Driss Lachgar écarte toute alliance entre l’USFP et le PJD à cause de l’opposition entre leurs référentiels

Le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, a accordé deux interviews à la presse. La première à France 24 et la seconde à Al Qarra TV au cours desquelles il a abordé des questions d’ordre politique comme la crise du gouvernement, les réformes qui sont en suspens et les alliances du parti.
Dans l’interview qu’il a accordée à la chaîne de télévision française France 24, il a d’emblée dissipé tout amalgame et toute confusion entre les événements survenus au Maroc et ceux qu’ont connus les pays du Printemps arabe.
Contrairement à ce qui s’est passé dans ces pays, il y a toujours eu des manifestations et des contestations dans notre pays depuis l’indépendance. Le plus important c’est que le Maroc disposait, selon le Premier secrétaire de l’USFP, d’atouts qui font défaut dans les autres pays arabes tels que le pluralisme, une certaine marge de liberté et des réformes politiques et constitutionnelles engagées par étape.
Pour Driss Lachgar, ce n’est pas le système politique qui est en question, mais les dysfonctionnements de quelques institutions constitutionnelles.  Par exemple, le gouvernement qui, en dépit des attributions importantes dont il dispose en vertu de la nouvelle Constitution, n’a pas exploité ces prérogatives. Nombre de chantiers constitutionnels qui sont une condition sine qua non pour l’opérationnalisation de la nouvelle Loi suprême, sont toujours gelés un an et demi après de l’investiture du gouvernement actuel, notamment l’indépendance de la justice et l’organisation des élections locales et régionales.
Et d’un ton ferme, le Premier secrétaire de l’USFP a écarté toute alliance gouvernementale avec le PJD et pour cause : les référentiels des deux partis sont diamétralement opposés. Il y a un référentiel passéiste d’une part, et un autre qui est tourné vers l’avenir et qui aspire à plus de démocratie, d’équité et d’égalité des genres. « Notre projet et notre référentiel, précise Driss Lachgar, ne peuvent croiser ce courant (qui  s’implante dans le monde musulman).
Et quelle que soit la dénomination qu’il prend (Justice et liberté ou Justice et développement), ce courant demeure, en fin de compte, un courant des Frères musulmans qui a un projet qui va à l’encontre de notre projet sociétal ».
Cette même position a été exprimée par le dirigeant ittihadi dans un autre entretien accordé récemment à Al Qarra TV au cours duquel il a réaffirmé que l’USFP ne retournera au gouvernement que par les urnes.
Si l’USFP a entamé récemment un processus d’intégration avec des partis de gauche, à savoir le Parti travailliste et le Parti socialiste, il reste ouvert à d’autres partis comme le Parti de l’Istiqlal si ce dernier quitte la coalition gouvernementale.
« Ensemble (c’est-à-dire l’USFP et le PI) on a fait beaucoup de choses pour ce pays », a-t-il affirmé.
D’un autre côté, le Premier secrétaire a confirmé que l’USFP a perdu « une partie de sa popularité », en participant successivement à trois gouvernements depuis 1998, mais il a grandement servi le pays par sa cette participation en lui épargnant une crise cardiaque.