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Driss Lachguar: Incapable de s’intégrer au sein de la gauche, Benkirane a viré vers la Chabiba IslamiyaL.B
Mercredi 16 Juillet 2014
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Driss Lachguar, Premier secrétaire de l’USFP, a été l’invité vendredi de l’émission « Hadith Ramadani » diffusée par Med Radio. Au cours de cette émission, le Premier secrétaire du parti a abordé, deux heures durant, plusieurs volets en répondant de manière, on ne peut plus claire, à diverses questions d’actualité et autres de nos confrères Radouane Ramdani et Younès Dafkir. Interrogé sur ses souvenirs avec Abdelilah Benkirane et l’image qu’il garde de lui, Driss Lachguar a répondu qu’ils sont de la même génération et qu’ils se sont connus à la Faculté des sciences et non à l’Ecole des ingénieurs au début des années 70. Benkirane était un jeune très ouvert, s’habillait et se coiffait à la mode en vogue. « Incapable de s’intégrer au sein de la gauche, Benkirane est allé chercher d’autres espaces d’expression, alors que Mohamed Sassi est parvenu à nous rejoindre dans les rangs de l’Union nationale des étudiants marocains », a-t-il précisé. « Ce n’est qu’à partir de 1975, année de l’assassinat de Omar Benjelloun, que nous nous sommes rendu compte de la métamorphose de Benkirane. Nous n’avions plus de nouvelles de lui, jusqu’à ce que j’aie appris qu’il était avec Al Amiri et Al Khatib et qu’il y avait une cellule, à savoir la Chabiba Islamiya, qui recrutait des jeunes à laquelle ont adhéré Benkirane et autres tel Moutii », a fait savoir Driss Lachguar. En évoquant les divergences et les différends qui ont marqué les relations entre les deux hommes, Driss Lachguar et dans le même cadre a souligné qu’il a mis un terme à ces rapports lorsque Benkirane avait participé aux manifestations soutenant les personnes arrêtées lors de l’assassinat de Omar Benjelloun. Entre autres différends qui ont ponctué leur parcours, le Premier secrétaire s’est rappelé la confrontation au cours de la grande manifestation organisée à Rabat dans les années 90 en soutien au peuple irakien lors de la guerre du Golfe et dont il s’est vu confier l’organisation et la préparation. Et de préciser qu’au jour J, avant le lancement de ladite marche, une confrontation avait été évitée de justesse non sans l’intervention d’Abdelkrim Benatik, et ce lorsque Benkirane avait eu le culot de prendre la tête de la manifestation, reléguant au second plan les leaders politiques et les milliers de militants des différents partis nationaux qui avaient consenti de grands efforts pour la réussite de cet événement. Autres lieux, autres dates. Nos différends ont eu lieu également au sein de la Chambre des représentants à propos de la Charte de l’enseignement notamment le préscolaire, car Benkirane investit dans ce domaine et nous avons eu aussi des crispations et des altercations lors des élections de 2002 et 2003, a-t-il poursuivi. Répondant à une question portant sur les résultats obtenus lors des élections de 2009, Driss Lachguar a tenu à souligner que l’USFP a payé cher l’expérience de l’alternance, en termes de popularité et de voix et n’avait pu avoir la majorité dans aucune ville. Après ces résultats, il fallait penser à autre chose et à un autre cadre donnant naissance par la suite au Mouvement pour tous les démocrates. Plusieurs changements ont eu lieu également dans la Koutla et les alliances au niveau local pour lesquelles on a opté dans les villes même avec le PJD ont donné leurs fruits et on a pu remporter Agadir et Rabat. L’USFP a continué à assumer ses responsabilités pour résoudre la crise que vit le Maroc jusqu’à ce qu’il en soit lui-même en crise. «Notre principale préoccupation était de sauver le pays afin que les chantiers continuent, mais jour après jour, il s’est avéré que c’est le parti qui avait payé le prix fort et de ce fait était très près de l’arrêt cardiaque», a fait savoir le Premier secrétaire avant de préciser qu’ «il était plus commode d’annoncer et les points négatifs et les nonnes choses». Partant de cette situation peu luisante, Driss Lachguar n’a pas manqué de souligner qu’«il était nécessaire de trouver une réponse à la question si l’USFP est une nécessité ou non dans le paysage politique du pays». Tout en annonçant que «le parti a, depuis toujours, œuvré pour assurer les équilibres essentiels sauvant ainsi le pays des coups d’Etat, des révolutions, de la dictature, de la tyrannie et de l’injustice», le Premier secrétaire a tenu à préciser que «les militants intègres du parti ont commencé, à un moment donné à prendre conscience que d’aucuns voulaient la disparition de l’USFP». Dans ce cadre, a-t-il poursuivi, le parti a été présenté comme bouc émissaire en attendant de trouver une autre alternative et certains partis ont commencé à avancer que l’USFP est incapable d’assurer sa mission d’encadrement. «S’en est suivie la création du PAM et au moment où l’USFP participait au gouvernement de Jettou, nous avions à décider de l’ouverture ou non des portes devant le PJD», a-t-il fait savoir. Et de rappeler la décision du Bureau politique prise à cette époque, considérant comme expulsée du parti toute personne qui rejoindrait les rangs du Mouvement pour tous les démocrates. «Pour sortir de la situation dans laquelle s’est trouvé le parti en 2007, nous étions convaincus que l’unique solution, c’est de retrouver l’opposition», a affirmé Driss Lachguar. Répondant à une question sur le rapprochement entre l’USFP et le PAM, le Premier secrétaire a indiqué qu’il est du droit de ce dernier de se constituer mais non au détriment de l’USFP tout en ajoutant qu’il n’a pas été en mesure de recruter des membres en puisant dans les rangs de l’USFP, quelle qu’en soit la conjoncture. Concernant le rapprochement entre l’USFP et le Parti de l’Istiqlal, Driss Lachguar a tenu à affirmer que chaque fois que la crise s’aggrave, les deux vrais partis prennent l’initiative, et ce à travers la Koutla démocratique. Pour ce qui est de ses rencontres avec Hamid Chabat, Driss Lachguar a tenu à faire valoir de nombreuses qualités du leader istiqlalien dont le respect de ses engagements et la clarté de ses opinions précisant que le champ politique exige ce genre de comportements. Nous sommes convaincus de l’efficacité d’une action unifiée et commune, qu’il s’agisse de participer ou non au gouvernement ou aux élections, a-t-il fait savoir.
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