convention sur les réfugiés.