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Pourtant, s’il est geste altruiste dans ce contexte, c’est bien celui de donner ses organes pour sauver une vie et contrer la maladie. Faut dire aussi que l’ensemble des particularités dans lesquelles s’insèrent ces faits sont impactées par une volonté politique quasi-absente et d’un manque de structures à l’image de ce qui se fait de par le monde comme tout simplement une agence nationale en la matière. Le cadre juridique de la chose, même revu et corrigé, ne s’y prête toujours pas à la faciliter, bien au contraire. De ses complications, elle rend quasiment nulle la possibilité des prélèvements et greffes de par des textes inadaptés à la réalité du terrain. Faut savoir que le donneur pour une éventuelle transplantation se doit d’être enregistré préalablement au tribunal de son quartier et que n’importe quel membre de sa famille peut s’opposer même oralement à sa volonté de faire don d’un ou de ses organes à la médecine.
Ajouter à l’ignorance de la loi, les croyances pseudo-religieuses et autres rumeurs à propos de trafic d’organes et on a vite fait de planter un décor irréaliste pas du tout en phase avec un système de santé qui, quoi qu’on dise, reste performant, du moins de par ses ressources humaines qui n’ont rien à envier à ceux de l’étranger malgré le peu de moyens mis à leur disposition. Ce peu d'engouement pour le don d'organe qui s’explique donc par l’interprétation erronée de la religion musulmane malgré une campagne nationale menée tambour battant, incluant même la formation de quelque 50.000 imams à cette fin, aux blocages culturels et psychologiques comme le peu de confiance dans le système de santé et autres appréciations incorrectes de la chose font que seul 0,4% des Marocains acceptent de faire don de leur organe, contre 24,8% en France et 1,6% en Tunisie.
Les organes prélevés sont répertoriés, pour ainsi dire, en deux catégories : ceux dits nobles sont le cœur, le foie, les reins, les poumons, le pancréas et les intestins et les autres les tissus, les cornées, la peau, les valves, veines et artères, les tendons, ligaments, os et à un degré moindre la moëlle osseuse. Un donneur permet de greffer plusieurs personnes.
Cela dit, même si une évolution significative depuis les années 90, est quelque peu perceptible quant à la question, on reste néanmoins loin des résultats escomptés pour un pays qui se veut en devenir. Parmi les pathologies où la greffe est d’une urgence manifeste, celle de l’insuffisance rénale. En effet, la greffe du rein ne cesse d’aller en s’accentuant mais malheureusement faute de donneurs potentiels, on reste en deçà des espérances.
Beaucoup d’efforts restent encore à consentir et en plus d’une volonté politique qui tarde à se dessiner, celle incontestable de la sensibilisation des citoyens sur l’importance des dons d’organes et tissus humains est d’une exigence absolue pour un changement de mentalités que l’on espère le plus rapide possible.